NÎMES Huit mois de prison ferme pour l'agression d'un pompier le 1er mai
Le Nîmois de 32 ans qui s’en était pris verbalement et physiquement à des pompiers et des policiers municipaux qui venaient lui porter secours, le dimanche 1er mai à proximité de l’avenue Kennedy, est condamné à 16 mois d’emprisonnement, dont 8 avec sursis, par le tribunal de Nîmes ce mercredi 4 mai.
L’homme qui avait déjà commis des faits similaires il y a un an devra en outre verser 750 euros de dédommagement à chacune de ses victimes. Le jour des faits, blessé à la tête et en état d’ébriété avancé, il se met à insulter et à menacer les pompiers venus l’emmener à l’hôpital, gesticulant, levant le poing et mimant de tirer dans leur direction avec un pistolet. Il en vient même à tenter d'étrangler l'un des pompiers dans le camion d'ambulance jusqu'à l'intervention d'une de ses collègues. À l’un des policiers municipaux venu à la rescousse des pompiers, il profère également des insultes racistes. « Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé. Mais étant moi-même franco-marocain, je ne comprends pas ce qui m’a pris, explique-t-il dans un langage soutenu. Au lieu d’aller prendre un café ou un chocolat chaud, j’ai fait la première bêtise, ce matin là, de boire un verre à la place, parce que j’étais trop énervé. Mais je sais que pour moi, c’est la tolérance zéro. »
Trou noir
L’avocat des policiers s’étonne un peu de ce trou noir. « Vous dites ne vous souvenir de rien, alors que sur le moment vous ne bafouillez pas, vous êtes cohérents, et vous visez juste », pointe Jean-François Corral. Le prévenu hoche la tête. « Oui, c’est étonnant de ne pas tituber avec ce que j’avais bu… », constate-t-il. L’avocat se rassied. « Sauf si vous avez l’habitude ! », conclut-il.
Le prévenu fait amende honorable, il se tourne vers les pompiers présents et leur demande pardon. « En 2016, j’ai fait une lourde chute avec une double fracture à la colonne vertébrale. Le neurochirurgien m’a expliqué que la partie droite du cerveau affectait la gestion des sentiments. Et effectivement, depuis, j’ai eu des accès de violences dans des lieux publics contre des personnes que je ne connaissais pas, explique-t-il. J’ai conscience que ce problème sera toujours là, en moi. Il ne faut pas se mentir, cela demandera une attention constante, j’ose imaginer qu’avec le temps qui passe, cette attention, me coûtera moins. »
Relaxé pour les faits de rébellion, le trentenaire est condamné à 16 mois d’emprisonnement dont 8 mois avec sursis et l’obligation de se soigner.
Pierre Havez
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