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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 27.01.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1026 fois

NÎMES Deux vœux en rouge et vert

Catherine Bernié-Boissard et Alain Fabre-Pujol, élus nîmois, présentaient leurs vœux à l'Ever'in.
(Photo Anthony Maurin).

En veste marron et laisse à la main, en pleine discussion, Daniel Richard, candidat écologiste aux municipales 2020 à Nîmes (Photo Anthony Maurin).

À la ville comme à l'agglo, les deux élus sont sur une même ligne. Dans l'opposition, ils travaillent les dossiers et tentent de faire entendre leurs voix, plus ou moins audibles. Le maire, Jean-Paul Fournier, se charge bien souvent d'accentuer ce dernier trait. Mais lors de la cérémonie des vœux, on fait ce qu'on veut !

Vincent Bouget (PCF), candidat aux municipales était excusé car il présentait lui aussi ses vœux au Prolé. Dans le public, Jérôme Puech, Françoise Bons, Alain Clary, Sibylle Jannekeyn, Karine Voinchet, un représentant du parti animaliste, et Daniel Richard himself (avec le toutou mais sans l'arbre), candidat écologiste qui a le vent en poupe.

Première au micro, Catherine Bernié-Boissard. Avant la fin de sa mandature, elle place ses vœux sous le signe de la solidarité et vous " offre un bouquet de mots. "

Bilan. Celui de Jean-Paul Fournier et par ricochet celui d'Yvan Lachaud, est présenté comme positif alors qu'il est bon par défaut. Difficile de mettre en évidence une autre manière de faire la ville. Ce qui saute aux yeux, c'est le clinquant mais les quartiers intermédiaires sont les grands oubliés comme La Placette, Richelieu, Gambetta...

Béton. C'est un mandat de pharaon avec des milliers de tonnes de béton déversées et qui accentuent l'imperméabilité de nos sols. Ubu est l'invité permanent de nos conseils municipaux et on grignote les terres agricoles à Magna Porta.

Culture. Dans la ville de Marguerite Long, les tarifs du Conservatoire sont très élevés et l'abandon du site se poursuit. Dans la ville de Marc Bernard et Jean Paulhan, il y a toujours moins d'inscrits dans nos bibliothèques. Dans la ville de Paul Marcelin et de Félix Mazauric, il en va de même pour les sciences. Nos monuments sont gérés par une filière de Suez, Culturespaces quand ceux d'Avignon ou d'Arles sont gérées par ces villes.

Environnement. 45°C en juin et 27°C en septembre. Nous sommes à contresens des enjeux climatiques. Il faut aménager et non bétonner. On urbanise la garrigue aux Petit et Grand Vedelin, la charte de la garrigue n'est plus qu'un bout de papier.

Inégalité. Nous connaissons des records de pauvreté et d'inégalité. Nous oublions le quotidien des quartiers populaires.

" Mais j'aurais aimé dire solidarité, coopération, dialogue, débat, diversité d'opinion... Avec Alain Frabre-Pujol nous nous sommes efforcés de faire entendre cela mais le clan a la main mais sur la ville. Le changement est impératif, un bon coup de mistral ! Le rouge et le vert peuvent nous servir de repères Les forces de Gauche doivent se rassembler et s'unir sinon nous allons dans le mur. "

Au tour d'Alain Fabre-Pujol, premier parmi les soutiens à Daniel Richard. " Ce matin, on parle de notre amour de Nîmes et de ses habitants, ce mandat s'éteint et il avait commencé par ce que j'appelle un désastre électoral. Nous rencontrons, nous respirons toute l'année cette ville de 151 000 habitants. À deux, c'est dur de vous représenter au quotidien mais nous sommes disponibles et parfois écoutés par la majorité. Le droit républicain doit être appliqué partout. Ici, c'est une démocratie autoritaire que nous vivons car il n'y a qu'un rendez-vous tous les six ans. "

Et l’élu de poursuivre avec ses combats au centre de rétention administrative, en compagnie des salariés de la Saur et lors des dernières manifestations pour la contre-réforme des retraites sans oublier son désir de faire enfin appliquer à la Ville (c’est fait pour l’agglo) les droits des élus de l’opposition.

Démocratie, budget, climat cadre de vie...

Après une citation de Jaurès, place au bilan municipal sortant, celui des " Dupond(t) de la Droite nîmoise. " Des mots en guise d'entrée, de plat et de dessert. L'expérience d'un élu qui exerçait en tant qu'adjoint sous l'ère du maire communiste Clary et qui a été député.

" Le Jean-Jaurès a été aseptisé et il ne faut pas perdre de vue qu’AEF, le triangle de la gare ou encore l’université de Nîmes, c’est la Gauche. Jean-Paul Fournier a fait le Musée de la romanité dont le projet a mis plus de dix ans pour sortir de terre et qui a coûté 70 millions d’euros quand nous proposions autre chose au Cloître des jésuites pour 40 millions en faisant mieux vivre notre héritage. Le béton a été préféré. "

Et le bilan de l'élu de l'opposition se poursuit... Pas très positif. " En 18 ans, des choses se sont bien faites, heureusement, mais avec l’urgence climatique, à Nîmes, la République perd sa notion d’égalité, notamment dans les quartiers quand il faut très chaud et que rien ne peut rafraîchir les lieux… Nîmes est la sixième ville la plus pauvre de France et le revenu médian y est largement inférieur à la moyenne. Nîmes a les deux quartiers les plus pauvres de France ! C’est un bilan ça quand on lit qu’elle est aussi la 103e sur 113 quand on parle d’attractivité ? "

En conclusion, Alain Fabre-Pujol a enfoncé le clou des manquements politiques du duo Fournier-Lachaud qu'il ne souhaite pas séparer. " À cela s’ajoute l’échec pour l’Unesco, la notion baroque de l’élu irresponsable pour la gestion de l’eau, le scandale de la T2 pour les communes qui ne sont pas Nîmes… Non, la Ville ne présente pas un bon bilan et c’est important de vous le dire à quelques semaines de la fin. Il faut retrouver les mots de Jaurès. En tout cas, le rouge et le vert me vont bien ! "

Anthony Maurin

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