Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 09.03.2020 - thierry-allard - 2 min  - vu 581 fois

VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON Avec « La résilience des lieux », Éléna Salah explore l’après catastrophe

L'exposition d'Elena Salah est à découvrir du 13 mars au 10 mai (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’artiste plasticienne Éléna Salah expose du 13 mars au 10 mai dans trois lieux emblématiques de Villeneuve : la Chartreuse, le Fort Saint-André et le musée Pierre-de-Luxembourg.

Une triple exposition initiée par le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) Occitanie Montpellier, et qui associe à la fois la résidence d’artiste et l’éducation artistique au lycée Jean-Vilar. Cette année, c’est donc Éléna Salah qui a été choisie.

L’artiste, basée à Sète, a choisi de baptiser sa triple exposition « La résilience des lieux ». Souvent, les titres des expositions sont quelque peu équivoques. Pas ici. Éléna Salah joue cartes sur table dès le titre. Ici, il s’agit de « questionner la notion de survie après un trauma, à travers l’architecture et les paysages », explique-t-elle.

Concrètement, l’exposition présente un travail réalisé autour notamment du « Cretto di Burri », du nom de ce paysage en ciment réalisé par Alberto Burri sur le village de Gibellina, en Sicile. Un village entièrement détruit par un tremblement de terre en 1968, que l’artiste italien a recouvert de ciment, figeant les stigmates du tremblement de terre. Éléna Salah a également travaillé sur Hiroshima, ville japonaise ravagée par la bombe atomique au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, et propose des témoignages, notamment en vidéo, de personnes ayant vécu des catastrophes telles que des tremblements de terre.

« J’apporte ces lieux et ces témoignages », explique l’artiste, qui travaille l’image comme « un matériau. » Ainsi, ces images gagnent en profondeur et en âme en étant imprimées sur des supports parfois surprenants, comme du plexiglas ou de la résine. Par exemple, ce diptyque de photos représentant le même bâtiment sicilien en ruines. Deux photos, l’une imprimée à même le mur, l’autre sur de la résine, aux formes irrégulières, laissée à même le sol.

Cherchez la différence...

« Ce sont les mêmes ruines à dix ans d’intervalle, présente Éléna Salah. Elles sont mises en reflet, en résonance. » À première vue, on pourrait même croire à une flaque reflétant l’image du mur. Ensuite, on se prend à comparer les deux images et à compter les différences. Plus loin, c’est une série de panneaux verticaux qui sont posés contre le mur. Une volonté de l’artiste, qui veut « poser la question du statut de l’oeuvre », une oeuvre qui représente, sur ces panneaux translucides, des photos prises à Hiroshima, là aussi après la catastrophe.

L'exposition d'Elena Salah est à découvrir du 13 mars au 10 mai (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

À côté, c’est une grande défense d’éléphant reproduite en céramique qui trône. Là, c’est un aspect « archéologique de ce qui peut rester, des traces », que l’artiste a voulu mettre en exergue. Cette défense fait le lien entre les trois lieux de l’exposition, puisqu’elle est reproduite à la fois à la Chartreuse, au Fort et au musée. « La résilience des lieux », d’Éléna Salah, est à découvrir du 13 mars au 10 mai à la Chartreuse, au Fort Saint-André et au musée Pierre-de-Luxembourg à Villeneuve.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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