Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 29.09.2021 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 771 fois

EXPRESSO Le patron du PS, Arnaud Bord : « Quand on fait de la politique, c’est difficile de trouver un boulot dans le privé » 

Un café, une info indiscrète, polémique, inattendue que vous lirez en premier ici.
Arnaud Bord, premier fédéral PS du Gard (Photo : Nicolas Dhombres)

Élu la semaine dernière au poste de premier fédéral, Arnaud Bord est officiellement entré en fonction. Le conseiller municipal alésien et militant CGT grimpe un nouvel échelon politique. Un engagement qui n'est, selon ses dires, pas sans conséquences sur sa vie professionnelle. 

Objectif Gard : Ça y est ! Vous êtes officiellement le premier fédéral du Parti socialiste gardois ?  

Arnaud Bord : Oui, je suis en fonction depuis hier soir. Jean Denat, premier fédéral sortant, m’a transmis le flambeau en conseil fédéral, le parlement de notre parti. Ça entérine le vote de jeudi dernier : les militants m’ont choisi comme leur représentant au niveau départemental par 186 voix contre 96 pour mon concurrent et camarade, Pierre Jaumain. 

Justement, quelle place sera réservée à Pierre Jaumain au sein du parti ? 

La même place que l’on occupe en tant que militant. Il est au bureau fédéral, au conseil fédéral. En plus, j’ai décidé de faire rentrer des personnes de son texte d’orientation au secrétariat fédéral, le gouvernement du PS gardois. Aujourd'hui, la situation est claire : le congrès est terminé et nous avons besoin de toutes les forces pour travailler ensemble. 

Un proche du maire de Vauvert, Jean Denat

Qu’avez-vous eu de plus que votre concurrent, Pierre Jaumain ? 

Cette question, c’est aux militants qu’il faudrait la poser. On a eu la même volonté de remettre le PS à sa juste place. Les gens se sont plus reconnus dans ma candidature. Les raisons doivent être multiples… 

Parmi ces raisons, il y a peut-être votre travail pour l’union de la Gauche aux dernières élections départementales ? 

Certainement. Mon engagement militant est reconnu. J’ai pris ma carte au PS en 2014 après les élections municipales à Alès. Le scrutin avait été un désastre, marqué par l’affrontement entre Benjamin Mathéaud et Fabien Gabillon. Je voulais amener ma pierre à l’édifice pour reconstruire le PS alésien. 

Un autre avantage que vous avez eu sur votre concurrent, c’est peut-être le soutien de Jean Denat, dont vous avez été le permanent à la fédération, de 2015 à 2020. 

Bien sûr.

Vous avez même été embauché à la mairie de Vauvert. Vous qui venez du secteur privé, n’avez-vous pas le sentiment de devenir un apparatchik du PS ? 

Pas du tout ! J’occupe un poste très important pour la commune de Vauvert avec comme mission principale : développer la démocratie participative, ce qui est un des fondements de mon engagement militant. Les comités de quartiers de la ville de Vauvert ont été redynamisés, une promesse de campagne de l’équipe de Jean Denat. Mon rôle sera donc de favoriser tout ça pour faire participer les habitants à la politique de la commune. 

Ça fait politique des copains, non ? 

Aujourd’hui, c’est stigmatisé ! J’ai aussi des compétences. Les trois quarts de mon engagement politique sont bénévoles ! Premier fédéral, c’est bénévole ! À la mairie d’Alès et à l’Agglo, je suis conseiller d’opposition et l’indemnité est modeste. Quand on est engagé en politique et dans un syndicat (il est vice-président CGT du Conseil des prud’hommes d’Alès, ndlr), toutes les portes du privé se ferment. C’est une réalité. C’est pour cela que l’on retrouve beaucoup de personnalités politiques dans les institutions et pas dans le privé. 

Quelles sont vos priorités pour le Parti socialiste ? 

Il y en a deux. La première, ce sont bien entendu les échéances électorales : présidentielle et législatives. La deuxième, c’est assurer le bon fonctionnement et le rayonnement du parti pour que l’on recommence à s’ouvrir aux citoyens et à faire passer nos idées. Aujourd’hui, la volonté du PS est de travailler hors les murs. 

Il serait temps après la gifle de 2017… 

Depuis, je tiens à vous signaler que l'on a fait 5,6 millions de voix aux élections régionales en France. Ça représente 16% du corps électoral, soit plus du double de notre score à la présidentielle 2017. Alors oui, le parti se reconstruit ! 

Présidentielle et législatives en ligne de mire

Vous soutenez la maire de Paris, Anne Hidalgo, à la présidentielle. D’après les derniers sondages, elle est créditée de 4 à 5% des voix. Ce n'est pas terrible... Cela vous inquiète-t-il ? 

Pas du tout. Depuis 1974, les instituts de sondage se sont toujours trompés. On sait aujourd’hui que la présidentielle se gagne sur un temps court. On est encore loin du scrutin. Anne Hidalgo, pour l’instant, n’a pas démarré sa campagne. Il reste encore la désignation de notre candidat par les militants socialistes, le 14 octobre. Ensuite, les Françaises et les Français commenceront à découvrir le programme porté par le ou la candidate socialiste intitulé « Il est temps de vivre mieux ». 

Les législatives se préparent aussi. Quand allez-vous officiellement vous déclarer candidat sur la 4ème circonscription du Gard ?  

Ce n’est pas encore d’actualité. Avant ça, il y a des étapes à franchir comme celle de discuter avec les partenaires de Gauche afin de se donner les meilleurs chances de retrouver des circonscriptions à Gauche. 

Il va y avoir a une petite difficulté à Alès. Vous, socialiste, aimeriez partir sur la 4ème circonscription. Sauf que sur la 5ème, d'autres socialistes veulent aussi y aller. Quid des candidats communistes ? 

Je ne présume jamais de l’issue des discussions. Je les mènerai avec la même volonté que celles des élections départementales. Autour de mi-décembre, on voudrait avoir une idée précise de la répartition des forces sur les circonscriptions. Le but étant là aussi de faire triompher la Gauche. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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