
La grève des pompiers gardois a connu cette semaine un sérieux coup d’accélérateur. Les soldats du feu réclament plus de moyens en personnel et en matériel à une hiérarchie qui dit ne pas en avoir plus que les 420 000 euros attribués en urgence à leur offrir. Très largement soutenu sur les réseaux sociaux, au point de susciter la curiosité des chaînes de télévision et de médias nationaux, le mouvement suscite plutôt la sympathie de la grande majorité des concitoyens. Porte-parole du Syndicat Sud, Nicolas Nadal, fait le point avec Objectif Gard.
Objectif Gard : Il y a tout juste huit mois, les pompiers signaient la convention triennale liant le SDIS et le Département. Comment expliquez-vous qu'après aussi peu de temps vous la dénonciez déjà ? Que s'est-il passé entre-temps ?
Nicolas Nadal : Il y a eu une sur-sollicitation du personnel due à une saison de feux de forêts exceptionnelle. Par ailleurs, la vétusté de nos camions d’intervention sur ce type de sinistre a été constatée depuis longtemps. Les administrateurs doivent prendre des engagements pour leur renouvellement mais, à ce jour, rien n'est fait. Cela nous met en danger ainsi que la population. Aujourd'hui, en corollaire, on demande l'augmentation des effectifs. On devrait se revoir pour ça. Ils veulent créer de nouvelles casernes à effectif constant ce qui, compte tenu du manque de personnel, débouche sur une augmentation de 20% des interventions depuis 2003.
Vous avez décrété une grève illimitée. On a envie de vous demander : "Jusqu'à quand ?"
Illimitée tant que nos dirigeants ne nous recevrons pas avec des propositions concrètes. Les personnels sont trop sollicités. On se fait caillasser parce que la police, elle aussi sur-sollicitée et en manque de personnel, ne peut pas toujours nous accompagner. Nous sommes à bout !

Le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) du Gard dispose du 7e budget de la centaine de SDIS de France (118, 2 millions d'euros). Comment expliquez-vous que sur un territoire qui n'est pas le plus grand de métropole, vous réclamiez des moyens supplémentaires ?
Nous nous inscrivons dans la continuité du degré professionnel d’exigence optimal qui était jusqu’alors celui du SDIS quand cela concernait la sécurité des citoyens, dont c'était le cheval de bataille. Nous demandons simplement que les présidents du SDIS, Alexandre Pissas, et celui du Conseil départemental Denis Bouad, perpétuent cette politique. Il est vrai que la qualité du service a un coût..."
Propos recueillis par Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com
Bonjour,
Des moyens supplémentaires pour le matériel…oui effectivement, il en faudrait…mais en interne n’y aurait il pas de marge de manoeuvre ?????
il y a tout dans l’article pour faire un calcul simple (60 M€ de masse salariale sur 75 M€ de budget représente 80 %)
652 titulaires professionnels plus 161 personnels techniques et administratif font 813 agents…le coût individuel est donc de 48 M€ (oui parce qu’il faut enlever environ 12 M€ pour les vacations des volontaires : c’est mon petit secret de le savoir) que divise 813 agents SOIT
un coût annuel chargé par agent de 59 000 € (mensuel 4920 € brut donc un net moyen de 3690 €…)
Alors c’est une moyenne toute simple à calculer (bien sur que certains gagnent moins que cette moyenne pendant que d’autres gagnent plus ndlr)
la question n’est pas de remettre en cause le rôle important des Sapeurs Pompiers…ni même de valider ce qui est honteux en ce qui concerne le fait qu’une frange de la population callaisse des agents venant porter secours…encore moins de faire de la démagogie en mélangeant dans des combats qui n’ont rien à voir des décès malheureux et des revendications…
Mais il serait bon qu’enfin nos chers pompiers sachent que la population a conscience qu’ils font un métier difficile mais que bons nombres des citoyens ne gagnent pas un tiers de ce qu’ils touchent…
n’oubliez pas en face de votre engagement (très important) les salaires pour un travail de 12 heures, difficile soit, mais tous les 3 jours.
Bien amicalement