NÎMES Julien, 8 mois, mort massacré par son père : verdict attendu ce soir
« Il pleurait, il pleurait, je l’ai frappé sur la tête, je l’ai mis dans le Youpala, il continuait à pleurer. Je l’ai frappé sur le ventre de deux coups de poing, puis je l’ai soulevé par le cou », détaille dans l’effroi général, Jonas Barral, 26 ans. Il comparaît depuis mardi devant la Cour d’Assises du Gard pour le « meurtre, accompagné d’actes de torture et de barbarie ».
Après un instant d’hésitation, il complète son voyage au bout de l’horreur: « Puis je l’ai regardé, j’ai mis la fessée, il pleurait encore, il n’était pas bien, je l’ai jeté sur le canapé. Il a perdu connaissance, j’ai fait du bouche à bouche et un massage cardiaque, du sang sortait de son nez ». à cet instant après une heure de violences, Julien est au plus mal. Le bébé peut être encore sauvé selon les experts à conditions qu’on lui administre d’urgence des soins. Le père de famille, très alcoolisé et voyant son fils respirer à nouveau, part se coucher comme si de rien n’était.
La maman, Pauline Carrasco, est une brune aux cheveux longs de 23 ans, habillée tout de noir. Elle est accusée « d’abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit ». Elle a fermé les yeux sur le massacre de son fils. Pendant les violences, alors que son bébé hurle, elle regarde « Plus belle la vie » à la télévision. Puis, alors que l’enfant subi une « raclée » et qu’il n’est plus « qu’un hématome géant » selon Me Crespin, avocat partie civile, elle le prend contre elle dans le lit. Mais au lieu d’appeler les secours, elle branche une nouvelle fois la télé… « Votre fils prend plus de coups qu’une cour d’Assises en voit en une année et vous vous regardez « les zinzins de l’espace » sur Gulli », s’étonne affligé Stéphane Bertrand, l’avocat général. La défense de la jeune femme est de répéter d’une voix pleurnicharde : « J’avais peur de prendre des coups de Monsieur Barral (ndlr : son compagnon et père de Julien). J’étais tétanisée, soumise. J’étais dans mon coin. J’étais horrifiée par les faits mais je ne pouvais pas bouger ».
La Présidente de la Cour s’étonne et reprend à la volée : « Mais qu’avez-vous fait pour empêcher ? Votre fils a été massacré sous vos yeux, à 50 cm de vous et vous ne bougez pas ». Dans l’assistance des personnes sont indignées. « On dit que je suis une mauvaise mère, mais je l’ai aimé mon fils, je l’aime et je l’aimerai, ajoute Pauline Carrasco. Pour moi, il n’est pas mort, il dort », glisse-t-elle dans un silence de cathédrale.
Julien est décédé dans la nuit du 13 au 14 mars 2013 dans sa maison de Lanuéjols. 72 lésions ont été constatées sur son corps supplicié. Le bébé de 8 mois dort pour toujours dans un petit cimetière des Cévennes à cause des violences répétées de son père, et du silence criminel de sa mère.
Le verdict est attendu ce soir
Boris De La Cruz
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