Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 15.11.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 342 fois

DÉPARTEMENT Quand la réalité dépasse l’idéal communiste

Les six élus du groupe PCF du Département : Valy Jacky, Christian Bastid, Jean-Michel Suau, Cathy Chaulet, Isabelle Fardoux - Jouve et Patrick Malavieille. Photo : CM.

Face aux difficultés financières de la collectivité, le groupe PCF n’a d’autres choix que de participer aux 18 M d’€ d’économies pour le budget 2017.

Ils ne cesseront jamais de le répéter. Le désengagement de l’État vis-à-vis des collectivités territoriales « a de lourdes conséquences sur notre action ». Hier matin, les six élus PCF ont organisé une conférence de presse sur les choix de leur Majorité (PS-PCF-EELV) pour le budget 2017. Un exercice qui, cette année encore, s’annonce difficile et contraint avec une vingtaine de millions d’euros à économiser.

Discours à la main, le président du groupe Christian Bastid fustige « la baisse des 10 M de la DGF* (Dotation globale de fonctionnement) en 2017 ». Le Département percevra l’année prochaine 109 M contre 144 M en 2013. La non-compensation du coût des prestations sociales est également agité par l’élu local : si en 2009 le reste à charge lié au RSA était inexistant, en 2016 la collectivité mettra sur la table 69 M.

Le constat communiste n’est pas nouveau. Leurs solutions non plus. Pour réaliser des économies, Christian Bastid invite l’État à regarder plutôt du côté de l’évasion fiscale : « chaque année l’on perd entre 60 et 100 M ». Ajouté à cela les « 41 Mds » du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) qui, avec 13,4 % de chômage dans le Gard, n’ont pour l’heure pas produit l’effet escompté… « Tout cet argent public pourrait servir à financer des programmes d’investissements pour nos jeunes avec la création de collèges, mais aussi sur les transports et la transition écologique. Des projets qui créent des emplois non délocalisables », insiste le responsable PCF.

La politique la moins douloureuse

Malgré ces réalités, les déclarations du PCF ne sont qu’incantatoires alors que le budget 2017 du Département, lui, est bien réel. La question des économies est toujours délicate pour les communistes… Après plusieurs tentatives, les langues se délient. Sur la culture, « l’essentiel des économies portera sur l’EPCC Pont-du-Gard, soit 500 000 €. C’est là où ça fera le moins mal… », concède le vice-président Patrick Malavieille. Charge au conseil d’administration de l’EPCC d'entériner à l’unanimité la baisse de la subvention.

Le vice-président aux sports Jacky Valy dévoile à son tour : « sur ma délégation, je risque d’avoir 300 000 € de moins… Le centre sportif Gard Découverte à Méjannes-le-Clap risque d’avoir des restrictions ». Et d'enfoncer : « je ne renoncerai jamais de réclamer à l’État ce qu’il nous doit ! ». Délégué à la protection de l'enfance et à la famille, Jean-Michel Suau doit, lui aussi, réaliser un peu plus de 200 000 € d’économies : « nous avons argumenté pour préserver les centres sociaux, les LAPE (Lieux d'accueil parents-enfants) et les RAM (Relais assistantes maternelles) ! Les crédits seront maintenus ».

Les communistes ne se présentent pas comme des « protecteurs » de leurs délégations. Ils sont avant tout « des élus du Département ». À ce titre, Christian Bastid explique que son groupe « freine la pression » lorsque les objectifs chiffrés sont, à leurs yeux, trop importants. Ce fut le cas sur la hausse du tarif des transports au budget 2016 : « la droite voulait le mettre à plus de 100 €, nous avons milité pour que cela ne dépasse pas 70 € ! », rappelle Jean-Michel Suau. La réalité s'impose parfois à l'idéologie, même si celle-ci n'en reste pas moins indispensable.  

 Coralie Mollaret

*Le Département a reçu un fonds d’aide de 4,5 M d’€ en 2015. « La création de ce fonds, c’était bien la reconnaissance que nous avions raison », glisse Patrick Malavieille, vice-président PCF en charge de la culture.

Coralie Mollaret

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