Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 06.12.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 677 fois

FAIT DU SOIR Karine Mey-Pialat est la nouvelle présidente des notaires gardois

Karine Mey-Pialat est la nouvelle présidente des notaires gardois (Photo Chambre des Notaires 30).

Elle est Cévenole mais exerce à Pont-Saint-Esprit. Elle s'appelle Karine Mey-Pialat et c'est la nouvelle présidente de la chambre de notaires du Gard. Interview.

Tout d'abord, comment allez-vous ?

Car va ! C'est bientôt Noël alors on fait aller, c'est capital. Mon petit-fils devait naître un 25 décembre mais il est né le 30 alors cette période est toujours plaisante. Disons que ça va mieux du côté personnel que du côté professionnel. On n'a pas trop le moral car nous avons été surchargé de travail après le premier confinement mais tout s'est compliqué avec le deuxième. Celui-là nous met un coup de matraque... On essaie de faire ce qu'on peut, on verra fin janvier mais je redoute un troisième confinement.

Vous êtes la nouvelle présidente de la chambre gardoise mais qui êtes-vous, d'où venez-vous ?

Je suis un enfant du pays pour être née dans les Cévennes. Mes grands-parents paternels et maternels étaient mineurs. Mes parents se sont installés dans la vallée du Rhône pour le travail. Je ne connaissais pas le notariat mais curieuse et attirée par le droit, je me suis inscrite à l’École de Notariat. J’ai été accueillie en stage par Marie-Luce Altayrac, notaire à Pont-Saint-Esprit, c’était en 1986 et depuis je suis restée à Pont.

Pourquoi assurer une telle charge en ces temps difficiles ? Quel message voulez-vous faire passer ?

La situation est compliquée mais j'étais vice-présidente donc j'ai vu arriver les choses ! De plus, c'est une reconnaissance de mes pairs et cela ne se refuse pas. Nous sommes 180 et il en fallait un. Nous sommes élus pour trois ans, la première année en tant que vice-président et deux ans de présidence. Au sein de la Chambre, j’essaie d’aider comme je peux et je crois avoir autant d’empathie qu’avec mes clients. Je prône la confraternité. Nous vivons des temps difficiles mais nous ferons face, nous devons avoir une certaine déontologie, dans le Gard on se connaît tous et il n'y a aucun problème. Les notaires sont de bons élèves et c'est reposant car c'est au président de gérer les problèmes...

Quelle sera votre politique ?

Je ne ferai pas passer mon métier avant ma famille mais je lui consacre beaucoup de temps. Bien sûr, il faut des connaissances juridiques mais un notaire doit rester proche de ses clients. Mes collaborateurs vous diraient que je les connais tous et ils n'auraient pas tout à fait tort. Nous les accompagnons tout au long de leur vie par des acquisitions, des mariages, des donations, des divorces, et malheureusement des décès. Je veux que mon mandat serve à rapprocher les notaires de la ruralité. Je veux aussi que nous intervenions auprès des lycées agricoles par exemple !

Et les grands chantiers à mener ?

C'est la chambre interdépartementale. Nos instances veulent qu'on y travaille. Nous regroupons le Gard, l'Ardèche, le Vaucluse et la Lozère au sein d'une même entité qui sera cette chambre. En tout il y a plus de 400 notaires concernés, c'est dans l'air du temps. Il nous faudra travailler sur nos locaux car chaque département a les siens mais d'ici deux ans nous y verrons plus clair. Nous devions commencer les réunions cette année mais avec la Covid... Nous n'en sommes vraiment qu'au début.

L'arrivée du numérique a-t-elle vraiment changé la vie des notaires ? 

Personne ne reviendrait en arrière ! Je ne suis pas très jeune mais quand nous devions lire 200 pages à nos clients, nous n'avions leur attention que lors des cinq premières minutes... Là c'est plus dynamique, plus ludique, c'est l'idéal car ils peuvent vraiment participer. Il en va de même pour la visioconférence ! C'est royal, surtout en période de Covid et nous conservons le contact humain car au lieu de signer des procurations, les gens viennent et tout se passe bien, ils s'impliquent.

Un petit mot sur votre prédécesseur maître Devine qui est aujourd'hui encore votre vice-président ? 

Il a dû subir l'inconnu ! Il a fait ce qu'il a pu, il s'est adapté mais il n'a pas pu faire différemment car nous avons des directives venant de nos instances dirigeantes que nous devons suivre. J'ai besoin de lui, nous nous passons le relais et c'est très bien comme ça.

Quelles sont les qualités d'un bon notaire ?

Il faut être passionné pour faire ce métier. Avant, je pense que les notaires étaient plus respectés, comme les curés ou les instituteurs mais heureusement pour nous, il n'y a presque que des bons clients. Je suis un rat des champs et non un rat des villes. Tous mes clients, je les connais ! Ensuite, il y a énormément de législation nouvelle. Il faut que l'on se tienne informés tous les jours. Il faut aussi savoir aller à l'essentiel. Aujourd'hui tout va très vite et on nous pousse à aller vite même si la vitesse ne nous convient pas toujours. On fait rarement vite et bien quelque chose, c'est pareil pour le notariat. Souvent, on se rend compte qu'on ne voit pas suffisamment les gens, les jeunes surtout. Ils ne viennent que pour leur premier achat mais avant ils se sont pacsés et ont fait d'autres choses. Les Gardois devraient venir plus souvent nous voir pour prendre des conseils, il suffit juste de prendre un rendez-vous !

Un dernier mot ?

Pensons d'abord à Noël, à nos familles et aux fêtes de fin d'année. Nous vivons une période difficile mais on verra tout ça plus tard, en janvier. Avant, profitez de vos proches ! On est descendu bas donc on n'a plus qu'à remonter même si j'espère qu'il n'y aura pas de troisième confinement...

Anthony Maurin

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