Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 18.01.2016 - anthony-maurin - 4 min  - vu 555 fois

GARD Le député Patrick Vignal, un taureau neuf dans l'arène du combat

Patrick Vignal, député héraultais, aura fait forte impression et aura séduit le public en présence par son envie de combat et sa gouaille bienveillante (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

Salle quasi comble pour cette grande réunion (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

Patrick Vignal, député de l’Hérault et Jean Denat, maire de Vauvert et conseiller régional, recevaient à Vauvert Jacques Mailhan, Président de l’association des manadiers éleveurs de taureaux race Camargue. Une grande rencontre finalement ouverte au public au vu de la situation générale dans le monde de la course camarguaise.

Accompagnés de manadiers, de raseteurs, de certains membres de la prochaine équipe qui dirigera la Fédération Française de la Course Camarguaise et bien entendu de quelques passionnés, cette rencontre avait pour thème les "cultures et les traditions de la Camargue".

Dans l’assemblée, avant la "conférence", les discussions allaient bon train. "Je n’en reviens pas ! Comment peut-on en arriver là, c’est navrant, notre confiance est bafouée, nous sommes traînés dans la boue. Les choses vont s’arranger, tout va rentrer dans l’ordre et nous repartirons sur de nouvelles bases bien plus saines que celles actuelles mais j'avoue qu'avant aujourd'hui j'avais peur de voir ma passion tomber aux oubliettes...'" évoque René, passionné qui se rend aux arènes depuis 1959.

Des têtes chenues oui, mais pas tant que ça. C’est le constat que l’on pouvait faire en voyant le public en présence, une chose rassurante quand on sait les difficultés du milieu à renouveler son public.

Jean Denat, premier à ouvrir les débats et à planter le décor de la situation actuelle de la FFCC (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

C’est Jean Denat qui prenait la parole en premier. "Nos rues raisonnent encore du bruit des sabots… Il faut que l’on relance l’inscription de la Course Camarguaise au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Les craintes sur l’existence de la fédération rejaillissent sur l’existence même de nos traditions. Il faut que nous arrivions à trouver le chemin du rassemblement, je sais que nous sommes tous des réboussiers mais nous nous connaissons tous, unissons-nous ! Il faut retrouver la fé di biou. La nouvelle gouvernance devra être capable de tout dire, de tout remettre à plat, peut-être que tout commence ce soir".

Pour Jacques Mailhan, "Ce soir, tout le monde est représenté. On a frisé la catastrophe avec des gens qui ont voulu mettre en cessation de paiement la fédération. Mais si nous avions fait cela, l’argent public ne serait plus arrivé, ç’aurait été la fin de la course camarguaise. Quelques-uns auraient mérité un coup de pied aux fesses ! Il faut faire boule de neige autour de vous, payer vos cotisations, il y a 180000 euros de dettes. C’est le nerf de la guerre, il faut trouver très rapidement 150 ou 160000 euros… C’est pas très joli de faire l’aumône mais nous devons le faire. Argent privé, argent public, nous avons bon espoir, les gens aiment vraiment la bouvine ! Denat et Vignal sont intervenus au Ministère des Sports pour faire les choses comme il faut. Vous verrez si vous ne le connaissez pas mais Patrick Vignal est un peu à la politique ce que les taureaux neufs sont à la course camarguaise !".

Christian Begout expert comptable qui a dû mettre son nez dans le linge sale qu’il fallait nettoyer avoue qu’"au 31 décembre 2015, il y avait 150000 euros de déficit cumulé… Mais il y a trois ans que la FFCC connait des difficultés sans réponses appropriées ! Nous avons des solutions, le problème était plus politique que financier. Il faudra trouver l’équilibre budgétaire et éponger les 150000 euros. L’administration fiscale se pose des questions… Je pense que le contrôleur fiscal que nous avons reçu a compris le problème et j’espère que lumière sera faite sur les dérapages des équipes précédentes". Pour ce travail de fonds et de fond, Christian Begout a œuvré bénévolement.

Enfin, avant l’ouverture du débat avec la salle très bien garnie, c’est le député héraultais Patrick Vignal qui s’est présenté. "J’ai déjà mis la chemise… ! Vous vivez de votre art et vous avez choisi cela, c’est merveilleux. Arrivé député, j’ai immédiatement vu les traditions. J’ai vu l’art du taureau. Vous avez la chance d’avoir gardé tout cela, c’est rare. J’aime bien les emmerdes, je veux être utile sur le terrain, c'est un peu pour cela que je suis là. On a l’idée de relancer le dossier UNESCO car, si je ne suis pas dans la bouvine, j’ai un œil extérieur. Vous avez une pépite, vous êtes assis sur un tas d’or. Il n’y a pas d’industrie chez nous mais il y a du tourisme, je peux vous dire qu’il y a des tas de choses à faire ! Entre manadiers et agriculteurs il y a beaucoup de convergences et il n’y a pas de réalité sociale sans réalité économique. Je veux amener mon expertise de parlementaire, j’ai envie de vous aider même si je n'y comprends rien !".

Face à l'assemblée, une tablée compétente couvrant tous les domaines et connaissant les enjeux actuels (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

En plus de la gestion calamiteuse de la FFC ces dernières années, la sécurité aux abords des fêtes de village et bien sûr de la course camarguaise et des animations de rues, est en train de tuer à petit feu ces traditions. Le député Vignal souhaite aussi se lancer dans ce combat.

Les débuts du dossier UNESCO datent de la présidence d’Henri Itier en 1994. En 2011, le Ministère de la culture avait émis un avis favorable à la présentation du dossier, bien qu’elle ne soit pas représentée mondialement, la course camarguaise est tout de même inscrite à l’inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel de la France depuis septembre 2008.

Après un gros travail en atelier portant sur tous les domaines de la course camarguaise, de l’abrivado à la sécurité en passant par les arènes, la fédération et les spectacles de rue, le dossier sera relancé une fois les problèmes réglés de manière définitive.

Anthony Maurin

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