Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 04.11.2020 - corentin-corger - 2 min  - vu 1230 fois

GARD Les représentants des syndicats d'enseignants : "On ne veut pas arrêter"

Georges Michel, SNUipp-FSU, Emmanuel Bois, secrétaire départemental FSU, Boris Thubert et Jérôme Amicel, secrétaire départemental Snes FSU (Photo Corentin Corger)

Ce mardi après-midi, les représentants syndicaux des instituteurs et professeurs gardois ont fait le point sur les problématiques actuelles et notamment l'enseignement en période de crise sanitaire. 

Après les deux semaines des vacances de la Toussaint, c'était l'heure de la rentrée, ce lundi, pour les professeurs gardois. Une reprise avec une pointe d'énervement de voir Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation, modifier deux jours avant les modalités de l'hommage à Samuel Paty, le professeur assassiné à Conflans-Sainte-Honorine juste avant les vacances. Malgré un forcing effectué par les syndicats, les collèges et les lycées ont finalement rouvert à 10h, laissant deux heures de concertation aux enseignants avant d'aborder cet hommage avec leurs élèves.

"Nous avons eu des échanges intéressants. Certains collègues ne se sentaient pas de retrouver sans préparation leur classe", témoigne Boris Thubert, professeur au lycée Ernest-Hemingway. Un temps que les représentants syndicaux jugent insuffisant et regrettent d'une seule voix "l'impréparation de cette journée."

"On considère que notre ministre a commis une faute. Samuel Paty a été assassiné parce qu'il s'est retrouvé seul face à la liberté d'expression. On ne peut pas enseigner des valeurs aussi complexes sans discuter auparavant d'une posture commune à adopter", insiste Emmanuel Bois, secrétaire départemental FSU.

Passé cet épisode, les enseignants devaient aussi gérer une nouvelle rentrée sous covid. "Avec des classes de 36 élèves, on ne respecte pas les 4 m2 par individu", constate Boris Thubert. Si le protocole sanitaire n'a pas changé pour le secondaire, il est renforcé pour le premier degré avec le port du masque obligatoire dès 6 ans pour les élèves du CP au CM2. "On nous dit que le virus n'est pas dangereux pour les enfants et on leur fait porter un masque. Où est la cohérence ?", dénonce Georges Michel, instituteur. Face à cette situation délicate, le syndicat FSU recommande la mise en place d'effectif en demi-groupe avec une alternance. Une semaine à la maison, une semaine en cours.

Des cours en alternance préconisés

"Ce serait le meilleur moyen pour tenir les mesures et continuer l'activité. Les signaux nous laissent penser que le ministère de l'Éducation réfléchit à cette solution car c'est la moins pire", assure Emmanuel Bois. "On ne veut pas arrêter. On souhaite maintenir l'activité en présentiel, à distance c'est trop compliqué. Cela crée du décrochage scolaire", confient unanimement les professeurs. Devant ce contexte, certains enseignants ont décidé d'user de leur droit de retrait. C'était le cas ce mardi au collège de la Vallée Verte de Vauvert où 60% du personnel a utilisé ce droit considérant que les conditions sanitaires n'étaient pas réunies pour exercer confortablement sa mission éducative.

Les enseignants ont constaté, selon eux, l'absence de gel hydroalcoolique et de savon dans les toilettes de l'établissement. Dans une moindre mesure, des professeurs du lycée Alphonse-Daudet et du collège Feuchères ont réalisé la même action. Des professeurs, à l'instar de Jérôme Amicel, qui s'inquiètent en cas de suspension des cours de la difficulté de tenir le programme du baccalauréat et sur le calendrier des épreuves qui démarre dès début janvier. D'ici là, la situation aura sans doute de nouveau évoluée.

Corentin Corger

Corentin Corger

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio