Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 28.11.2018 - tony-duret - 2 min  - vu 2491 fois

ALÈS Commerçants et gilets jaunes : après-midi compliqué pour la députée Chapelier

Annie Chapelier entourée des commerçants alésiens. Photo Tony Duret / Objectif Gard

La journée de la députée Annie Chapelier illustre assez bien les problématiques du mouvement social actuel...

Ce matin, une première délégation de gilets jaunes s'est invitée à sa permanence pour exprimer sa colère. Les commerçants alésiens ont fait de même, cet après-midi, pour se plaindre des conséquences du mouvement. Dans la foulée, la députée allait à la rencontre d'autres gilets jaunes qui, eux, se présentent comme "modérés"...

Il y a bien quelque chose qui réunit les commerçants, chefs d'entreprise et gilets jaunes : un ras-le-bol collectif. Pour le reste, les raisons de la colère divergent. Ce matin, une cinquantaine de gilets jaunes est venue dire son mécontentement à la députée de la 4e circonscription du Gard (relire ici).

Un commerçant : "Pourquoi ils s'en prennent à nous ?"

En début d'après-midi, les commerçants ont emboîté le pas des premiers, mais avec un message très différent : celui qu'on les laisse travailler. Un commerçant résume le sentiment général : "On paie nos impôts, nos charges, nos traites. On demande juste l'ordre républicain sinon il va y avoir un drame". Ce qu'ils regrettent, c'est le comportement d'une poignée d'individus : "Ils ont bloqué mon parking", déplore l'un. "Moi, j'en ai vu qui font semblant de se jeter sous les voitures. Heureusement la scène a été filmée, mais on ne peut pas les raisonner", explique une autre. Un troisième intervient : "Certains gilets jaunes ont des casiers judiciaires longs comme le bras. Que fait-on contre ça ? Alès est un territoire perdu de la République". Un dernier questionne : "Pourquoi ils s'en prennent à nous alors qu'on maintient l'économie ? On n'est pas l'État !"

Entourée par les commerçants, Annie Chapelier écoute, encaisse parfois, et répond souvent : "Depuis dix jours, je ne comprends pas que l'ordre public ait disparu à Alès". Elle enchaîne : "Quand il est venu à Nîmes, j'ai demandé à Christophe Castaner (le ministre de l'Intérieur, NDLR) s'il n'avait pas autre chose à faire que de rencontrer les lecteurs de Midi Libre ? Je me suis fait renvoyer dans les rangs". Avant de quitter la trentaine de commerçants, elle promet de faire remonter leurs demandes à Paris...

Annie Chapelier avec les gilets jaunes au Taisson Gourmand. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Demandes multiples

Même promesse pour les six gilets jaunes rencontrés au Taisson Gourmand. Parmi eux, des initiateurs du mouvement alésien comme Gimmy Pages et Alain Larnac. Si le climat était plus apaisé qu'en fin de matinée, les revendications exprimées à la députée sont restées aussi diverses que celles du matin. On citera, entre autres, la revalorisation des retraites, la baisse des taxes (essence, tabac...), l'annulation des droits de succession, la remise en place de l'impôt sur la fortune (ISF), la dissolution de l'Assemblée nationale, le souhait de faire plus de référendums... Mais on retiendra surtout une même fatigue sur les visages, une même lassitude, une même colère. "Je voudrais rêver de nouveau", conclut joliment une jeune femme.

Tony Duret

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