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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 14.01.2020 - abdel-samari - 3 min  - vu 1460 fois

LE 7H50 de Philippe Berta : "Droite et Gauche, ils ont massacré l'enseignement supérieur à Nîmes"

Le député Philippe Berta (Photo Norman Jardin)

Le député Modem Philippe Berta revient pour Objectif Gard sur la crise qui a secoué la majorité autour de la réforme des retraites. Il en profite pour nous en dire plus sur ses ambitions pour Nîmes à quelques mois des municipales.

Objectif Gard : Comment analysez-vous les tensions au sein des syndicats autour de la réforme des retraites proposée par le Gouvernement ?

Philippe Berta : Moi, je l'avais dit dès le départ : proposer des réformes en France c'est facile, les faire, c'est une toute autre paire de manches. Certainement que concernant la façon dont la réforme a été présentée, il y aurait matière à amélioration. J'ai quelque part le sentiment que le temps de la négociation a permis au Premier ministre d'obtenir les résultats que l'on connaît aujourd'hui. Mais de façon paradoxale, je voudrais dire que, depuis longtemps, je n'ai pas vu une réforme aussi sociale. C'est la raison pour laquelle je ne comprends pas certains syndicats qui ont voulu seulement défendre des intérêts particuliers.

Cette crise aura un impact sur l'économie du pays. Il était temps que cela prenne fin...

Il était important de sortir de cette crise, en particulier en région parisienne. Localement, nous sommes un peu moins touchés même si quelques trains ont été annulés et des commerces impactés. À Paris, où je suis chaque semaine, je peux vous dire que les habitants ont souffert tous les jours et les commerçants ont gravement subi cette crise. Maintenant est venu le moment de la concertation avec les syndicats réformistes. C'est une bonne chose. Et de passer à d'autres réformes, le pays en a besoin.

Une des réformes vous concerne plus particulièrement puisqu'il s'agit de celle de l'enseignement supérieur et de la recherche. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J'ai pour habitude de parler surtout de ce que je connais. Effectivement, fin février, nous présenterons un grand projet de loi qui concerne ma communauté, celle de l'enseignement supérieur et de la recherche. Dans le cadre d'un programme pluriannuel, de véritables propositions seront sur la table. J'y travaille dans le cadre d'une mission parlementaire depuis janvier 2019. Ce sont des réflexions qui, j'espère, redonneront un souffle sur une des matières essentielles pour notre pays et notre économie. Il n'est plus possible d'accepter que nos cerveaux, nos brevets nous quittent, ça me fait mal aux tripes. Imaginez que dans ce pays, on recrute à 1 800 euros par mois des BAC+16 qui ont en moyenne 34 ans. Ce n'est plus possible.

Quel est le calendrier autour de cette grande réforme ?

C'est le Premier ministre qui va le fixer mais c'est un sujet primordial. D'ailleurs même le président de la République en a parlé. Je pense que tout va entrer en action à partir du 1er janvier 2021. Il nous faut aller vite pour créer les connaissances nouvelles et préparer la transmission.

Localement, vous vous êtes engagés aux côtés d'Yvan Lachaud. Quel sera votre futur rôle ?

Je vais d'abord être acide et cru. L'enseignement supérieur à Nîmes c'est un dossier que je travaille depuis la fin des années 1990. Que ce soit la majorité de Gauche comme de Droite, ils ont massacré ce dossier. Il n'y a aucun développement économique dans cette ville. Alors que l'enseignement supérieur est un formidable levier. Un outil en plus intégralement payé par l'État et la Région. Cela ne coûte rien à la collectivité locale. Quand on sait qu'un étudiant qui coûte 1 euro rapporte 5 euros à la Ville, on attend quoi ? Ce n'est pas Philippe Berta qui le dit, ce sont des évaluations nationales. Tout le dossier est à reprendre à zéro.

Quelles seront vos priorités ?

Nous n'avons pas à l'heure actuelle de possibilité d'accueil de nouveaux étudiants, pas de laboratoire, pas d'incubateur d'entreprises. Les missions essentielles sont autour de ces sujets. Il faudra aussi réfléchir au développement d'une université technologique. Nous sommes à l'heure actuelle l'une des villes les moins attractives de France, parmi les cinq villes les plus pauvres au niveau national. Mon boulot consistera à changer ces indicateurs le plus rapidement possible.

Propos recueillis par Abdel SAMARI 

Abdel Samari

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