Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.07.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 893 fois

NÎMES Le point de vue de Nicolas Cadène sur la création d'un Comité interministériel de la laïcité

Jean-Louis Bianco et le Nîmois Nicolas Cadène à la sortie de l'Elysée Photo archive /ObjectifGard

Nicolas Cadène, l'ex-rapporteur général de l'Observatoire de la Laïcité Photo : Abdel Samari / ObjectifGard

Le Premier ministre a annoncé, début juin, la création du Comité interministériel de la laïcité. Il aura pour finalité de coordonner l’action du Gouvernement afin de s’assurer du respect et la promotion du principe de laïcité par l’ensemble des administrations publiques. Cette instance de coordination gouvernementale, placée sous la présidence de Jean Castex et réunissant tous les ministères et administrations concernées, permettra "de donner une dimension plus opérationnelle à l’action publique dans le champ de la laïcité et reprendra les missions que l’observatoire de la laïcité assurait en la matière", font savoir les services de Matignon. L'ancien rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité s'exprime sur ce comité pour Objectif Gard.

"Le comité interministériel de la laïcité, administration coordonnée par le ministère de l'Intérieur et installé aujourd'hui, reprend une partie, mais une partie seulement, des missions de l'Observatoire de la laïcité", explique d'emblée le Nîmois.

Ainsi, selon Nicolas Cadène : "certains pourraient regretter que les acteurs de terrain (enseignants, encadrants associatifs et dans la protection judiciaire de la jeunesse, etc.) ne puissent plus être accompagnés comme ils l'étaient au quotidien par l'Observatoire, partout en France. De plus, ce comité qui, par définition, ne sera que dans l'exécution des commandes gouvernementales, ne pourra pas donner d'avis au Gouvernement ni faire savoir quelles politiques publiques sur la laïcité sont à revoir."

Par ailleurs, l'ex rapporteur général souligne "que les annonces d'aujourd'hui ont déjà été portées de longue date par l'Observatoire de la laïcité, et parfois même déjà mises en œuvre. Rappelons également un point : la laïcité ne s'administre pas, c'est un principe qui doit se traduire en actes, qui se vit et se pratique. De même, on n'administre pas les valeurs de liberté, d'égalité ou de fraternité, on en rappelle les fondements et le cadre juridique qui doit garantir leur expression pratique."

Et de conclure : "S'il est évident qu'il est important de mieux coordonner l'action des ministères en matière de laïcité, soyons vigilants, afin de ne jamais politiser à l'excès la laïcité. Nous le savons : la laïcité n'est pas une idéologie ni, bien sûr, un objet de communication au service de tel ou tel, c'est un formidable outil républicain pour construire la maison commune. Chérissons cette laïcité, en refusant les surenchères et les instrumentalisations, et, enfin, en préservant l'équilibre de la loi de 1905, une de ses lois fondatrices."

Abdel Samari

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