FAIT DU JOUR. Mouvement anarchiste : ces irréductibles gardois qui y croient...
Qui l'eut cru ? Méconnus de certains ou snobés par d'autres, l'anarchisme n'est pas, on le sait, le courant de pensée qui attire les foules. Pourtant, à travers le Gard, la France et le reste du monde, des poignées de convaincus continuent de croire avec force en ces valeurs. C'est le cas de Daniel Vidal, de la fédération anarchiste du Gard, qui compte sur les nouveaux réseaux pour diffuser ses idées.
Alors, pour comprendre l'anarchisme, il faut déjà se dégager de toutes nos idées préconçues qui polluent notre esprit et grignotent notre discernement. Les "anars", comme ils se surnomment affectueusement, sont issus du mouvement du XIXème siècle. Une époque riche en réflexion avec la révolution industrielle et son corollaire : les conditions de travail difficiles qui font éclater les contestations sociales.
De cette période va accoucher différents leaders, à l'instar de Louise Michel. Ce sacré bout de femme qui, après s'être faite déporter en Nouvelle-Calédonie pour sa participation à la Commune de Paris, se convertit à l'anarchisme.
Louise Michel, Pierre-Joseph Proudhon, voilà les maitres à penser du mouvement anarchiste qui entend construire une société organisée et socialiste. "Bien sûr que les anarchistes sont organisés", sourit Daniel Vidal, "nous aspirons à une société où le bien-être des populations est notre objectif premier et non la recherche du profit, où la majorité des richesses sont détenues par quelqu'uns". Pour les anarchistes, la société actuelle a montré ses limites : "regardez par exemple les prisons. Elles n'ont jamais été aussi remplies et ceux qui y passent récidivent souvent. Il faut trouver un autre modèle".
"Nous avons tous vu les limites du communisme", pour l'anarchiste Daniel Vidal
Proche mais pas trop du NPA, Daniel Vidal ne reconnait pas le système politique actuel : "c'est pour cela que nous ne nous présentons pas aux élections. Nous ne cherchons pas à prendre le pouvoir pour changer les choses".
Reste à savoir quel cadre donner à la société anarchiste ? C'est là que le flou demeure… Et si il est difficile de trouver un modèle, le marxisme ne fait pas figure de favoris : "Karl Marx pensait le socialisme dans un état autoritaire. Nous avons tous vu les limites du communisme, des régimes soviétiques et de l'URSS avec leurs dérives autoritaires".
Alors, pas assez nombreux pour l'instant, les "anars" patientent en attendant qu'une majorité d'exaspérés se réveillent pour changer de système où le profit n'est pas loi… un tel modèle pourrait-il exister ? "Il existe déjà, regarder les coopératives ? ", conclut avec les yeux qui brillent Daniel Vidal.
Coralie Mollaret
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