Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 11.02.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 443 fois

LE 7H50 du député Philippe Berta : « En France, beaucoup reste à faire pour le handicap »

Ancien candidat aux municipales de 2008 à Nîmes, le députée MoDem Philippe Berta est venu soutenir Yvan Lachaud (Photo : Coralie Mollaret)

Philippe Berta, député MoDem de la 6eme circonscription du Gard

À l’Élysée ce matin, le député MoDem de la 6ème circonscription du Gard participera à une réunion sur le handicap. Un rendez-vous qui marque, par ailleurs, les 15 ans de l’entrée en vigueur de la loi Chirac. 

Objectif Gard : À quoi va servir votre petit-déjeuner à l’Élysée, ce matin ? 

Philippe Berta : Plutôt technique, ce petit-déjeuner portera sur le handicap, un domaine auquel je suis particulièrement sensible. D'ailleurs, il y a trois semaines, ma proposition de loi sur la PCH (Prestation de compensation du handicap) a été définitivement adoptée. Désormais, un adulte handicapé continuera de percevoir cette allocation au-delà de ses 75 ans. Ce matin à l'Élysée, nous allons donc dresser un bilan des mesures prises et, le plus important, nous définirons ce qu’il reste à faire. 

Pourquoi êtes-vous autant sensibilisé par le handicap ? 

J’ai vécu 48 ans avec une mère tétraplégique et une belle-fille handicapée et autistique. Le handicap, c’est quelque chose que j’ai approché. La France est un pays où il fait bon vivre mais beaucoup reste à faire pour le handicap. 

Ce mardi marque aussi les 15 ans de la loi Chirac sur le handicap. Quel bilan en faites-vous ? 

C'est exact. D'ailleurs cette réunion sera une sorte de réunion anniversaire de cette loi. D'ailleurs on l’oublie parfois mais l’un des rapporteurs de cette loi était Yvan Lachaud (président Centriste de Nîmes Métropole et candidat aux élections municipales de Nîmes, ndlr). Député à l’époque, il en avait fait l’un des marqueurs de son mandat. Concernant la loi Chirac, c'est notamment elle qui a permis de créer l’allocation adulte handicapé (AAH). 

 Un dossier unique pour les établissements spécialisés ?

Quels sont les défis à relever pour permettre aux personnes atteintes d’un handicap d'être mieux intégrées dans la société ? 

Il y a un point sur lequel je commence à travailler : l’après ESAT (Établissement et service d'aide par le travail). Dans ces établissement se trouvent des pensionnaires qui n’ont pas des handicaps très lourds. Ils trouvent un métier, une famille et surtout, un logement. Le problème, c’est qu’une fois à la retraite, les résidents perdent tout ! Ils ont des revenus très faibles et ne peuvent pas vivre tout seul. Ils sont aussi à des âges où ils n’ont pratiquement plus de famille. C’est alors qu’on les retrouve dans des situations d’extrême précarité. J’ai rencontré la directrice des Chênes Verts à Nîmes qui me racontais que certains sombraient dans l’alcoolisme… 

Le Conseil départemental travaille sur une structure capable d'accueillir ces personnes sur le modèle des maisons partagées.

Oui. Il faut voir après ce que cela peut donner.

Avez-vous identifié un autre problème ? 

Oui, les dossiers pour permettre à un majeur handicapé d’entrer dans une structure adaptée. C'est un endroit où le jeune entrera à 20 ans et y finira très certainement sa vie. Le problème, c’est qu’il y a un manque de places. Ensuite, pour entrer dans des établissements, vous êtes obligé de fournir un dossier différent pour chaque établissement. À chaque fois, il faut tout recommencer…

Quelle serait la solution à ce problème ? 

Il faut simplifier ces démarches. Il faudrait mettre en place un dossier unique dans lequel viendraient se servir les établissements spécialisés. Ensuite, l’évaluation du handicap ne doit pas se faire tous les ans. Vous avez des gens dont le handicap est à vie. Ça se sert à rien de la faire réévaluer. C’est une perte de temps pour tout le monde. 

« Un Français sur dix est atteint d’un handicap » 

Enfin, d’après vous, comment le handicap est-il considéré en France ?  

Ça a évolué mais nous avons un déficit culturel. En France, six millions de personnes sont atteintes d’un handicap. Ça fait un Français sur 10. Vous les voyez dans la rue, dans la vie ordinaire ? Non ! Quand j’étais à Londres, je voyais beaucoup plus de personnes handicapées dans la société. Ça ne signifie pas qu’il y en avait plus en Grande-Bretagne… Aujourd’hui, avec les possibilités de travail à domicile, les évolutions dans les métiers… Beaucoup de choses restent à faire. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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