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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 21.10.2019 - abdel-samari - 3 min  - vu 933 fois

LE 7H50 de Thierry Procida : "Ce vote concernant les mineurs isolés n'était pas contre Denis Bouad"

Thierry Procida Photo : AS / Objectif Gard

Une semaine après le rejet de la Décision modificative au Département du Gard, en particulier lié à la rallonge budgétaire liée aux mineurs isolés, Thierry Procida, président du groupe UDI-Indépendants revient pour Objectif Gard sur son vote. Il est l'invité du 7h50.

Objectif Gard : Vous n'avez pas honte ?

Thierry Procida : Honte de quoi ?

D'avoir voté avec le Rassemblement National contre la Décision modificative du Département la semaine dernière ?

Vous le savez parfaitement, je suis un humaniste, je partage des valeurs de fraternité. Et je suis favorable à un accueil digne et dans le respect des mineurs isolés qui viennent sur notre territoire pour fuir la souffrance et la guerre. Je ne savais pas comment les autres aller voter. Mais aujourd'hui, il y a une réalité : c'est l'État qui doit redistribuer les sommes allouées aux mineurs isolés. On en fait une obligation des Départements mais en contrepartie, l'État ne donne pas l'argent équivalent à cet accueil. C'est donc au gouvernement de payer. Nous sommes l'un des départements les plus pauvres de France avec un nombre important de ménages vulnérables, nous demandons à l'État de revoir sa copie.

Quelles sont vos solutions ?

Le Préfet du Gard a indiqué dans vos colonnes que certaines aides existaient précisant par ailleurs que plus la politique d'accueil est strictement contrôlée et moins de mineurs étaient présents. Il faut donc réfléchir de ce côté là. Moi, depuis le début je pose des questions et je n'ai aucune réponse. Pourquoi il est nécessaire de rajouter 6 millions d'euros supplémentaires pour le budget d'accueil des mineurs isolés alors que nous avons votés déjà 7,5 millions d'euros en 2019. Comment est-on arrivé à 1200 mineurs dans le Gard, bien au-delà du quota prévu initialement qui était de 700 mineurs ? Combien de personnes s'occupent des contrôles ? Comment se passe ces contrôles ? Enfin, quel est le délai de prise en charge ? À toutes ces questions, nous n'avons pas de réponses.

Pensez-vous réellement que Denis Bouad, le président du Conseil départemental et ses équipes ont été négligents ?

Je ne dis pas cela. Mais quand on voit Denis Bouad quittait l'hémicycle en colère, je le regrette. Ce vote n'était pas contre lui. Je n'ai pas compris sa réaction. Par ailleurs, je trouve dommage que n'ayons pas pu voter la centaine de délibérations prévues. Cela pénalise tout le monde.

Vous le saviez ? Denis Bouad avait prévenu tout le monde qu'il n'était pas question pour lui de sortir le vote des mineurs isolés de l'ensemble de la Décision modificative...

Moi, je suis dans une démarche constructive dans l'intérêt des gardois. La Collectivité ne peut pas faire face à une explosion de ses dépenses. Comment expliquer aux gardois les efforts demandés ces dernières années et dans le même temps, voter une rallonge budgétaire aussi importante. Je vous rappelle que nous avons demandé il y a quelques années un audit financier au regard des finances exécrables. On a fait des économies partout, on a même augmenté les impôts. Notre décision de lundi dernier est bien dans l'intérêt général.

Pour votre groupe et vous, début novembre, votre vote n'évoluera pas si la situation reste la même ?

Il faut faire évoluer la situation rapidement. Y a des solutions, le Préfet semble dire qu'il y a des aides possibles. Rencontrons-le rapidement. Nous demandons également à Denis Bouad de nous recevoir. Car encore une fois, ce n'est pas contre lui. Ce n'est pas le président du Département qui a fait venir tous ces jeunes. On alerte pour ne pas se retrouver au pied du mur financièrement dans quelques mois.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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