Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 09.04.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 10806 fois

NÎMES Trois ans de prison pour « le petit soldat du Chemin-Bas »

Le Portal, en face du collège Romain Rolland (Photo : Coralie Mollaret)

Ce mercredi 7 avril, Saïd a pris la fuite à la vue des policiers qui patrouillaient dans le secteur du centre commercial Portal au Chemin-Bas-d’Avignon. Il s’est réfugié dans une boucherie en tentant d’y dissimuler la drogue qu’il avait sur lui (relire ici). Moins de 24 heures après les faits, il était jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes.

Saïd ne conteste pas les faits. Ce Nîmois de 37 ans reconnait s’être rendu au Chemin-Bas-d’Avignon, mercredi midi, pour y vendre le cannabis que les policiers ont retrouvé dans la boucherie où il avait tenté de se cacher. Avec les 34g d’herbe et les 30g de résine de cannabis, il espérait empocher 500€ et conserver 100€ pour lui. Quant au pistolet automatique (non chargé) également trouvé en sa possession, c’était uniquement pour impressionner, voire dissuader d’éventuels rivaux.

Pour sa défense, le trentenaire use d’un argument rarissime dans un tribunal : il prétend collaborer avec la police depuis plusieurs mois, espérant peut-être que le juge Jérôme Reynes en tienne compte lors de son délibéré…  Seulement, le magistrat s’appuie sur les faits et les éléments de personnalité. Et ces derniers n’améliorent en rien le sort de Saïd. Ce SDF, divorcé et père de trois enfants, accumule onze mentions sur son casier judiciaire. « Ce sont des bêtises de quand j’étais jeune », indique-t-il au juge. Il aurait mieux fait de se taire… « Ici, on ne passe pas pour des bêtises, mais pour des infractions. Là, vous encourrez vingt ans. On ne risque pas vingt ans pour des bêtises », corrige le président.

« Un délinquant tout terrain ! »

La procureure, Julia Salery, ne compte, elle aussi, rien laisser passer : « Il a l’équipement du petit soldat du Chemin-Bas. Et s’il n’y avait pas de soldats, il n’y aurait pas de guerre ». Elle énumère ensuite quelques villes où Saïd a été condamné : « Reims, Montpellier, Bordeaux… C’est le casier judiciaire du Tour de France. C’est un délinquant tout terrain », résume-t-elle avant de requérir deux ans de prison à son encontre.

Pour sa défense, maître Victoria Morgante, concède que le casier de son client « ne plaide pas en sa faveur », mais qu’il « assume et reconnait ». Elle indique aussi qu’il « a joué l’indic et qu’il craint des représailles » si le tribunal l’envoie en prison. Elle suggère une détention à domicile. Surtout qu’invité à dire un dernier mot, Saïd sort un joker de sa manche : « Lundi, j’ai un contrat en CDI à 1800€ par mois ». Pas convaincu, le tribunal estime qu’un CDD de 3 ans en prison sera plus approprié.

Tony Duret

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