Un bus vide et c'est la planète qu'on plaint. Pour économiser l'énergie de joueurs sollicités par des matches tous les trois jours, les stars du PSG sont venues dans le Gard en avion privé. Pourtant, ce jeudi soir, les Nîmois circulant sur le périphérique aux heures de pointe ont pu apercevoir un beau bus rouge et bleu. Un véhicule qui, après l'aller, fera son retour dans la capitale en ayant effectué plus de 1 400 kilomètres en 48 heures... à vide. À l'heure où l'empreinte carbone est constamment surveillée et où l'écologie est au cœur des débats politiques et sociétaux, l'anecdote a de quoi interpeller. Car c'est bien pour transporter les joueurs parisiens sur les 2 500 mètres qui séparent l'hôtel Atria du Stade Costières, que le bus floqué à l'effigie du PSG - et de ses sponsors - a effectué tout ce chemin. Plus étonnant encore, ce mode de fonctionnement n'est pas propre au finaliste de la dernière Ligue des Champions. Des bus officiels qui roulent à vide, c'est monnaie courante en Ligue 1, comme partout en Europe. Partout ou presque. Car dans le Gard, un petit club résiste pour l'heure à cette indécence. Quand les Crocos se déplacent en avion ou en train, c'est bien un bus de location, non floqué, qui les transporte de l'hôtel au stade. Avec quatre roues, deux rétroviseurs et souvent une simple écharpe pour identifier leur appartenance au N.O. Alors c'est vrai, ça en jette moins que le bus des stars du PSG. Mais l'image de marque, le standing et le marketing justifient-ils ces milliers de kilomètres passés à polluer ? Poser la question c'est déjà y répondre.

Boris Boutet