Neuf mois de chantier, plus d’1,3 million d’euros investis : c’est peu dire que les travaux de réfection de la toiture de l’ancien évêché d’Uzès sont conséquents.

Des travaux, démarrés en septembre dernier et qui avancent bien.

De surprenantes découvertes

« On en est à peu près à mi-chantier, voire un peu plus », note l’architecte du patrimoine de la ville d’Uzès Gabrielle Welisch, lors d’une visite du chantier mardi à la mi-journée. Concrètement, la première tranche, qui concerne la partie nord, est achevée. La deuxième, qui touche à la façade sud, est en cours. La troisième, la plus légère, concerne la toiture des anciennes cuisines, qui abritent les archives du tribunal d’instance, sis à l’ancien évêché avec les archives municipales, le musée Borias et des associations.

Un bâtiment « très emblématique de la ville et classé aux monuments historiques, qui a toujours été un peu maltraité, note l’architecte du patrimoine. On lui donne enfin ce qu’il mérite. » Ainsi, les 1 130 mètres carrés de la toiture sont en cours de réfection, et le fronton originel, détruit au XIXème siècle, deux siècles après son édification, a été reconstruit. « Ce bâtiment a été donné à la commune par le Département il y a quarante ans, c’était un cadeau empoisonné, qui commence à prendre tournure maintenant », note le maire Jean-Luc Chapon.

Un bâtiment qui réserve encore quelques surprises. Ainsi, « nous avons découvert des tuiles écaillées et vernissées du côté du parking des Marronniers », explique Gabrielle Welisch. Autre découverte, cette fois-ci de taille : « nous avons découvert il y a trois semaines sur la façade sud un encorbellement qui ressemble à un ancien chemin de ronde », précise l’architecte du patrimoine. L’encorbellement sera laissé en place, et causera « un léger surcoût, de 15 000 euros maximum », note Gabrielle Welisch. Un petit surcoût qui sera assumé par la ville, qui prend déjà à sa charge « entre 25 et 30 % » du montant des travaux, note l’édile. Le reste étant subventionné par la DRAC, le Département et la Région.

La ville récupère deux salles

Parallèlement aux toitures, le plafond et le plancher de deux salles situées au dessus du tribunal d’instance ont été refaits, le montant des travaux de la toiture s’étant révélé moins important que prévu. Deux salles inutilisables depuis les années 1970, après l’effondrement du plancher, que la mairie va donc maintenant réaménager. « Nous allons mener une réflexion sur l’utilisation de ces salles, qui pourraient être un complément efficace au futur centre des congrès (qui sera construit par la communauté de communes sur le terrain du Refuge, ndlr), nous avons beaucoup de demandes de séminaires auxquelles nous ne pouvons pas répondre. » Ces deux salles du palais épiscopal font 260 mètres carrés chacune. Autre réflexion à mener, celle sur l’accessibilité d’un bâtiment qui n’est pour l’heure pas aux normes : « il faudra définir si on met un ou deux ascenseurs », explique Jean-Luc Chapon.

Pour l’heure, malgré les découvertes imprévues et une météo pas toujours clémente, les travaux doivent toujours s’achever cet été, au plus tard en juillet. Ils ne constitueront qu’une étape : « il y a encore énormément de travaux et énormément de frais à mettre dans ce bâtiment, affirme l’édile. On ne doit pas être loin des 10 millions d’euros, pour ne pas dire plus. » Le prix à payer pour redonner toute sa place à cet édifice.

Et aussi :

Ancien évêché et ancien beaucoup de choses : après les évêques, le bâtiment a vu passer dans ses murs la sous-préfecture, les gardes mobiles, la police de Vichy, la gendarmerie, les CRS ou encore un collège.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com