Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 04.12.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1063 fois

FAIT DU JOUR Fournier-Lachaud, l’avant-match des municipales

Mardi soir, les élus de Nîmes métropole ont tenu leur premier conseil communautaire dans le nouvel hôtel communautaire (Photo : droits réservés)

Yvan Lachaud, président centriste de Nîmes métropole et Jean-Paul Fournier, maire Les Républicains de Nîmes  ©PHOTOPQR/MaxPPP • PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP

Lundi soir, l’examen du budget 2020 de l’Agglo a donné un aperçu du match des municipales entre "républicains" et "centristes". Autant dire qu'il va y avoir du sport... 

Si jusque-là ils n'en n'étaient qu'à l'échauffement, les élus de la Droite républicaine sont véritablement entrés en campagne, lundi soir au Colisée, à quelques mètres à peine du stade des Costières qui héberge d'autres rencontres tout aussi sportives. À quatre mois du scrutin, le conseil communautaire examinait le budget 2020. Une aubaine pour l’opposition, l’exercice permettant à celle-ci d’attaquer sans concession la gestion du président centriste, Yvan Lachaud.

Prime au sortant

Privilège d'être aux affaires, ce dernier a présenté ses grandes décisions pour l'an prochain, prévoyant 148 M€ de dépenses (47,9 M€ de reversement aux communes, 37,9 M€ pour la gestion des transports, 26,5 M€ en frais de personnel) contre 192 M€ en 2017. Une preuve pour le directeur de l'Institut catholique d'Alzon qu’il est un bon gestionnaire : « Mon souci permanent a été de faire des économies. »

Des économies possibles grâce aux renégociations des contrats pour la gestion des transports et de l'eau qui marqueront très certainement sa mandature. Des nouveaux contrats qui ont permis de dégager des crédits, finançant en partie les 124 M€ d'investissement programmés en 2020. 

Haro sur Lachaud

Ces chiffres, l’opposition les balaie d’un revers de main. Ancien vice-président en charge de l’économie, Pascal Gourdel n’y croit tout simplement pas. Idem pour le président des élus Rassemblement national, Yoann Gillet, qui qualifie le budget de « supercherie ». À Gauche, Catherine Bernié-Boissard tacle « un budget sans projet pour une Agglo sans communauté. » Quant à la communiste Sylvette Fayet, elle s’inquiète du niveau de dette : 456 M€ en 2020 contre 180 M€ en 2014.

Les critiques les plus acerbes viennent de ses cousins politiques. Ou plutôt, de ses ex-alliés : les Républicains nîmois. Julien Plantier se lance dans une diatribe, paraphrasant la bible. Une référence à la confession du président. Cruelle politique... Arrivé à la présidence en 2014 avec l'aide du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, la Droite a déchanté de la gestion Lachaud. Aujourd'hui, elle voudrait le crucifier quand Yvan Lachaud, lui, croit en la résurrection municipale. 

La Droite nîmoise en campagne

Les attaques se fondent principalement sur le développement économique, compétence phare de la collectivité. Ce secteur regroupe les grands chantiers lancés par Jean-Paul Fournier. Au sujet de la gare Nîmes-Pont du Gard inaugurée le 15 décembre, la Droite reproche le manque de volonté politique pour construire la troisième voie, reliant la gare Nîmes-Centre à la gare LGV. Magna Porta, zone d’activité qui entoure la gare, est aussi dans le viseur : « Ce projet ne date pas d’hier ! La complexité n’explique pas ce retard. Nous craignons que la gare soit orpheline de tout projet économique », alerte Pascal Gourdel.

Sur la question de la Ligne T2, là-aussi, ça coince : « Le tramway s’est transformé en TCSP », balance Julien Plantier, rejoint par Claude de Girardi qui relève « nous regrettons toujours l’abandon du parking de Laënnec. Les habitants de la Vaunage ne trouveront pas de places pour se garer.» Une attaque à laquelle répond Yvan Lachaud : « Le tramway coûtait 375 M€ contre 118 M€ pour le TCSP. Un parking en silo à 6,3 M€ ? Il a été jugé exagéré. Notre parking et les possibilités sur l’avenue Fleming suffiront. »

Le budget validé

À l’issue de ces vifs échanges, le budget 2020 de Nîmes métropole a été adopté par 58 voix contre 43. Le président Yvan Lachaud s’est construit une majorité grâce à l’appui des maires bénéficiant de précieux fonds de concours (9 M€ programmés en 2020). Savait-il, en 2014, que son alliance avec Jean-Paul Fournier allait exploser en cours de mandat ? On ne sait pas. Ce que l’on sait en revanche, c'est que la campagne s'annonce longue et éreintante. Sportive même.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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