Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 06.10.2020 - marie-meunier - 4 min  - vu 1633 fois

FAIT DU JOUR Une deuxième IRM prête pour décembre au centre hospitalier de Bagnols/Cèze

C'est ce bâtiment modulaire de 300 m² qui accueillera le 2e appareil à IRM du centre hospitalier de Bagnols-sur-Cèze. Il devrait être prêt pour décembre. (Marie Meunier / Objectif Gard)

45 jours. C'est le délai d'attente au centre hospitalier de Bagnols/Cèze pour passer une IRM (imagerie à résonance magnétique). C'est beaucoup. Fin juin 2019, l'établissement a obtenu l'accord de l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie pour l'exploitation d'un second appareil. Il devrait être prêt en décembre.

Dans la nuit de mardi à mercredi, un convoi exceptionnel de neuf semi-remorques a livré les neuf parties du bâtiment modulaire qui accueillera dans quelques semaines la 2e IRM du centre hospitalier. Juste à côté du scanner Daudet et de l'IRM actuelle.

Là où il n'y avait rien à part quelques places de stationnement, se dresse maintenant un bâtiment de 300 m², aux normes RT 2012, conçu par l'entreprise dunkerquoise AB modulaire. Entre les fondations, les planchers et les murs, il y en a pour 1 679 744 € de travaux. 10% plus cher qu'un bâtiment normal mais beaucoup plus rapide à ériger et à aménager.

Ajoutez à cela 1 550 000 € pour financer le nouvel appareil à IRM (qui devrait être livré le 2 novembre). En l'occurrence, un équipement 3 Tesla, doté d'un champ magnétique avec une puissance supérieure au modèle actuel (1,5). Du haut de gamme ! Les images seront plus fines et plus détaillées permettant une détection des lésions plus précise et des applications nouvelles seront possibles comme l'imagerie cardiaque et l'interventionnel. Le bâtiment pourra accueillir jusqu'au 7 Tesla si un jour il fallait changer d'appareil.

À cet endroit, sera installé l'équipement 3 Tesla, offrant des images plus détaillés permettant de détecter des lésions plus précises. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Le passage de la commission de sécurité pour réception définitive de l'ouvrage est prévue pour mars 2021. Mais Jean-Philippe Sajus, le directeur du centre hospitalier, veut que ce soit prêt pour décembre prochain. Quitte à renforcer les équipes ou recourir à l'intérim. Même si bien sûr, un temps de formation sera nécessaire au départ. L'équivalent de cinq temps plein vont être créés avec des secrétaires et des manipulateurs radio. Doit encore s'opérer un travail de recherche de main-d'œuvre qualifiée sur le territoire car "on est sur des métiers en tension", spécifie Jean-Philippe Sajus.

Des fermetures de cabinets de radiologie augmentant l'afflux de patients à Bagnols

Si on est si pressé à la direction du centre hospitalier, c'est aussi parce que cette 2e IRM est une nécessité absolue pour la prise en charge des patients : "On a un impératif de temps important, avec des files d'attente de plusieurs semaines et une clientèle qui s'élargit", resitue Christophe Soula, le directeur adjoint.

En effet, Bagnols-sur-Cèze se trouve aux frontières du Gard avec le Vaucluse, l'Ardèche et un peu la Drôme. Les populations des départements limitrophes représentent 20% des usagers du centre hospitalier bagnolais. Mais si on regarde du côté imagerie, le pourcentage grimpe à 50%. Taux qui a tendance à s'accroître puisque l'offre s'étiole ailleurs. "Le cabinet de radiologie de Bollène a fermé, celui de Pierrelatte a ou est en train de fermer aussi", justifie le docteur Dimitri Dibo, président de la commission médicale du centre hospitalier.

En 2017, 7 083 patients ont passé une IRM à Bagnols, ils étaient environ 8 000 en 2018. Le potentiel estimé sur le second appareil est de 13 000 à 14 000 patients au global.

"Si les gens viennent, c'est aussi grâce à la réputation du centre hospitalier. Il y a le quantitatif et le qualitatif aussi", soulève Jean-Yves Chapelet, le maire, qui s'exprime là en tant que président du conseil de surveillance de l'établissement.

Des délais pour passer une IRM 30,3 jours supérieurs à la moyenne nationale

Le député, Anthony Cellier, rappelle que ce projet "était loin d'être acquis au départ" et en avait fait part à Agnès Buzyn, encore ministre de la Santé, pour prouver par A+B que Bagnols avait besoin de cette 2e IRM. Pas moins de 76 maires de l'Agglo du Gard rhodanien et au-delà avaient signé une lettre à destination de l'ARS pour demander à ce que l'appareil soit fléché vers Bagnols.

Si on regarde les chiffres en 2018, "le centre hospitalier universitaire de Nîmes disposait de sept IRM soit une IRM pour 50 000 habitants. Au CH de Bagnols, c'était une IRM pour 71 500 habitants", compare le député. Du coup, les délais pour passer l'examen se trouvaient à 30,3 jours supérieurs à la moyenne nationale. Alors malgré les dossiers concurrents, le CH bagnolais a eu gain de cause et les files d'attente devraient diminuer, allant dans le sens du Projet régional de santé. Moins de temps pour avoir un rendez-vous signifie aussi des diagnostics, des dépistages et des suivis plus rapides. Ce qui dans le cas de certaines pathologies peut être déterminant pour l'état de santé du patient.

Fabrice Calves, ingénieur travaux au centre hospitalier de Bagnols/Cèze, (à gauche) a expliqué quels allaient être les travaux menés. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Le bâtiment accueillant la 2e IRM sera accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR) et aux brancards grâce à une rampe et des pièces adaptées. Il sera relié directement à l'espace renfermant l'IRM 1, qui subira lui aussi un relooking "pour éviter qu'on ait du neuf d'un côté et de l'ancien de l'autre", pointe Fabrice Calves, ingénieur travaux du centre hospitalier. Mais surtout pour mutualiser les secrétaires et les salles d'attente. 110 000 € du budget seront donc consacrés à refaire les revêtements et le sol.

Pour encore améliorer son offre de soins en imagerie médicale, le centre hospitalier de Bagnols espère obtenir un 3e scanner et travaille sur ce projet de pair avec l'hôpital de Pont-Saint-Esprit. "On a besoin d'un renforcement de cet équipement. On a un avis favorable de la commission spécialisée pour l'organisation des soins mais c'est l'ARS qui doit prendre la décision", développe Jean-Philippe Sajus. Reste aussi l'ambition de rénover le service des urgences, mais chaque chose en son temps...

Marie Meunier

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