CULTURE La 21e édition du Mois du film documentaire s’installe à Nîmes
Du 6 au 28 novembre, la Ville anime ses lieux culturels de projections, de rencontres et d’expositions pour son rendez-vous incontournable Le Mois du film documentaire. Ce festival, dont l’objet est d’éloigner un public peu averti des propositions du paysage cinématographique actuel, a su se faire une place de marque à Nîmes depuis 1999.
Lors de cette 21e édition il est question de rythme pour accompagner la thématique « Quick / Slow » mise à l’honneur par la bibliothèque du Carré d’art tout le mois de novembre. La crise sanitaire traversée impose d’interroger les rythmes de vie, le rapport au mouvement et, in fine, le sens des actes de chacun. Les films proposés en sont une parfaite illustration : ils adoptent une cadence singulière, se distinguent par un mouvement original ; ils posent un regard empreint de poésie, s’attardent sur des situations et des personnalités surprenantes. En un mot, ils tentent de contenir un instant la frénésie du monde contemporain. La découverte de ces films sera accompagnée par des rencontres avec des personnalités du cinéma, de la musique, de la poésie et des sciences.
La Ville souhaite promouvoir les projections des films en les accompagnants par des rencontres et des échanges. La sélection des documentaires et des chroniques des bibliothécaires constitue une médiation, réelle plus-value qui se place au cœur de la politique culturelle. Le Mois du doc présente également des films documentaires auprès des publics dits éloignés ou empêchés : groupes d’insertion, personnes âgées, patients, détenus, etc.
Cette manifestation met en avant des fonds importants des collections des bibliothèques de la Ville. Les bibliothécaires repèrent les films, les invités et les sujets et bénéficient d’un tissu de partenaires nîmois enthousiastes : Le Sémaphore, le Musée d’art contemporain du Carré d’art, l’association Anima, l’Ecole supérieure des Beaux-arts de Nîmes, l’association Écrans britanniques, Occitanie films et Occitanie livre et lecture.
Un parrain pour un hommage
Jean-Paul Fargier, cinéaste, journaliste critique d’art et de cinéma, sera présent lors de plusieurs séances pour présenter le travail de Jean-Daniel Pollet, dont il était très proche puisqu’il a travaillé sur la réalisation de son dernier film Jour après jour. Avant la mort de Pollet, ils ont eu le temps tous deux de réfléchir à la construction du film et Fargier est allé au bout du projet. Il vient aussi de publier le livre La Vie retrouvée de Jean-Daniel Pollet aux éditions de l’œil. Cinéaste trop peu connu, Jean-Daniel Pollet fait pourtant partie des plus grands, de ceux qui laissent une trace et qui inspirent. Très proche de la Nouvelle Vague, ce cinéaste atypique aborde toutes les formes cinématographiques : de la comédie populaire à l’essai cinématographique poétique.
L’année 2020 est le moment parfait pour (re)découvrir le travail de ce cinéaste : une rétrospective lui est dédiée à la cinémathèque française ainsi qu’à la cinémathèque de Toulouse. Localement, l’école des Beaux- Arts de Nîmes a organisé pendant 3 ans un programme de recherche autour du travail de Pollet. Ce travail a abouti à une édition d’un ouvrage collectif du nom de Machine Pollet (éditions MF, 2020) et à la réalisation d’une dizaine de films par les étudiants dont on découvrira une sélection le 10 novembre.
Pendant le Mois du film documentaire, ce ne sont pas moins de quatre films de Jean-Daniel Pollet qui seront projetés dans des versions totalement restaurées.
Samedi 7 novembre à 17h – « Jour après jour » à Carré d’art
Dimanche 8 novembre à 11h – « Trois jours en Grèce » au Sémaphore
Mardi 10 novembre à 18h30 – « Pourvu qu’on ait l’ivresse » à Carré d’art avec l’ESBAN
Jeudi 12 novembre à 18h30 – « Méditerranée » à Carré d’art
Focus sur la Chine postmoderne à travers le réalisateur Wang Bing
Wang Bing est un cinéaste majeur âgé de 52 ans et qui travaille seul. Considéré comme l’un des plus grands cinéastes chinois du moment, il a consacré toute son œuvre à raconter, montrer, archiver les mutations de la Chine contemporaine. Sans aucune autorisation, il s’approche, prend le temps, rencontre et donne la parole. Depuis plus de 20 ans, il construit sous forme kaléidoscopique un portrait de la Chine post-moderne. Il voyage aisément entre l’art contemporain et le cinéma documentaire et côtoie autant les galeries d’art que le monde du cinéma documentaire. Il considère qu’il ne parle pas de politique mais que les événements politiques font irruption dans ses films. Deux films du cinéaste seront proposés pour le Mois du film documentaire. Pour la projection du film L’homme sans nom, le Musée du Carré d’art invite Pascale Cassagnau, historienne et spécialiste du cinéaste, auteure d’un article nommé « éloge de la lenteur au cinéma ».
Samedi 14 novembre à 15h – « Fengming, chronique d’une femme chinoise » à Carré d’art
Vendredi 20 novembre à 18h30 – « L’Homme sans nom » à Carré d’art.
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