Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.02.2022 - abdel-samari - 8 min  - vu 3670 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

Le spectre du Titanic plane sur les Républicains. Jeudi soir, à l'auditorium Pablo Neruda à Nîmes, on ne peut pas dire que la foule se soit pressée pour assister à une réunion militante organisée par Les Républicains en vue de la Présidentielle. Dans la salle, qui peut contenir près de 150 personnes, à peine une cinquantaine de personnes dont une quinzaine d'élus. Il faut dire que la campagne de Valérie Pécresse patine sévèrement depuis quelques semaines. Inaudible sur sa droite - prise en tenaille entre Marine le Pen et Éric Zemmour - elle subit la double peine avec Emmanuel Macron au centre. Si l'on ajoute un ex-président, Nicolas Sarkozy, qui joue la montre pour la soutenir, tous les ingrédients d'un échec annoncé sont réunis. Alors dans une ville moyenne comme Nîmes, même si la Droite fait de la résistance depuis plus de 20 ans, les soirées à se lamenter, très peu pour certains. Même au sein du cabinet de Jean-Paul Fournier on ne croit plus vraiment à la présidente de la Région Ile de France. On n'hésite pas à dire tout le bien que l'on pense d'Éric Zemmour, on organise des débats spontanés et endiablés devant un parterre d'élus et de techniciens médusés pour encenser le polémiste d'extrême-Droite. Quand on ne fait pas des clins d'oeil appuyés sur les réseaux sociaux... On se souvient qu'un adjoint de la Ville, qui avait joué la carte de la sincérité, a été mis dehors. Jeudi soir donc, en plus d'une salle trop peu garnie, les élus présents n'ont pas fait la démonstration d'une dynamique de victoire. Jean-Paul Fournier a écouté sans dire grand-chose (à part sur l'Europe, lire ci-dessous, NDLR). Il a surtout diversement apprécié l'absence de certains. Comme un professeur, il a noté scrupuleusement le nom des présents sur une feuille volante. Julien Plantier, son premier adjoint et orateur régional de Valérie Pécresse. Présent. Franck Proust, président de Nimes Métropole. Présent. Frédéric Touzellier, maire de Générac et candidat aux Législatives sur la 2e circonscription. Présent. Mais aussi les maires de Saint-Gilles ou de Manduel. Également présents. Manquaient à l'appel, Francois Courdil, candidat sur la 6e circonscription. Véronique Gardeur-Bancel, candidate sur la 1ère, excusée. Mais aussi de nombreux élus de la Ville, particulièrement les nouveaux. On le dit souvent, les absents ont toujours tort. En pareille circonstance, il est évident que le maire de Nîmes s'en souviendra longtemps, lui qui aime voir autour de lui les femmes et hommes politiques qui lui doivent tout. Encore plus quand le bateau tangue et pourrait ne pas tarder à vivre la même expérience que le Titanic...

Qui s'en fout ? L'ancien député européen, Franck Proust, a pris la parole lors de cette même réunion publique. Revenant sur les enjeux européens, dont la présidence française d'Emmanuel Macron, on peut dire qu'il a rapidement ennuyé Jean-Paul Fournier qui s'est tourné vers Julien Plantier en lui glissant à l'oreille : "Mais on s'en fout de l'Europe, pourquoi il parle de cela ?". Seulement, la salle étant particulièrement vide, certains ont entendu ! Sauf, on l'espère, Franck Proust... Enfin, jusqu'à aujourd'hui. Bon dimanche !

Les Roulle se tapent l'affiche. Ça jase dans les couloirs de la mairie de Nîmes depuis que le compagnon de Sophie Roulle, par ailleurs directeur de l'école Paul Langevin à Nîmes, la suit partout : de ses tournées nîmoises jusqu'au bureau du maire. Certains se demandent lequel des deux est l'élu ? De surcroît, l'adjointe à la Culture vient d'essuyer de nombreuses critiques cette semaine après avoir dévoilé l'affiche de la prochaine Feria confiée à l'artiste montpelliérain, Vincent Bioulès, sans avoir concerté grand monde et surtout pas Frédéric Pastor, l'adjoint à la Tauromachie et aux Festivités qui s'y connait un peu dans ce domaine. "On se demande si elle n'a pas choisi l'affiche un matin au petit déjeuner avec son compagnon", se moque une source. "L'artiste est sympa, il appelle à être connu, son affiche à de belles couleurs après ça révolutionne pas le monde", raille un autre élu qui semble l'avoir mauvaise.

Les organisateurs de la Levée des tridents écartés ? Alors que leurs noms ont été soufflés pour devenir les parrains du Printemps des aficionados qui aura lieu début avril, il semble que cette option ait rapidement été écartée par la mairie de Nîmes. Pourtant les jeunes du mouvement "Touche pas à mes passions" et organisateurs de la Levée des tridents - qui a rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Nîmes en 2021 - auraient peut-être mérité cette distinction. Les parrains seront finalement l’ancien matador Patrick Varin et El Rafi... Simple et sans surprise.

Macron dans le Gard début mars ? Depuis plusieurs semaines, Objectif Gard annonce que le président de la République doit venir dans le Gard pour lancer la fameuse base d'excellence européenne en lien avec la base de sécurité civile. Selon nos informations, les services de renseignements de la présidence se renseignent actuellement sur les modalités sécuritaires de ce déplacement. Et une date début mars est étudiée.

Le Drian-Dumas, une affaire rondement menée. Mais avant la venue du président de la République Emmanuel Macron, qui sera probablement à ce moment-là candidat pour un second mandat, c'est un conseil européen des ministres des Affaires Étrangères de l'Union qui est prévu les 2 et 3 mars 2022 en Arles. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères dans le Gouvernement de Jean Castex, devrait bien entendu être là. La députée Françoise Dumas, proche du ministre, aussi. Les deux se connaissent bien : ils étaient avec François Hollande avant de rejoindre Emmanuel Macron en 2017. Ils ont aussi partagé de nombreux déplacements dans le monde avec ou sans le président. La Nîmoise cherche par tous les moyens à faire venir le ministre des Affaires étrangères à Nîmes à l'occasion de ce déplacement chez nos voisins. Qui ne tente rien...

Gardeur-Bancel toujours seule... Véronique Gardeur-Bancel, adjointe à la ville de Nîmes qui veut se présenter aux Législatives sur la 1ère circonscription, galère pour trouver un suppléant. Elle essuie refus sur refus de la part de tous les élus à qui elle fait les yeux doux. Alors de deux choses l'une : soit elle est incapable de convaincre du bien-fondé de sa candidature, soit elle craint de se retrouver face à Françoise Dumas en juin prochain. Et oui, à Droite, on vous l'expliquait plus haut, plus personne ne croit en la victoire de Valérie Pécresse et tous sont persuadés qu'Emmanuel Macron pourrait l'emporter une deuxième fois. Et que, par conséquent, il ferait le grand chelem aux Législatives. Ce n'est pourtant pas sûr du tout. Sur la 2e circonscription ou encore sur la 6e, il y a de grandes chances que les élus Touzellier ou Courdil s'imposent. Mais eux, à la différence de la Nîmoise, sont déjà en campagne et labourent le terrain.

Des trouvailles près de Jean Jaurès. Le promoteur Bonicel, bien connu à Nîmes, a lancé un projet de construction d'un ensemble d'habitations place Jules Guesde, entre la rue du Cadereau et l'Avenue Jean-Jaurès. Mais depuis quelques jours, il a franchement les boules. Après un mois de fouilles par l'INRAP, et comme à chaque coup de pelle à Nîmes, demi-surprise : des vestiges romains ont été trouvés. Et pas qu'un peu... "L'analyse a permis la découverte de ce qui peut s'apparenter à une habitation romaine", fait savoir une source bien informée à la ville de Nîmes. Désormais, les investigations vont se poursuivre pour une durée minimale de six mois. Et pour un coût de 600 000 euros. À la charge du promoteur ! En plus de devoir patienter de nombreux mois, et alors qu'il semble avoir déjà vendu tous les lots, il va devoir passer à la caisse. Avec tous les projets à Nîmes qu'il a réalisé avec son père depuis tant d'années, rassurez-vous, il n'est pas sur la paille...

Les arènes resteront vides pour Zemmour. Alors que les amis d'Éric Zemmour avaient imaginé les arènes de Nîmes pleines pour un meeting de leur idole, dans la dernière ligne droite de sa campagne présidentielle, ils viennent de voir leur rêve s'envoler en fumée. En effet, après avoir pris contact avec le cabinet du maire, Marc Taulelle et les supporteurs d'Éric Zemmour ont reçu une fin de non-recevoir. Comme d'ailleurs Emmanuel Macron en 2017 qui avait lui aussi fait cette demande, selon nos informations. Reste à savoir si le refus des arènes est le présage d'une future victoire du candidat ? Une chose est sûre, il y a de toute évidence un problème à Nîmes pour faire une réunion publique avec 5 000 personnes...

La fronde ! Il y a un mois, dans cette même rubrique, Objectif Gard révélait que les services de la Ville rencontraient les dirigeants des cafés et restaurants des principales artères nîmoises pour rappeler à tous l’arrêté municipal qui oblige à rentrer sa terrasse à la fermeture des établissements. L'objectif ? Éviter de voir traîner des chaises et des tables avant 7 heures le lendemain. Sauf que de nombreux gérants refusent de respecter les règles. Après plusieurs semaines d'échanges, la tension semble à son paroxysme. De nombreux patrons de bars et de brasseries imaginent même une fronde contre la Ville si cet arrêté est imposé unilatéralement. Alors que la candidature Unesco va en entrer dans le vif du sujet avec des visites nationales et internationales, cela ferait un peu tache (de café évidemment).

L'entrée fracassante de Nathan Casano. À 18 ans, certains débarquent en politique sur la pointe des pieds et d'autres comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. C'est la stratégie choisie par Nathan Casano, investi par le jeune parti "Allons enfants", dont la candidature surprise pour les Législatives sur la 5e circonscription a été annoncée en milieu de semaine dans nos colonnes (relire ici). Visiblement très au fait du "mundillo" politique local, le Bességeois a un avis plutôt tranché sur chacun de ses concurrents. Au sujet de l'actuelle députée Catherine Daufès-Roux qui a succédé à Olivier Gaillard, Nathan Casano dit "apprécier la personne mais pas l'élue". Il s'en explique : "Je me souviens qu'à l'époque elle avait critiqué les gens qui changeaient de parti politique. C'est drôle quand on sait qu'elle était au Parti socialiste, avant de partir au Modem, puis chez LREM qui est aujourd'hui la Maison commune. La prochaine fois elle sera où, au Rassemblement national ?", s'interroge l'étudiant en Fac de Lettres. Lequel n'est pas beaucoup plus tendre avec les communistes : "Je pense à un communiste de ma commune qui a vécu toute sa vie sur le dos du syndicalisme. Il prône la répartition des richesses. Et pourtant il a longtemps habité seul dans une très grande maison à Bessèges. Aujourd'hui il l'a vendue. Il a donc beaucoup d'argent mais ne l'a pas redistribué pour autant. Si les communistes appliquaient eux-mêmes ce qu'ils prônent, ils n'en seraient pas là aujourd'hui." Ça c'est fait. Et le Parti socialiste ? : "Le PS, si l'on s'en tient aux sondages, le taux du Livret A est presque aussi haut !", balance ce petit-fils de militaire. La jeune candidate Les Républicains, Léa Boyer, qui s'alignera sur la 5e pour la deuxième fois, en prend aussi pour son grade : "Elle, elle joue pour sa place. Elle est conseillère municipale de la ville d'Alès et conseillère départementale. Maintenant elle veut la députation. Il faudrait savoir ce qu'elle veut vraiment !" Audacieux de la part du "minot" de la politique qui, selon nos informations, a adhéré chez Les Républicains à la fin du mois de novembre 2021 à quelques jours du congrès, sans renouveler à ce jour son adhésion en 2022. Enfin, puisqu'il ne voulait pas faire de jaloux, Nathan Casano prévoit de combattre l'extrême-Droite "avec fermeté", et en fera de même avec l'extrême-Gauche car "soutenir Mélenchon qui veut désarmer la police c'est inacceptable".

La rédaction

Abdel Samari

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