Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 06.02.2020 - abdel-samari - 3 min  - vu 1226 fois

LE 7H50 d'Olivier Jalaguier : "Le 15 mars, ce n'est pas devant le notaire que l'on passe mais devant les électeurs"

Olivier Jalaguier, à la tête de l'institut Manianîmes (Photo : Coralie Mollaret)

À la tête du groupe de réflexion ManiaNîmes, Olivier Jalaguier a rejoint la liste Nîmes en mieux emmenée par Yvan Lachaud. Placé en troisième position, il est aujourd'hui l'une des pièces maîtresse de la campagne du président centriste de Nîmes métropole. Interview.

Objectif Gard : Avez-vous des regrets d'avoir rejoint la liste Nîmes en mieux ?

Olivier Jalaguier : Jamais, pas une seule seconde. J'ai travaillé longtemps pour Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud, à la fois pour la Ville et l'Agglo. Thierry Procida ou Laurent Burgoa peuvent en témoigner, j'ai toujours favorisé l'alliance de la Droite et du Centre. Sauf qu'aujourd'hui, les républicains considèrent Yvan Lachaud comme un ennemi ou un empêcheur de tourner en rond. C'est dommage. Moi, j'ai fait le choix d'un projet, un projet d'ailleurs largement inspiré de ManiaNîmes.

Quel regard portez-vous sur Yvan Lachaud maintenant que vous êtes à ses côtés quotidiennement ?

Yvan Lachaud mérite d'être connu. J'ai rencontré une vraie personnalité. Il a, c'est vrai, une réserve naturelle. Il lui faut briser l'armure. Je dirais qu'il est un peu trop gentil. Je me demande comment dans ce monde politique assez cruel il est arrivé aussi loin avec autant de gentillesse. Enfin, sa qualité première est certainement sa capacité à tirer une équipe. Il a su bâtir un groupe autour de lui ; des personnalités remarquables. Franchement, moi qui suis à l'intérieur, je vous le dis : tous les colistiers dotés de compétences et qui travaillent ensemble depuis plusieurs semaines sont aujourd'hui des amis. Après, il faut les compétences mais il faut d'abord gagner.

Comment expliquez-vous le sondage que nous avons réalisé en janvier dernier et qui place votre tête de liste en quatrième position des intentions de vote ?

Je ne veux pas remettre en cause votre sondage réalisé au tout début de la campagne. Après, je vais être clair, nous n'avons pas sauté de joie. Mais l'élection, c'est le 15 mars. Nous sommes sur le terrain, beaucoup. On éveille l'intérêt des habitants en faisant de nombreuses propositions pour l'avenir de cette ville. Je reste donc très confiant dans le choix qui sera fait par les Nîmois. Rappelons qu'il ne s'agit pas d'une donation mais d'une élection. Certains sont presque blasés, soumis, sans résilience face à ce qu'il se passe. Est-ce que nous allons continuer comme cela sans rien faire ? Je suis désolé mais on ne se donne pas l'Agglo en viager comme Jean-Paul Fournier est en train de le faire avec M. Proust. On ne donne pas au petit de la famille, les clés de la Ville comme il est en train de le faire avec M. Plantier. Le 15 mars, ce n'est pas devant le notaire que l'on passe mais devant les électeurs.

De votre point de vue, il reste donc encore du temps ?

Il va y avoir des surprises, j'en suis sûr. Les campagnes ont changé. Elles ne se font plus de la même façon. Les médias traditionnels ne se mouillent plus, ne prennent plus de risques. Ce sont les réseaux sociaux ou des médias en ligne comme le vôtre qui font avancer le débat. On nous annonce une campagne atone. Sur le terrain, ce n'est pas du tout le cas.

Si Jean-Paul Fournier s'impose une quatrième fois, vous pourrez dire adieu au marché de la communication en cours entre votre agence Terra Luna et la ville de Nîmes...

Je ne le vois pas comme cela du tout. Je m'engage pour ma ville. J'ai besoin de donner. J'ai rencontré M. Fournier à plusieurs reprises et je lui ai toujours dit : "ne te présente pas, c'est l'élection de trop". Non pas qu'il va perdre mais cette fois-ci, ce sont les Nîmois qui auront tout perdu. C'est juste le pouvoir pour le pouvoir. Regardez, il ne propose aucune nouvelle idée. C'est le degré zéro de la démocratie. On va recommencer le même schéma, en pire. Après avoir confié Nîmes métropole à Yvan Lachaud, maintenant le maire veut confier la collectivité à Franck Proust. Et avec le maire de Saint-Gilles, qui revendique aussi la légitimité de la présidence, l'élection n'est pas encore là qu'elle présage des tensions très fortes à l'Agglo.

Propos recueillis par Abdel Samari 

Abdel Samari

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