Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 06.04.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 303 fois

LÉGISLATIVES À Beaucaire, la droite face à son échec de 2014

Engagé en politique en 2002, Julien Plantier s'est investi pour s'insurger « contre sa présence au 2ème tour de la Présidentielle de Jean-Marie Le Pen ».

La victoire aux Municipales 2014 du Front National a été facilitée par la division de la droite. Incapables de s’entendre à nouveau aux Législatives, l'UDI et Les Républicains nîmois reproduiront-ils les mêmes erreurs ?

Tombée dans l’escarcelle du Front National, Beaucaire est « un symbole » pour Julien Plantier. Ce matin, le candidat dissident aux Législatives a battu campagne dans la deuxième ville de la 1ère circonscription. Malgré la décision de son parti d’investir l’UDI Thierry Procida aux Législatives, l’adjoint nîmois a maintenu sa candidature. Le trentenaire est encouragé par son patron, le sénateur-maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. En fin de règne, l’édile n’a plus grand chose à perdre, et voit une nouvelle occasion de régler ses comptes avec ses « amis » centristes.

Ce n’est pas le cas de Julien Plantier, réduit trop vite au simple instrument d'une guerre fratricide. Cette campagne des Législatives, il la mène sur son propre nom. Une opportunité pour l’ambitieux, proche du député européen Franck Proust, de s’affirmer comme la relève. Pour justifier sa dissidence, le Républicain renverse la situation : voter pour lui en juin, c’est en fait l’assurance de donner « une majorité stable et fidèle à François Fillon pour mener à bien ses réformes courageuses ! ». Car d'après lui, les centristes pourraient être les nouveaux frondeurs de l'Assemblée : « regardez ce qu’il s’est passé lors des affaires de notre candidat ? L’UDI était la première à quitter le bateau… Leurs députés pourraient faire la même chose au Palais Bourbon ».

Ce matin, sur le marché de Beaucaire, Les Républicains ont présenté le document de campagne de Julien Plantier : « la droite décomplexée ».

Les réformes et leur « manque de détermination », c’est ce qui « a manqué à la droite », avoue Julien Plantier, « ça a permis au FN de remporter la mairie de Beaucaire ». Dans la quatrième ville du département, les indicateurs économiques sont au rouge, comme en atteste le Contrat de ville : 19,4% de chômage, soit 3,2 points de plus que la CCBTA (Communauté de communes Beaucaire -Terre d'Argence). Dans le quartier populaire de la Moulinelle, la part d'allocataires du RSA est supérieure à 30 %. Une tendance similaire en centre ville.

L'instrument de la reconquête 

L’échec des politiques nationales sur le territoire beaucairois n’est pas la seule raison de l’accession au pouvoir du Front National. En 2014, la victoire de Julien Sanchez signe aussi la défaite de la droite. Une droite qui ne pouvait l'emporter, émiettée entre trois candidatures : Valérie Arèse, Christophe André et Roger Volle. Des querelles de personnes, des guerres d’égos. S’il n’en est pas personnellement responsable, Julien Plantier assume les erreurs de sa famille politique. Tout comme sa suppléante, Cristelle Hugounenq, élue au conseil municipal au côté de Christophe André.

La reconquête sera difficile. En juin, Franck Proust, devrait succéder à Jean-Paul Fournier, au poste de secrétaire départemental Les Républicains : « il nous faut écrire une nouvelle page, à Beaucaire, il y a une équipe à recréer ». La candidature de Julien Plantier fait vraisemblablement partie du plan... Mais à deux mois des Législatives, la dissidence de la droite inquiète une partie de l'électorat. A-t-elle réellement retenu la leçon de 2014 ? Julien Plantier attend le résultat de la Présidentielle pour se positionner, assurant ne pas être jusqu’au-boutiste. Au vu de son jeune âge, Le Républicain a encore des choses à perdre... 

Lire aussi : FAIT DU JOUR Julien Plantier : « La primaire est un vrai challenge pour Les Républicains »

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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