Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 24.07.2014 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 253 fois

NÎMES Ryanair devrait rembourser 6,4 millions d'euros

Monsieur Jean Paul Fournier et Frank Proust lors de la conférence de presse d'aujourd'hui concernant le remboursement de Ryanair. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Nîmes Métropole et l'aéroport de Nîmes-Garons sont dans l'impasse, suite à la condamnation de Ryanair par la Commission européenne à rembourser 6,4 millions d'euros d'aides. Explications.

Les collectivités territoriales peuvent elles financer une société privée en déficit ? C'est le problème de fond qui touche Nîmes Métropole et l'aéroport de Nîmes-Garons sur cette affaire, depuis mercredi. "Oui, dès lors qu'il y a un enjeu économique incontournable derrière pour l'agglomération environnante" souligne Frank Proust. De par son mandat de député européen, le vice président de la communauté d'agglomération s'est fait entendre à Strasbourg. "La Commission européenne s'octroie un droit qu'elle n'a pas" a t-il précisé. L'affaire remonte à 2009, quand la Commission européenne porte plainte contre un certain nombre de compagnies, dont Ryanair, qui auraient touché des aides au niveau local ou régional d'un montant d'environ 660 millions. Depuis, le dossier a évolué, et concernant Ryanair, l'ardoise s'élève à 9,4 millions pour les aéroport de Pau, Angoulême et Garons. (6,4 concernent Garons, et par conséquent Nîmes Métropole.) Semblable au principe de "vente à perte" qui est reproché aux entreprises classiques, Ryanair a ainsi réalisé un déficit d'1,8 million d'euros en proposant des tarifs low-cost. Etant la seule compagnie aérienne a avoir proposé des vols au départ et à destination du sol gardois, Ryanair a ainsi bénéficié d'aide au marketing de la part des collectivités territoriales. Un décalage entre le coût réel et le coût facturé est aussi en cause, mais le rendu définitif n'a pas encore été dévoilé sur ce dossier. "l'aéroport n'est pas condamné, cela concerne seulement Ryanair " précise le député Mr Proust.

Un cadeau empoisonné

La communauté d'agglomération réfutent l'idée d'un favoritisme ou d'un monopole sous-jacent. "L'activité industrielle et économique est en corrélation avec cette activité aérienne. Nous préférerions qu'il y est d'autres compagnies dans la partie pour proposer une meilleure offre, et nous leur ferions les mêmes faveurs". Mais jusqu'à présent, aucune autre compagnie aérienne n'a été intéressé par le marché gardois. Si Ryanair est définitivement condamné à rembourser à l'agglomération les 6,4 millions d'euros, elle mettrait automatiquement la clef sous la porte, en ce qui concerne l'aéroport de Nîmes-Garons du moins. De plus, cela signifierait que la Commission européenne aurait légiferé définitivement l'interdiction des collectivités territoriales à financer des entreprises déficitaires. Une fermeture de l'aéroport inévitable, alors que celui-ci représente 200 000 visiteurs par an. "Entre 6,4 millions d'euros et un aéroport, (dont 60% seraient reversés à la CCI et 40% à Nîmes Metropole) je préfère un aéroport" a déclaré Monsieur le Maire Jean-Paul Fournier.

L'enjeu des semaines à venir sera de rendre compatible ces aides avec les nouvelles lignes directives. "Lier l'aéroport de Montpellier avec celui de Garons pourrait réduire le déficit" a ajouté Frank Proust. La société Ryanair a par ailleurs fait appel de cette décision de la Commission européenne.

Baptiste Manzinali

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