Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 14.02.2020 - tony-duret - 3 min  - vu 818 fois

ALÈS Débat sur la justice : les candidats aux Municipales à la barre

La bâtonnière, Claire Sadoul, entourée de plusieurs avocats du barreau alésien. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Hier soir, à l’espace Cazot, le barreau d’Alès organisait un débat autour de l’actualité de la justice, notamment sur la réforme des retraites des avocats. Plusieurs candidats aux élections municipales ont répondu présent.

Candidats aux élections municipales, maires, députés, sénateurs… Sur le carton d’invitation, ils étaient nombreux à être conviés. Seulement, dans le hall de l’espace Cazot, aucun élu n’a pointé le bout de son nez… Ceux qui ont eu le courage de venir débattre, au risque de commettre des erreurs sur des sujets parfois techniques, sont les candidats aux municipales d’Alès, à l’exception de Fabien Gabillon « occupé à autre chose », signale la bâtonnière Claire Sadoul, et le maire sortant, Max Roustan, « retenu à la médiathèque », mais qui est de toute façon hostile à cet exercice puisqu’il décline toutes les invitations.

Les 48 avocats alésiens menacés

Ceux qui ont répondu présent - Francis Bassier, Éric Bouchité, Marc Peyroche et Paul Planque - ont globalement été sensibles au sort de la profession en robe noire, couleur du deuil du régime autonome qu’on leur demande d’abandonner. En quelques mots, la bâtonnière résume le projet de réforme qui vise les avocats : « À l’heure actuelle, notre caisse s’auto-gère. Mais nous sommes solidaires du régime général puisque nous reversons tous nos droits de plaidoirie, soit 102 millions d’euros cette année et 1,9 milliard depuis le début. Actuellement, notre minimum de retraite est de 1 416€. Le minimum qu’on nous propose, c’est 1 000€ ».

Petits pics entre candidats…

Elle poursuit en expliquant que les 48 avocats du barreau alésien, loin des importants cabinets parisiens, « sont menacés » et que les premières victimes seront les justiciables. « Vous irez à Nîmes et notre tribunal judiciaire deviendra une coquille vide », regrette-t-elle.

Les candidats aux élections municipales à Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

La parole est ensuite donnée aux candidats présents. Le tirage au sort désigne le représentant local de La République en marche, Éric Bouchité, certainement le plus attendu sur la question, qui concède d’emblée avoir griffonné quelques notes à la va-vite avant d’arriver. Et cela s’est vu. Sa position sur la réforme des retraites n’est pas très claire : il est pour l’universalité de la réforme - « un principe séduisant qui va vers une cohésion de la société » - mais concède qu’on est « pas bien engagé » avant de conclure qu’il faut que les avocats soient « sereins dans l’exercice » de leur métier.

Le communiste Paul Planque lui répond tout de suite : « Je me demandais s’il y avait un candidat de La République en marche à Alès. Et bien on a eu une belle démonstration de la politique du "en même temps" ». Lui se dit « solidaire » du combat des avocats, pointe « l’amateurisme du Gouvernement » et condamne fermement cette réforme des retraites.

Le conseil des prud’hommes menacé

Enfin, l’un des autres grands sujets de cette riche soirée a concerné le conseil des prud’hommes alésien, très sérieusement menacé. Marc Peyroche, invité à s’exprimer en premier sur la question, préconise une « justice rapide et efficace ». Une réflexion qui ne plaît pas à Éric Bouchité qui l’apostrophe : « Non M. Peyroche, une justice rapide n’est pas une bonne justice. On ne vend pas des tomates aux Halles ! ».

Quelques minutes plus tard, le président du conseil des prud’hommes d’Alès, Arnaud Bord, rappelle ses 12 ans d’expérience et tranche la question : « Nous savons rendre une justice rapide et de qualité. Et dans des cas de harcèlement ou de discrimination, il est bon que la justice soit rapide ». Quant au dernier candidat, Francis Bassier, représentant du Rassemblement national, applaudi à chacune de ses interventions par les trois soutiens qui l’ont accompagné, il a dénoncé le « double langage de Macron » et parlé d’un « État cigale ». Il développe : « Il veut prendre l’argent que toutes ces professions ont mis de côté » avant de conclure : « Je pense que la bataille de la retraite est perdue, mais perdre une bataille n’est pas perdre une guerre ». Les avocats vont tout de même tenter de remporter la bataille.

Tony Duret

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