Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 17.12.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 555 fois

FAIT DU JOUR Le microcrédit : une option pour les sans option

Béatrice Raoult-Texier, responsable microcrédit au siège de la Banque de France (Photo Anthony Maurin)

Les 130 personnes qui assistaient à la deuxième réunion concernant le micro crédit en huit ans (Photo Anthony Maurin)

Le microcrédit personnel est bien souvent destiné aux personnes exclues du système bancaire classique, du fait de leurs revenus trop faibles ou de la fragilité de leur situation professionnelle.

Il a généralement pour objet l'acquisition de biens ou services permettant d'améliorer la situation de l'emprunteur à travers un projet personnel. Il est différent du microcrédit professionnel qui est accordé pour créer ou développer une activité professionnelle.

130 inscrits... Des travailleurs sociaux en grande majorité mais aussi des membres d'associations, des banquiers. Un public très féminin. Il faut dire que le microcrédit est une composante majeure de la démarche sociale de la vie des Français. Pour contracter un microcrédit, il n'y a pas de conditions de revenu définies mais il est nécessaire d'avoir un projet personnel visant à une insertion sociale ou professionnelle.

Les Gardois ont besoin du microcrédit

Le microcrédit personnel est par exemple fréquemment utilisé pour l'achat ou la réparation d'un véhicule nécessaire à l'exercice d'une activité professionnelle. " 130 personnes, c'est beaucoup pour ce genre de rendez-vous ! Nous organisons le 2e après celui du 22 juin 2011 où nous n'étions que 50... Il y a une véritable attente depuis et le microcrédit fait partie des objectifs de la Banque de France dans la mise en place de sa politique de responsabilité sociétale des entreprises afin de favoriser l'inclusion bancaire de bon nombre de Français ", note Philippe Saigne-Vialleix, directeur de la Banque de France dans le Gard.

Sur les chaises, une feuille pour que le public en présence débriefe. " La promotion du microcrédit fait partie des missions de la Banque de France. Nous voulons, d'ici 2020, passer la barre des deux milliards d'euros d'encours en microcrédit. Nous sommes certes connus pour le surendettement mais nous faisons autre chose. En effet,  le surendettement n'a cessé de croître jusqu'à il y a deux ans. Depuis, grâce aux évolutions législatives, les chiffres sont meilleurs avec -8% de dossiers dans le Gard ", poursuit le directeur qui veut offrir aux plus démunis le moyen de s'en sortir, y compris par le recours au micro crédit. D'ailleurs, la Banque de France est la seule banque nationale d'Europe à prendre cet engagement envers le microcrédit.

Avec de belles créations d'emplois à la clé, souvent dans le secteur tertiaire (70% pour des services, du commerce ou de l'hôtellerie restauration), et de petites entreprise pérennes, le microcrédit a de l'avenir dans un monde complexe où les finances varient d'instabilité en changement. En effet, avec 3,6 millions de Français en situation de fragilité bancaire et, pire, neuf millions qui vivent sous le seuil de pauvreté (soit 14 % de la population).

En grande majorité, des travailleurs sociaux ont assisté au rendez-vous organisé par la Banque de France au siège de la CCI 30 à Nîmes (Photo Anthony Maurin)

Le microcrédit reste, pour les garants, un crédit très risqué mais ça reste un crédit. En fait, le projet compte plus que votre situation financière. Comme le microcrédit sert à donner une impulsion à vos comptes et à leur vitalité, il doit être contracté pour de bonnes raisons. Il en va de même pour les taux. En moyenne entre 4 % et 5 %, on pourrait croire qu'ils n'aident pas trop le bénéficiaire. Pourtant, comme il n'a pas accès aux crédits à la consommation, il se tourne vers ce qu'il peut.

La loi Borloo limite la maille à 5 000 euros. Neuf crédits sur dix sont remboursés, ce qui n'est pas si mal que cela au vu du public qui les contracte. Pour le Crédit municipal de Nîmes, une cinquantaine de dossiers sera traitée en 2018 pour environ 160 000 euros de prêts. Avec un taux de 4,9 % les Gardois empruntent en moyenne 2 000 euros (et ont parfois du mal à les rembourser). Votre dossier, une fois monté avec le réseau accompagnant, ne prendra que 48h à être validé.

Anthony Maurin

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