ARLES EN FERIA Ponce triomphe avec Castella
Mano a mano goyesque de Garcigrande pour Enrique Ponce (silence, oreille et oreille) et Sébastien Castella (oreille, silence et deux oreilles).
Comme chaque année la corrida goyesque est attendue aussi bien par l’aficion que par les toreros. Cette année le maestro de Chiva, Enrique Ponce, a choisi ce moment qu’il connaît par cœur et apprécie fortement pour dire adieu à son public français.
Pour que la fête soit belle, l’empresa Jalabert a laissé l’artiste arlésien Tom Garcia et le décorateur césarisé de cinéma Christian Marti s’occuper de la piste et du cadre dans lequel est plantée cette corrida unique.
Même les escaliers de l’amphithéâtre accueillaient le public comme s’il était au festival de Cannes avec une montée des marches en version tapis rouge que les maestros ont su descendre sur les épaules des porteurs.
La goyesque a bien eu lieu. Les gens venus voir Ponce ont pu le voir. Ceux venus pour Castella aussi. Mais… sur la piste, ceux qui étaient venus voir le décor de la goyesque ont dû être bien déçu !
En lieu et place à la traditionnelle peinture, de fins copeaux de bois avaient été sélectionnés pour habiller le sable. Sauf qu’à Arles, il y a du vent. Donc, pas vraiment de décor. La montée des marches, le rideau de scène surmonté d’un petit tableau à l’extérieur de l’édifice antique. Une bâche sur le toril, les barrières habillées de toiles cirées imprimées, un palco et un arrastre décorés avec une sorte de drap rouge recouvert de tulle crème… Aucune annonce, pas d’excuse au micro. Dommage.
Côté toros, Garcigrande avait envoyé neuf bichos dont trois un peu plus forts que l’on n’aura pas tous vu en piste.
Chicuelo II, l’orchestre des arènes, était accompagné des chœurs d’Escandihado et de la mezzo-soprano Muriel Tomao. Demandé par les tendidos, le salut des maestros à l’issue du paseo a permis à Ponce de se rendre compte une dernière fois de l’amour que la France taurine lui porte. Il a été accueilli par de jeunes danseuses folkloriques et l’affiche de la feria de sa présentation arlésienne lui a été offerte.
Venons-en à la course ! Enrique Ponce ouvre le bal et entendre un silence assourdissant à l’issue de sa prestation. Il faut dire que le vent en rafales s’est levé et que s’il ne pleut pas le temps tourne et vire. Brindé à Castella, le toro manque de coopération et envoie souvent la tête. Habitué des tempêtes, Ponce laisse passer l’orage.
Le maestro de Chiva coupera son premier appendice lors de son second duel. On retrouve le Ponce doux, suave, calculateur, chirurgical d’emblée et montant en transmission au fur et à mesure de la faena. A gauche comme à droite, Ponce régale mais il manque un petit quelque chose, ce petit plus qui soulève les tendidos. S’il avait largement raté ses aciers à son premier, il s’en sortira un peu mieux, enfin au moins pour couper et ramener le sourire sur son visage.
Dernier toro d’Enrique Ponce en public en France. On a beau se le dire depuis des lustres, ça fait quand même bizarre. Ici encore il mettra les formes pour dire adieu. Ici encore le maestro est retrouvé et le public embarqué avec lui lors d’une faena bien pensée et mise en musique par un étonnant Boléro de Ravel. Ponce sait qu’il a tout pour aller chercher une oreille supplémentaire synonyme de triomphe. Une épée, une oreille mais deux tours de piste !
Après Ponce, place à Castella. Le Biterrois n’est pas venu ici conter fleurettes. Après sa blessure, se remettre en forme et continuer pour s’assurer une belle fin de saison est une priorité. On retrouve un Castella entreprenant, dominateur face à un toro qui coopère relativement mais qui ne transmet pas grand-chose. Une oreille pour le Biterrois.
Comme Ponce à son premier, Castella à son deuxième écoutera le silence. Il faut dire que le Garcigrande flamboyant des premiers tercios s’est quelque peu éteint en fin de faena. Castella ne se démote pas, il essaie de bricoler quelque chose aux planches avec une série statique mais la flamme ne brille plus et on passe au suivant qui sera le dernier.
C’est ici que Castella joue gros. Comme toujours avec lui dans pareille situation, il ne flanche pas et coupe deux oreilles de poids devant un cornu parfait pour ce dernier combat. Le Français relève les manches, avance la jambe et enchaîne les passes après avoir débuté sa faena par quelques passages de son adversaire dans son dos. Ça marche à tous les coups. Il sait faire ! Les tendidos appuient, apprécient et exultent. En resserrant la distance puis en ajoutant d’autres ingrédients dont lui seul a le secret, les deux mouchoirs tombent après une entière en bonne place.
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