FERIA VENDANGES. Enquête : Des filons sont encore à exploiter
Bien, mais peut mieux faire… La CCI de Nîmes a livré, ce matin, les résultats de son enquête menée auprès des commerçants et visiteurs durant la féria des vendanges de septembre. Si les étrangers consomment tous azimuts, leur nombre est encore insuffisant pour doper l'économie locale.
Ce matin, Henry Douais, le président de la chambre consulaire et la présidente de l'office du tourisme de Nîmes, Mary Bourgade, ont dévoilé les chiffres de l'enquête menée par la CCI de Nîmes en partenariat avec la ville, l'office du tourisme et Simon Casas Production, à l'occasion de la féria des vendanges qui s'est tenue du 12 au 15 septembre. Une étude auprès des commerçants de l'écusson mais aussi des visiteurs*. L'objectif étant "de comprendre pour augmenter les retombées économiques des férias à venir", a fait savoir Henry Douais.
Qui vient à Nîmes ?
Parmi les visiteurs sondés : la plupart viennent du Gard ou du reste de la France. Seulement 10 % viennent d'un pays étranger, l'Espagne (25%) ou le Royaume-Unis (20%). Quant à savoir la raison de leur présence sur le territoire nîmois, 27% d'entre eux viennent pour les animations et la corrida. A savoir qu'à elle seule, le corrida représente la raison de 24 % de personnes… "La tauromachie est la colonne vertébrale de la féria", a martelé Henry Douais, faisant remarquer que les Espagnols étaient surtout des Catalans, "orphelins de la corrida", abolie depuis plus d'un an.
Désaffection légère des hôtels…
Booster de l'économie locale, la féria n'a pas encore réalisé tous ses possibles. Outre la fréquentation étrangère qui pourrait être gonflée, des progrès sont à faire du côté de la fréquentation hôtelière. "Aujourd'hui les gens sont dans 'le zapping' et ne font plus de longs séjours", poursuit le président de la chambre. La plupart des sondés restent soir un jour ou deux, soit quatre. Seulement 1% des interrogées dorment cinq jours dans la petite Rome Française. En outre, 40 % des personnes disent visiter, avant ou après la féria, notre région.
Du coté de l'hébergement, les hôtels ne font plus le plein… Enfin pas tout à fait. Selon le club des hôteliers nîmois, le taux d'occupation s'élève à 91% le premier jour (jeudi), 95 % le vendredi, 94% le samedi et 59 % le dimanche. On est loin des 100% qu'il y avait jadis. Beaucoup de visiteurs dorment chez l'habitant, à l'extérieur de la ville, ou tout simplement chez eux.
Quelles retombées économiques ?
Du coté des retombées économiques, la crise est certes passée par là, mais certains continuent à dépenser… Les étrangers pour la plupart : 41 % des étrangers dépensent entre 300 et 1000 euros. Le gros des dépenses des Gardois tournent entre 1 et 300 euros. Lorsque l'on sonde les commerçants, les avis sont mitigés. Seulement 46% des restaurateurs émettent un avis "positif" sur la féria, contre 36% pour les cafés. Les plus mécontents sont les cafés avec 25% et les commerces non alimentaire avec 42 %. En cause : un manque d'accessibilité, le parcours de circulation qui change, mais aussi des boutiques qui tirent le rideaux dans certaines rues. Les rendant moins attractives, elles dissuadent le chaland !
Tous satisfaits… Même les Gardois !
Qui a dit que les Gardois râlaient tout le temps ? Dans le volet satisfaction de la CCI, l'ensemble des visiteurs met un 16/20 à la féria nîmoise. Côté ambience, les étrangers surclassent l'évènement avec un 17 contre un 15 pour les Gardois. Concernant la sécurité, les étrangers donnent un 16. Les Gardois un 13… On a vu pire !
Alors, dans cette avalanche de chiffres, la CCI de Nîmes a décidé d'organiser une conférence de presse à Paris afin de "vendre la marque Féria". Des progrès doivent encore être réalisés avec les commerçants qui ne sont pas encore ravis de l'évènement, ne profitant pas de manière homogène aux établissements. "Nous devons aussi nous interroger sur l'animation dans les quartiers les plus proches comme Courbet ou Gambetta", ajoute la présidente de l'office du tourisme. Comme les plus grands rendez-vous mondiaux, les acteurs de la féria de Nîmes n'ont pas fini de se remettre en cause…
*Echantillon représentatif : 651 personnes (entre 18 et 60 ans, hommes et femmes confondues) et 254 commerçants sur les 800 que compte le centre- ville de Nîmes.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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