Publié il y a 6 h - Mise à jour le 05.07.2025 - Louise Gal - 4 min  - vu 112 fois

ARLES Une délinquance en baisse, mais des faits qui restent graves

La baisse de la délinquance se poursuit à Arles.

- Louise Gal

Le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CLSPDR) s'est réuni jeudi 3 juillet à l'Hôtel de ville d’Arles. L'occasion de faire un point sur les premiers chiffres de 2025 de la délinquance. 

La réunion annuelle du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CLSPDR) a eu lieu jeudi 3 juillet à l'Hôtel de ville d’Arles. "Cet organe regroupe l'ensemble des acteurs qui œuvrent pour la sécurité ou la prévention de la délinquance dans la ville", explique Mandy Graillon, adjointe à la Sécurité. Si l'élue souligne une "baisse de la délinquance qui se poursuit dans ces premiers mois de 2025", il n'est pas question de relâcher les efforts. Les principaux acteurs de la sécurité publique, ainsi que les partenaires institutionnels et associatifs étaient donc réunis pour adopter la première stratégie territoriale pour la sécurité, la prévention et la cohésion sociale à Arles.

"C'est le squelette de la ville en matière de sécurité et de prévention de la délinquance pour les trois prochaines années", résume l’adjointe. Cela se traduit par une trentaine de fiches actions, réparties en quatre axes. "Ce sont des actions très concrètes, avec, par exemple, la mise en place d'un café des parents dans les trois quartiers qui se réunit une fois par semaine, un partenariat avec le Cidff sur les violences faites aux femmes avec la distribution de caches verres pendant la feria, la mise en place de leur bus de la prévention dans les quartiers", énumère-t-elle. "Il y a aussi des actions directement mises en place sur la sécurité, comme l'extension de la vidéo protection, la mise en place de permanences de la gendarmerie dans les villages et hameaux, ce qui n’existait pas."

Moins de délinquance, mais des faits plus graves

L'occasion pour les acteurs de la sécurité publique d'établir un premier bilan de la délinquance en 2025, avec des chiffres qui suivent globalement les tendances de 2024. "L'année dernière, la délinquance était en baisse de 7,71 % par rapport à 2023, avec des interpellations en hausse de 2,9 % et un nombre de personnes écrouées en hausse de 5 %", expose François Toulouse, le commissaire de police d'Arles. Un pourcentage en hausse de 63 % sur les cinq premiers mois de 2025. "Cela veut dire que les faits sont graves, que les dossiers correctement bâtis et que les décisions judiciaires tombent avec des condamnations lourdes et des personnes déférées avant même d’avoir été jugées", explique-t-il.

Dans le détail, la délinquance liée aux atteintes aux personnes était en baisse de 9,17 % en 2024, avec une baisse de 9,36 % des coups et blessures volontaires et dans ce domaine, une diminution de 12 % des violences intrafamiliales. Sur les cinq premiers mois de 2025, cette décroissance se poursuit d'environ 2,78 %. Les résultats en matière de délinquance liée à l'atteinte aux biens sont quant à eux plus mitigés. Alors qu'ils étaient en baisse de 13,29 % en 2024, la ville connaît une hausse de 4,6 % en 2025, sans pour autant revenir aux chiffres de 2023. "Une tendance qui n'est pas propre à Arles", souligne le commissaire.

Le début de l'année 2025 est également marqué par une hausse de la délinquance financière. Elle était déjà de 18 % en 2024 et se poursuit avec une augmentation de 8,56 % sur les premiers mois de 2025. "C'est un contentieux qui explose et qui est vraiment difficile à juguler parce que c'est principalement fait par le biais d'internet avec des acteurs qui se trouvent à l'étranger", analyse François Toulouse. Du côté des stupéfiants, les interpellations étaient en hausse de 9,74 % en 2024 par rapport à 2023. "Mais cela reste un contentieux de masse qui est compliqué. Les réseaux s'adaptent à notre action, ils recrutent des mineurs, ils utilisent les nouvelles technologies, des réseaux cryptés. C'est un combat permanent", rappelle le commissaire qui souligne le problème de la "consommation qui explose quels que soient les milieux sociaux". Ce dernier résume donc que "si la délinquance baisse en volume, la nature des faits tend à la gravité".

De très bons chiffres en zone gendarmerie

Pour sa part, la gendarmerie observe sur les six premiers mois de 2025 "une baisse globale des faits constatés, puisqu'on passe de 145 faits en 2024 à 129 cette année, avec une stricte stabilité des violences aux personnes et des violences intrafamiliales". Concernant les atteintes aux biens, les trois brigades recensent 30 faits en moins en 2025 par rapport à 2024, dont seulement 18 cambriolages contre 38 en 2024. Une baisse des accidents mortels est également notée avec un seul contre trois en 2024.

La gendarmerie va travailler sur trois principaux axes dans les mois à venir. Il y a tout d'abord la lutte contre les stupéfiants. "Nous n'avons aucun point de deal sur la compagnie, par contre c’est de la livraison à domicile etc. Le travail passe donc par le contrôle de la voie publique, remonter les réseaux afin d'avoir les auteurs", explique Florian Gerbal, le commandant de la compagnie de gendarmerie d'Arles. Les brigades vont également être particulièrement attentives aux fêtes votives afin d'éviter les violences, et un travail est effectué pour lutter contre un phénomène de vol de câbles de chez Oranges.

"Malgré la baisse de la délinquance, on reste soit sur des faits graves, et/ou sur des profils de personnes bien établies dans la délinquance."

Dans la logique des faits exposés, notamment par la police nationale, le procureur de la République remarque quant à lui "une augmentation du nombre de déferrement ainsi qu'une surreprésentation des poursuites par rapport aux alternatives". "Normalement, il y a plus d'alternatives que de poursuites, mais ce n'est pas le cas sur la commune d'Arles, explique ce dernier. Cela veut dire que malgré la baisse de la délinquance, on reste soit sur des faits graves, et/ou sur des profils de personnes bien établies dans la délinquance."

Louise Gal

Arles

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio