Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 15.03.2018 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 7714 fois

GARD Les enfants étaient vendus pour commettre des vols : près de 1 500 cambriolages résolus dans le Sud

(Photo B.DLC/ Objectif Gard)

On se frottait les mains, ce jeudi matin, du côté de la gendarmerie du Gard. La raison : une équipe a été démantelée dans le Gard et en région parisienne durant les derniers jours.

Une structure criminelle qui faisait " travailler " des mineurs de 12 ans à 16 ans, et plus particulièrement des jeunes filles, qui devaient commettre une dizaine de vols dans les maisons tous les jours. Des enfants et des adolescents qui avaient été vendus par leurs parents pour commettre des cambriolages dans le Sud. " Ils devaient effectuer une dizaine de cambriolages tous les jours, sinon le soir ils étaient punis et ils ne pouvaient pas rentrer dans le camp où ils étaient logés, situé aux Angles ", affirme le commandant Laurent Rougès, patron de la compagnie de Vauvert qui pilote cette affaire sous l'oeil attentif de la juge Clémence Olivier. Une information judiciaire est ouverte à Nîmes pour " vol aggravé, association de malfaiteurs, traite des êtres humains ". Le 21 janvier dernier une première opération d'envergure avait été organisée par les enquêteurs et des personnes avaient été interpellées dans ce camp Gardois.

Le périmètre des petites mains s'étendait de Perpignan jusqu'à Cannes. " Les cambrioleurs étaient déposés par les chefs du réseau dans le Sud, dans un village ou un quartier pavillonnaire. Ils sonnaient et si le locataire des lieux ne répondait  pas, ils entraient et dévalisaient la maison. Ils s'intéressaient surtout aux bijoux, à l'or, aux montres de valeur ", poursuit le commandant Rougès. Et au total, il s'agit d'une véritable razzia puisque la brigade de recherches de Vauvert parvient à établir à près de 1 500, les cambriolages qui auraient été réalisés par ce réseau durant les cinq derniers mois dans l'arc Méditerranéen.

Un chiffre colossal qui est calculé en fonction des éléments recueillis dans les écoutes et lors des investigations. " Le dossier débute, car il y a a un nombre anormalement haut de cambriolages dans notre département et notamment du côté du Pont du Gard. Il était évident qu'il s'agissait d'une bande organisée ", souligne le colonel Sébastien Baudoux, numéro 2 de la gendarmerie dans le Gard.

Le début de ce dossier criminel a commencé avec un flagrant délit de vol survenu le 21 septembre dernier à Vergèze. Les enquêteurs parviennent à établir que les deux cambrioleurs mineurs sont basés au camp des gens du voyage des Angles, près d'Avignon. D'écoutes en filatures, cinq gendarmes travaillent à temps plein sur cette affaire qui prend une ampleur inattendue... Une connexion est établie avec des gens de la même communauté d'origine Serbe, qui vivent eux dans de confortables maisons en Seine-Saint-Denis et dans l'Oise...

Ce sont eux qui achetaient les enfants, pour qu'ils commettent ensuite des cambriolages. Des chefs de réseau en région parisienne qui recevaient tous les 15 jours le produit des cambriolages réalisés dans le Sud de la France. C'est dans ces deux départements de la région parisienne que 180 gendarmes vont effectuer une grosse descente, lundi... Au total, il a été saisi 1 100 bijoux, soit 6,5 kilos d'or, 25 000 euros en numéraire, 40 montres de luxe pour un total de 150 000 euros. Ce travail d'enquête minutieux a duré 6 mois pour la brigade de Recherches de Vauvert. Il y a actuellement sept personnes incarcérées notamment le " patriarche " de l'organisation et ses trois fils qui vivaient tous en région parisienne. Vingt personnes ont été interpellées lors des deux opérations menées dans le Gard et près de Paris.

Boris De la Cruz

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