Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 13.08.2019 - tony-duret - 3 min  - vu 11403 fois

NÎMES 18 mois de prison pour des violences sur sa compagne

Dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Ce mardi matin, une personnalité nîmoise connue pour son investissement dans le monde associatif ainsi que dans l’univers politique était jugée pour des violences sur sa compagne. L’accusé, Mathieu, a été condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis.

- Monsieur, vous n’êtes pas en représentation !, lance la présidente du tribunal correctionnel de Nîmes, Marie-Lucie Godard.

Si la juge estime nécessaire de rappeler au volubile trentenaire que l’enceinte d’un tribunal n’est pas un congrès de parti, c’est parce que le prévenu parle beaucoup et qu’il aime s’écouter parler. Pendant plus d’une heure et demie, à travers plusieurs monologues à sa gloire, Mathieu dépeint tour à tour son arrivée et son ascension au sein du conseil départemental, sa fonction de président d’une association qui lui a permis de « déposer des gerbes avec le procureur de la République du Gard » ou encore ses ambitions aux prochaines élections municipales à Nîmes en étant « candidat sur la liste d’Yvan Lachaud ». Une proximité du président de Nîmes Métropole (dont il n’est pas sûr qu’elle soit pour autant réciproque) qu’il a mis en avant à plusieurs reprises pendant l’enquête.

- Vous ne rendez pas service à M. Lachaud…, constate la présidente.

Dans son discours, à la manière d’un homme politique qui tient tellement à convaincre son auditoire qu’il en fait trop, Mathieu insiste sur l’amour de son métier et surtout les valeurs essentielles que sont pour lui l’aide à la personne, son quotidien au Département. Il ne manquait plus que la main sur le cœur… Seulement la présidente, elle, a la main sur le dossier et lui rappelle ses petits arrangements avec sa femme pour toucher des aides alors qu’il gagne, à lui seul, plus de deux fois le Smic.

- Vous qui voulez être sur une liste aux Municipales, vous en pensez quoi de tout ça ? Ça vous parle l’intérêt général ?, tacle la présidente.

- Ce n’était pas que de mon initiative et puis ça tombait sur le compte de ma femme. Mais ce que j’ai fait n’est pas bien, finit par concéder Mathieu.

Ce qui est encore moins bien, et ce qui lui vaut de se retrouver devant un tribunal, ce sont les violences sur sa compagne. Il les a niées pendant sa garde à vue, mais les 3-4 jours de détention provisoire en attendant son procès l’ont manifestement fait réfléchir. Il a donc reconnu avoir tiré les cheveux de celle avec qui il partage sa vie depuis 17 ans, mais l’explique par son addiction à la cocaïne qu’il consomme à nouveau « depuis trois semaines ». Il a aussi admis avoir escaladé un mur pour pénétrer dans un gîte où il pensait trouver sa compagne qui, paniquée, a préféré fuir celui qu’elle dépeint comme un homme « agressif, impulsif, méchant et humiliant ». Des qualificatifs confirmés par le casier judiciaire du trentenaire qui en est à sa septième condamnation, la grande majorité pour des violences sur sa compagne et sa propre mère.

Pour le ministère public, représenté par Yann Burnichon, l’accusé « a une personnalité particulièrement inquiétante ». C’est pourquoi il requiert une peine de 18 mois de prison dont 6 avec sursis. Après un court délibéré, la présidente suit le réquisitoire et interdit à Mathieu de rentrer en contact avec  son ex-compagne, l’oblige à soigner son addiction à la cocaïne, ainsi qu’à vivre chez sa mère. Le maintien en détention n’ayant pas été prononcé, il échappe à la détention.

- Mais c’est la dernière fois Monsieur, avertit la juge.

- Bien sûr, répond le prévenu, visiblement soulagé, qui promet à la juge qu’il va mettre les élections de côté pour se soigner.

Yvan Lachaud devrait s’en remettre…

Tony Duret

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