Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 27.09.2018 - thierry-allard - 4 min  - vu 425 fois

UZÈS Eau, assainissement, liaison Mayac - Mas de Mèze : débats épicés en conseil municipal

L’ambiance était tendue pour ce conseil municipal de rentrée, mardi soir, à Uzès.
Mardi soir, lors du conseil municipal d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Une séance qui a commencé par l’officialisation de la démission de Caroline Sépet, conseillère d’opposition de la liste Uzès ensemble, « pour raisons personnelles », précisera le maire Jean-Luc Chapon en lisant la lettre de la désormais ex-élue.

« Je prend acte de sa décision et la remercie pour tout le travail accompli durant cette partie de mandat », ajoutera le maire. L’opposant Christophe Bouyala rendra lui aussi hommage à Caroline Sépet avant d’affirmer « comprendre sa lassitude au vu du peu de considération que vous (Jean-Luc Chapon, ndlr) apportez aux conseils municipaux. D’ailleurs il n’y en a pas eu durant plus d’un trimestre, vous êtes dans l’illégalité. » « Je pensais qu’elle avait démissionné car ça n’allait pas dans votre groupe », répondra perfidement le maire.

« Vous savez lire, c’est bien »

Voilà de quoi lancer la séance qui s’est très vite baignée dans l’eau potable et l’assainissement, à la faveur de la présentation des rapports annuels. On apprendra dans la bouche du maire que le prix du mètre cube d’eau était passé de 1,90 euros en 2015 à 1,81 euros en 2017 ou encore que le taux de rendement du réseau, à savoir le taux d’eau potable produite effectivement consommé, était passé « de 63 % en 2010 à 78 % en 2017. »

Très porté sur le sujet, l’opposant Jérôme Maurin s’étonnera du fait que 9 % des branchements sont « sans abonné, s’agit-il de logements vacants ? », à quoi il sera répondu que oui, mais « pas uniquement. » « Ce chiffre, on ne le cache pas, ça veut dire que vous savez lire, c’est bien », ajoutera le maire, avant que Jérôme Maurin ne s’attaque au chiffre du rendement du réseau. « À vous écouter, ces chiffres sont bons, mais il faut expliquer que l’année dernière vous estimiez la consommation à 260 000 mètres cube d’eau, cette année à 225 000, ce qui est toujours une estimation. En jouant sur cette estimation, qui rentre dans le calcul du rendement, vous pouvez jouer sur ce chiffre. »

Le maire ne répondra pas, et le conseiller municipal d’opposition Martial Jourdan abordera l’épineuse question de la facturation des eaux municipales. À cette question, Jean-Luc Chapon répondra qu’il avait demandé de répertorier tous les compteurs de la ville avant de prendre une décision pour 2019. Le rapport sur l’eau potable sera voté à l’unanimité.

Direction l’assainissement collectif où on a appris que la station d’épuration avait connu deux pics d’ammonium sur une journée en 2017, ce qui entraîne une recherche de provenance et une étude. Christophe Bouyala se concentrera sur le déficit d’investissement de la SAUR, le délégataire, de 57 000 euros. « On leur a signalé, ils vont investir », éludera le maire, « vous aviez dit la même chose l’année dernière », lui rétorquera l’opposant.

Jérôme Maurin prendra ensuite la parole pour dénoncer une hausse du prix du mètre cube assaini, qui compense la baisse de l’eau potable : « en jouant sur les chiffres, vous pouvez prétendre que l’eau n’a pas augmenté depuis trois ans », estimera l’opposant. Passant à la station d’épuration, il s’étonnera qu’elle traite plus de mètres cube que ce qui rentre, se perdant dans les centaines de milliers de mètres cube. « Les gens qui ont rédigé ce rapport ne sont pas des imbéciles !, s’agacera le maire. Je vais essayer de vous rassurer dans les jours qui viennent. » Jérôme Maurin relèvera que « s’il y avait eu une commission environnement, j’y aurais posé cette question et pas en conseil municipal », avant de s’abstenir au moment du vote, comme Christophe Bouyala.

Mardi soir, lors du conseil municipal d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Et voilà comment on claque 685 000 euros ! »

Après une adhésion à l’unanimité à la charte régionale « Objectif zéro phyto » avec un enthousiasme du maire ironiquement souligné par l’opposante Lydie Defos du Rau, le conseil municipal a délibéré sur une demande de subvention pour des fouilles archéologiques sur le tracé de la liaison Mayac - Mas de Mèze. « Et là aussi je ne suis pas gai », commentera le maire. Car à Uzès, quand on creuse on trouve, et là l’INRAP a trouvé « des vestiges particulièrement remarquables, un monument mégalithique de la fin de la préhistoire et un mausolée du Haut-Empire », précise l’adjoint Thierry De Seguins.

De ce fait, la ville est contrainte de lancer des travaux de fouilles archéologiques complémentaires, un marché qui pourrait s’élever à 688 000 euros. Une somme importante, pour laquelle la ville demande donc des subventions. « Les fouilles auront lieu de décembre à mars, mais les travaux de la route vont commencer au 1er novembre et s’achèveront en juin, après la fouille », précise Jean-Luc Chapon. En clair, les travaux commenceront avant et après le lieu de la fouille, et s’achèveront donc par le lieu de la fouille. « Il y en a assez, ça fait quatorze ans que ça dure », poursuivra l’édile.

Après s’être félicité qu’on ait trouvé des vestiges particulièrement remarquables, Martial Jourdan posera la question de savoir « ce qui se passerait si il faut protéger le site, à démarrer les travaux trop tôt ne risque-t-on pas de se retrouver le bec dans l’eau ? » « Quoi qu’il soit découvert, les vestiges seront prélevés », rassurera le maire. La délibération sera votée à l’unanimité. « Et voilà comment on claque 685 000 euros ! », commentera le maire.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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