Un an presque jour pour jour après la pose de la première pierre, le nouveau centre de secours de Pont-Saint-Esprit prend forme.

Les élus, emmenés par le président du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) Alexandre Pissas, les deux conseillers départementaux du canton de Pont Carole Bergeri et Christophe Serre et le maire de Pont Roger Castillon, ont visité le chantier ce mardi matin. Le lieutenant André Martin, chef du centre de Pont-Saint-Esprit, s’est mué en agent immobilier d’un jour pour faire la visite d’un bâtiment conçu avec les pompiers et dont la réalisation est assurée par le cabinet A+ Architecture de Gilles Gal avec une maîtrise d’ouvrage déléguée à la Segard.

Un bâtiment bien plus grand : là où l’ancienne caserne, dont la vétusté est devenue proverbiale au fil des ans, occupe un terrain de 1 800 mètres carrés, la nouvelle dispose d’un terrain de 8 200 mètres carrés pour une surface construite de 3 200 mètres carrés. Surtout, là où l’actuelle caserne, bâtie il y a une cinquantaine d’années, était éclatée en plusieurs bâtiments exigus, la nouvelle se présente comme l’exacte antithèse.

Déjà, les douze véhicules de la caserne seront tous à l’abri et trois travées isolées seront réservées aux ambulances "conformément aux protocoles d’hygiène très stricts", note le lieutenant. Des remises très lumineuses, ce que les pompiers avaient tenu à intégrer dans le cahier des charges. Luminosité et visibilité également pour le bureau de l’accueil qui abrite le standard téléphonique "avec une vision totale sur ce qui se passe au niveau des entrées, on sait quand un véhicule part et quand il rentre", explique le lieutenant. Le bureau donne à la fois sur les deux entrées : au nord, celle du public et du personnel, au sud, côté déchetterie, celle des véhicules d’intervention, qui ne pourront donc pas se croiser.

Une aile du bâtiment est consacrée à l’administratif et aux divers bureaux, avec une salle spécialement conçue et réfrigérée pour les serveurs informatiques et le central téléphonique. Une pièce de vie spacieuse tout comme une salle de sport et une salle de formation s’y trouvent également. Et dans cette nouvelle caserne, un vestiaire sera spécialement réservé aux femmes, ce qui est une nouveauté par rapport à l’actuelle caserne. Un long couloir distribue les pièces et est ouvert sur les remises pour un accès direct aux véhicules d’intervention.

Le bâtiment compte également six chambres de deux lits chacune, "ce qui permet de faire rentrer du personnel de garde en plus", souligne le lieutenant Martin. En temps normal, cinq sapeurs-pompiers sont de garde, en comptant le stationnaire, qui a sa chambre à part.

Bref, un bel outil, que les pompiers brûlent d’intégrer. « C’est allé vite et bien, l’avancement se fait dans un rythme correct », estime le président du conseil d’administration du SDIS Alexandre Pissas, avant de se féliciter de voir le chantier « rester dans les clous » financièrement et ne pas crever l’enveloppe de 3 millions d’euros. « Maintenant, à Nîmes Saint-Césaire ! », conclura Alexandre Pissas en évoquant une autre caserne attendue de longue date. D’ici là, les pompiers spiripontains espèrent une nouvelle caserne totalement opérationnelle au 15 juin. "Si tout va bien", précise le lieutenant avec la prudence de ceux qui connaissent le sens du mot patience.

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Le centre de secours de Pont-Saint-Esprit compte 74 sapeurs, 64 volontaires et 10 professionnels. 1 800 sorties de véhicules ont été comptabilisées en 2017. La caserne compte treize communes dites de premier appel, où elle intervient en priorité : Pont-Saint-Esprit, Vénéjan, Saint-Alexandre, Saint-Nazaire, Saint-Etienne-des-Sorts, Saint-Christol-de-Rodières, Aiguèze, Carsan, Le Garn, Saint-Julien-de-Peyrolas, Saint-Paulet-de-Caisson, Salazac et Laval-Saint-Roman. Ses sapeurs-pompiers peuvent être amenés à intervenir en deuxième appel à Bagnols, mais aussi sur le sud-Ardèche et dans le haut-Vaucluse.

Thierry Allard

thierry.allard@objectifgard.com