Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 16.03.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 273 fois

GARD Syndicat des transports : la droite barre la route à William Portal

William Portal, conseiller départemental (sans étiquette) était pressenti pour présider le syndicat mixte des transports du Gard. Photo : Baptiste Manzinali / Objectif Gard.

Si le nom de William Portal, le "monsieur transports" de Nîmes Métropole, circule pour présider le syndicat, il semblerait que Le Bon Sens Républicain ait d'autres projets… La balle est dans le camp de l'exécutif  socialiste.  

Dans le Gard, la création d'un syndicat mixte des transports est un vieux serpent de mer. Depuis des lustres, les responsables politiques, toutes tendances confondues, s'accordent à dire qu'il faut une structure ad hoc pour coordonner les transports du département. Mais les déclarations incantatoires sont parfois l'apanage de nos élus, craintifs à l'idée de perdre une parcelle de pouvoir. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si seulement "une quinzaine de structures de ce type existe en France", faisait remarquer l'ex-président du Département Jean Denat.

La triple mission du syndicat

Toutefois, les lignes ont bougé. L'année dernière, le Département annonçait fièrement la création d'une telle structure. Dès lors, un travail mené par le Département s'est discrètement opéré pour rallier à sa cause les trois agglomérations du Gard (Nîmes, Alès et Bagnols). Puis, en octobre, la préfecture a officiellement entériné les statuts. Le syndicat mixte des transports du Gard est né.

Trois grandes compétences le caractérise : coordonner les services des transports du Gard, mettre en place un système d'information multimodale pour les usagers et rechercher la création d'une tarification coordonnée de titres uniques ou unifiés. Pour l'heure, seul un agent départemental sera détaché au syndicat qui siégera dans l'hôtel du Département. "Ce n'est pas un outil financier mais technique, à la disposition des élus pour répondre au mieux aux besoins des usagers", revendique le vice-président PS du Département en charge des transports, Olivier Gaillard.

Sur la question de la gestion, le Département et les trois agglomérations ont nommé dix délégués. Ils constituent le comité syndical : William Portal, Laurent Burgoa et Olivier Gaillard au titre du conseil départemental ; Françoise Laurent-Perrigot, Max Roustan et Pierre Hérail pour Alès Agglomération ; Vivian Mayor, Jean-Jacques Granat et Rémi Nicolas pour Nîmes Métropole. Prochainement, ce comité se réunira pour la première fois afin d'élire son président et vice-président, comme le prévoient les statuts.

Qui pour présider le syndicat ?

Avant les Départementales (mars 2015), promesse avait été faite à l'élu sans étiquette William Portal de présider la structure. L'élu départemental et maire de Marguerittes est également vice-président de Nîmes Métropole en charge des transports. Une délégation qu'il conduit depuis plusieurs mandats. À l'époque, le président du Département, Jean Denat, sent le revers électoral se profiler... Pour assurer les arrières de la gauche au Département, il envisage de jouer l'ouverture au centre, en ralliant des élus sans étiquette afin qu'ils puissent rejoindre son hypothétique majorité.

Hélas les urnes sont impitoyables. Jean Denat n'est pas reconduit dans ses fonctions et la Majorité relative PS-PCF-EELV renforce considérablement le poids de la droite. Une droite dont le principal groupe d'opposition est Le Bon Sens Républicain, qui ne voit pas d'un bon œil la candidature de William Portal à la présidence. "C'est un électron libre ! Il fait ce qu'il veut et n'écoute pas lorsqu'on lui parle", balance l'une de nos sources au Bon Sens Républicain. "Nous allons demander à Denis Bouad de ne pas faire de lui le président du syndicat… Et s'il faut voter pour Gaillard, qui est socialiste certes, mais plus ouvert, nous le ferons".

S'ils s'en défendent, les vieilles rancœurs de la campagne des Départementales n'ont pas vraiment été digérées par la droite (relire ici) notamment l'épisode de l'abstention de l'indomptable élu de Marguerittes, qui n'avait pas voté pour la candidature de Laurent Burgoa à la présidence du Département au lendemain des élections.

À présent, la balle est dans le camp de la gauche. Outre le fait de voir l'un des siens présider la structure, Denis Bouad devrait tirer avantage de la situation, surtout à l'approche du délicat vote du budget 2016 en avril prochain.

Coralie Mollaret.

Coralie Mollaret

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