Publié il y a 1 an - Mise à jour le 16.10.2022 - abdel-samari - 7 min  - vu 2906 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Proust et ça repart ? Alors que depuis des mois, voire des années, le mundillo politique nîmois glousse des aventures judiciaires de Franck Proust, ce dernier pourrait, contre toute attente, chasser les espoirs de certains qui imaginaient déjà prendre son fauteuil de président de Nîmes métropole. En effet, dans l'affaire de la Senim, ses conseils l'ont informé dernièrement de quelques nouvelles intéressantes. D'abord, la lourde condamnation devant la cour d'appel de Nîmes - 12 mois d'emprisonnement avec sursis et 15 000 euros d'amende, mais surtout une inéligibilité de 5 ans - était, selon eux, tellement disproportionnée qu'il y avait matière à défense. En premier lieu sur le délai raisonnable d'une histoire vieille de plus de 20 ans. Ensuite, sur quelques points techniques déterminants qui seront prochainement débattus devant la cour de cassation de Paris. Mais le plus important est à venir et pourrait remettre en perspective l'avenir politique du patron de l'exécutif de l'Agglo. Même en cas de condamnation définitive, si l'ultime recours ne fonctionnait pas, rien n'empêcherait son maintien en poste, estiment ses avocats. Oui, vous avez bien lu, il ne serait pas contraint de démissionner de la présidence de l'agglomération nîmoise. Toujours selon ses conseils, il n'y a pas d’inéligibilité automatique dès lors qu’il n’est pas déchu de ses droits civiques. À voir... Cette situation nîmoise ressemble fortement à celle d'une autre élue Les Républicains, à quelques dizaines de kilomètres de chez nous. Maryse Joissains, maire d’Aix-en-Provence, avait démissionné après une condamnation pour prise illégale d’intérêts. Elle était restée présidente du conseil de territoire du pays d’Aix et avait conservé son poste de vice-présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence. Mais quelques semaines plus tard, la cour de cassation rejetait sa demande et la condamnait définitivement à une peine de 8 mois de prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics. Maryse Joissains était contrainte à une démission de toutes ses fonctions, par le représentant de l’État. La préfète du Gard pourrait donc appliquer le même raisonnement. Une pratique des préfets au regard des impératifs de transparence de la vie publique, une circulaire ministérielle en ce sens le rappelle. Pour autant, cet arrêté pourrait être tout à fait remis en cause devant le tribunal administratif nîmois car, en l’état des textes, la démission d’office ne peut être imposée pour des faits antérieurs à l’élection. À l’époque, Franck Proust n’était pas président de Nîmes métropole à l’inverse de Maryse Joissains qui était déjà maire... Reste à savoir comment Franck Proust, même sur des ressorts juridiques, pourrait politiquement rester président de Nîmes métropole ? Même en imaginant un vote exceptionnel de confiance des maires de l'Agglo, la position serait moralement intenable. Et renseignement pris, le Nîmois ne s'accrocherait pas à tout prix au poste. Sauf si, et ce ne serait pas une première dans le monde politique, il changeait d'avis au dernier moment...

Au ban à cause du ruban ! Ce jeudi, un parterre d'élus de Nîmes métropole s'est retrouvé près de la Bastide, sur le site de l'incinérateur, pour inaugurer le nouveau métaniseur. Un outil construit par Veolia dans le cadre du nouveau contrat de délégation de service public, négocié à l'époque par le président Yvan Lachaud. Après cette inauguration, Jean-Paul Fournier s'en est pris à Franck Proust, l'actuel président de Nîmes métropole. Le maire de Nîmes n'a pas du tout apprécié la présence de son ancien rival, Yvan Lachaud, au moment de couper le ruban tricolore (voir photo ci-dessous). Pire, il a même reproché à Franck Proust de lui avoir donné un bout de ruban, comme le veut la tradition républicaine... En colère, le maire a fait retirer les photos sur les supports de communication où l'on voyait son ancien rival aux municipales de 2020. Si Jean-Paul Fournier savait qu'en plus du ruban, Franck Proust, l'a cité dans son discours...

A gauche, le président de Nîmes métropole Franck Proust et tout à droite, Yvan Lachaud, ancien président de Nîmes métropole (Photo : Coralie Mollaret)

La cérémonie des César. En parlant d'amour, que ne fallait-il pas entendre ce mercredi en fin d'après-midi lors de la conférence de presse de l'arrivée de la société Virbac. Ancien rival de Franck Proust pour la présidence de Nîmes métropole, Eddy Valadier avait également déchaîné la colère du clan Fournier lorsqu'il avait très chaleureusement reçu l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, en campagne pour Yvan Lachaud lors des Législatives de juin. Le temps des élections terminé, Eddy Valadier cherche visiblement à se rabibocher. Tout content de voir Virbac s'installer à Saint-Gilles, sur l'Actiparc Mitra, il lâche : « Rendons à César ce qui est à César ! C’est Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, qui a initié la zone d'activité Mitra. À l’époque, il avait aussi un vice-président à l'Économie qui avait une vision… » Le visionnaire en question n'étant autre que Franck Proust. En parlant de César, Eddy Valadier pourrait obtenir celui du meilleur opportuniste...

Nîmes métropole devra voyager ailleurs... Après une première édition au Portugal, le forum international A World For Travel aura lieu à Nîmes dans quelques jours. 400 décideurs internationaux des secteurs privé et public, des universitaires, des experts, des consultants vont se retrouver pour débattre de la transformation du secteur des voyages et du tourisme de façon durable et responsable. Nîmes métropole, partenaire de l'évènement, semble ne pas avoir une place à la hauteur de ses attentes. Alors qu'elle a la compétence développement économique, la ville de Nîmes n'a pas l'intention de lui laisser une miette d'espace. Même lors de la conférence de presse de présentation il y a quelques jours, l'Agglo a découvert que la Ville avait dégagé le drapeau et les éléments de communication de Nîmes métropole. Même pour un évènement mondial, il n'y a pas de trêve dans la bagarre des ego...

Taxe d’aménagement, ça avance... Depuis quelques semaines à Nîmes métropole, les maires se réunissent sous l'égide du vice-président chargé de l'Ingénierie financière, Eddy Valadier. L'objectif : trouver un accord sur le taux de la taxe d'aménagement qui doit être, législation oblige, reversée à l'agglomération nîmoise. Selon nos informations, les communes devraient partager environ 5 % de leur recette fiscale, soit un montant plus bas que les 20 % imaginés initialement par l'exécutif communautaire. Toutefois, il en faudra plus pour convaincre la ville de Nîmes qui, dès le départ, a annoncé qu'elle ne donnerait pas un centime à l'Agglo. Qu'importe que le président Franck Proust soit un élu nîmois...

Baumelou-Bonné, le début d'une nouvelle idylle ? C'est un appel qui ne manquait pas de fougue qu'a passé, vendredi matin, le directeur de cabinet de Nîmes métropole Bernard Baulemou à Olivier Bonné, conseiller municipal délégué à la Rénovation urbaine. Plus tôt dans la semaine, l'élu nîmois a organisé une réunion avec les bailleurs sociaux pour faire le point sur le deuxième plan de rénovation urbaine. Seulement, la ville de Nîmes n'avait pas convié l'Agglo - accessoirement porteur de projet dans l'affaire -, et notamment son camarade François Courdil, chargé de la Rénovation urbaine à Nîmes métropole. De quoi déclencher l'ire du cabinet... « De toute façon, j'ai l’accord du maire, je fais ce que je veux ! », aurait lancé Bonné à son interlocuteur, rapporte une source bien informée. Voilà un échange qui ne manque pas de passion... 

Ce député gardois qui ne connaît pas le pélardon... Chaque soir à 19 heures, le « Club Objectif Gard » reçoit un invité. L'occasion d'échanger avec les élus du territoire et notamment, cette semaine, le député Rassemblement national de la 4e circonscription, Pierre Meurin. Le frontiste a bien fait de venir... Originaire du département de la Loire, le parlementaire fraîchement parachuté dans le Gard ne savait pas ce qu'était le pélardon. Il a donc appris qu'il s'agissait d'un fromage à base de lait de chèvre, traditionnel des Cévennes, qui composent une grande partie de sa circonscription. C'est beau l'intégration...

250 000 € pour la Banque alimentaire. Vendredi prochain se tient un nouvelle séance publique, dédiée à des réajustements budgétaires. Si comme toutes les collectivités, le Conseil départemental devra faire une rallonge pour les dépenses énergétiques, les élus vont octroyer une enveloppe de 250 000 € à la Banque alimentaire. L'association caritative doit en effet réaliser d'importants travaux si elle souhaite rester sur le site du marché gare à Nîmes. Celui-ci fait l'objet d'une rénovation complète par Nîmes métropole.

Le Marrakech du pire... La semaine dernière, ici-même, on vous vantait les compétences incroyables de Christophe Pio, conseiller délégué aux Halles, foires et marchés dans un rôle de GO low cost d'un célèbre club de vacances... Une vidéo qui vaut le détour à revoir ICI. Sur les réseaux sociaux lors de son dernier séjour à Marrakech, il s'est mis en scène en visite dans les souks, en tenues locales, avec des singes sur l'épaule, en chantant et dansant. Un spectacle qui a fortement déplu à Jean-Paul Fournier qui goûte très peu aux comportements et déclarations de certains de ses élus sur les plateformes sociales. "Y en a marre de ces abrutis", souffle un membre du cabinet du maire dépité. Il faut toutefois dédramatiser les choses : Christophe Pio est loin d'être un abruti, il est simplement un homme qui aime tous les plaisirs de la vie...

L'Europe à l'Unîmes. Cheffe de la représentation de la Commission européenne en France, Valérie Drezet-Humez sera à Nîmes mardi prochain. Celle qui travaille sous la responsabilité de la présidente Ursula Von Der Leyen, se déplacera à l'université de Nîmes pour visiter les différents sites dans le cadre du plan de relance 2030 soutenu par l'Union européenne. Le président de la faculté, Benoît Roig et sa direction, qui avaient candidaté pour obtenir des financements, ont décroché 2 M€ au total. Une belle somme qui a permis la réalisation de travaux dans les bâtiments pour favoriser les économies d'énergie dans une stratégie de sobriété. Valérie Dezet-Humez viendra constater les travaux et rencontrer entreprises et usagers.

Le Club du dimanche avec Alain Clary. Ce dimanche à 19 heures, ne manquez pas le nouveau numéro du Club du dimanche avec Objectif Gard. Notre invité, l'ancien maire communiste de Nîmes Alain Clary qui tracera avec nous sa vie politique. Bande annonce :

La rédaction

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