Publié il y a 1 an - Mise à jour le 15.04.2022 - abdel-samari - 3 min  - vu 2587 fois

CAISSARGUES Une sortie scolaire autour des traditions qui ne passe pas pour l'Alliance anti-corrida

Photo DR Mairie de Caissargues

L'Alliance anti-corrida et sa présidente Claire Starozinski s'insurgent depuis quelques jours après avoir découvert l'organisation, le 5 avril dernier, par les écoles de la commune de Caissargues - l'école du Cambourin et l'établissement privé Notre-Dame - d'une sortie découverte autour des traditions.

Conseiller municipal et membre de la commission Culture et tradition de Caissargues, Jean Fabre a décidé d'organiser un projet éducatif sur la maintien et la promotion des cultures taurines, en collaboration avec les deux écoles de la commune et Nîmes métropole.

"Durant cette après-midi récréative, il a été expliqué aux enfants les principales traditions locales et régionales, la différence entre le toro et le taureau, entre la course camarguaise et la course espagnole. Ensuite, nous nous sommes rendus dans les arènes du village pour le maniement de capes et muletas", expliquent les services de Caissargues.

"Puis un moment culture  « Histoire de la muleta » s'est fait à travers diverses lectures autour des traditions et nous avons eu la présentation du costume de lumières. Cette journée s'est clôturée par la remise de diplômes et des ouvrages créés par Kako éditions pour la bibliothèque de l’école."

Une après-midi qui n'a pas plu, mais pas du tout à Claire Starozinski, la présidente de l'Alliance anti-corrida qui n'en démord pas depuis qu'elle a appris que les deux écoles de Caissargues avaient fait cette sortie découverte des traditions, dans le cadre du temps scolaire. "Si nous n'avons rien contre nos traditions camarguaises, il en va autrement pour la corrida. J'ai donc fait part de ma stupéfaction auprès du directeur académique de l'Éducation nationale du Gard, des responsables des deux écoles et à Olivier Fabregoul, maire de Caissargues."

Pas de prosélytisme

Pour appuyer sa démarche, Claire Starozinski a mis en exergue une circulaire de 2008 obtenue par l'Alliance anti-corrida qui stipulait qu'"il n’est pas dans le rôle de l’Éducation nationale d’assurer la promotion de la corrida auprès des enfants". Elle demandait par ailleurs au recteur de [s]’« assurer que les opérations menées dans les établissements scolaires autour de la corrida soient exemptes de tout prosélytisme et qu’elles puissent réunir les associations œuvrant dans ce champ".

La présidente de l'association redoute "que ladite ''promotion'' visant, in fine, à blesser et tuer un animal, ne soit pas appropriée à la sensibilité d'enfants de classe élémentaire. Des élèves qui ont été éduqués au ''maniement de capes et muletas"". La lecture, par un aficionado, d'un conte intitulé Muleta a pu achever ce conditionnement unilatéral. Sur le temps scolaire, qui plus est..."

Contacté par nos soins, le maire de Caissargues fait savoir que cette sortie organisée par son adjoint Jean Fabre était consacrée "à des ateliers basés à 90 % sur la bouvine et autour des traditions de Camargue. Nous avions prévu en effet de visiter une manade d'élevage de taureaux. Des taureaux de corridas aussi mais jamais nous n'avons expliqué la corrida aux enfants."

Et le premier magistrat de Caissargues de rajouter : "C'est un projet éducatif par rapport à la Camargue. Les parents ont de toute façon donné leur autorisation. Je ne vois pas donc où est le problème. Ce sont nos racines. Il ne faut pas non plus occulter cela."

Du côté de Philippe Maheu, le Dasen du Gard, on assure veiller au respect des règles éducatives des enfants et on se refuse à entrer dans une quelconque polémique qui n'a pas lieu d'être. Pour l'Éducation nationale, à Caissargues, il n'y a pas eu de près ou de loin une quelconque forme de prosélytisme en faveur de la corrida.

Claire Starozinski, la présidente de l'Alliance anti-corrida, se contentera-telle de ces explications ? Rien n'est moins sûr. Elle qui préconise, en sa qualité d'enseignante, d'apporter un autre regard sur la corrida aux élèves dans tous les établissements qui en feraient la demande officiellement...

Abdel Samari

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