Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.06.2021 - tony-duret - 3 min  - vu 388 fois

DÉPARTEMENTALES À La Grand’Combe, la dernière ligne droite se joue aussi sur le marché

Patrick Malavieille, avec son suppléant Sylvain André (à gauche), tractait sur le marché de La Grand'Combe. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Dimanche dernier, au soir du premier tour des élections départementales, les conseillers départementaux sortants, Patrick Malavieille et Isabelle Fardoux-Jouve, sont sortis largement en tête (relire ici). Ils devront toutefois passer par un deuxième tour contre le Rassemblement national de Jean-Michel Martin et Marie-Ange Jardin.

Ce n’était pas l’affluence des grands jours, ce mercredi matin, sur le marché de La Grand’Combe. Il n’empêche que ses allées offrent une formidable opportunité aux candidats de rencontrer leurs électeurs. Patrick Malavieille, maire de la commune, est ici dans son jardin. Il prend le café avec l’un, tape sur l’épaule d’un autre, plaisante avec un troisième, mais n’oublie jamais de tendre son tract du deuxième tour. L’expérience. « Tu y penses dimanche », lance-t-il à un jeune homme à qu’il vient de donner le prospectus. « Beh j’ai voté dimanche dernier », lui répond le garçon. « Je le sais, mais je te rafraîchis la mémoire », sourit Patrick Malavieille.

Avec son score de 62,73% des voix au premier tour, le maire de La Grand’Combe se dit « serein » et « confiant », sans être triomphaliste. Pas le genre de la maison : « Une élection n’est par principe jamais gagnée d'avance », rappelle-t-il avant de livrer son analyse : « On rencontre trois catégories d’électeurs. Ceux qui pensent qu’on est déjà élus vu qu’on a fait plus de 50% des voix. Je leur explique qu’en raison d’une forte abstention, il y aura un deuxième tour. La deuxième catégorie, ce sont les gens qui m’assurent qu’ils vont revenir voter. La troisième, très minoritaire, sont ceux qui me disent qu’ils ne sont pas intéressés ».

Même si ces derniers seront difficiles à convaincre, le conseiller départemental sortant ne baisse pas les bras. Bien au contraire, il les agite constamment pour distribuer les 10 000 exemplaires de son tract qui souligne, entre autres, sa profonde connaissance de son canton. Un petit tacle à ses adversaires du Rassemblement national, « des Nîmois ».

Jean-Michel Martin (Rassemblement national) ce matin sur le marché de La Grand'Combe. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Il est vrai que Jean-Michel Martin, présent lui aussi sur le marché à la même heure, est beaucoup moins arrêté par les passants. Distribuant son tract, cet ancien militant du parti Les Républicains n’a pas la tâche facile sur des terres où avant de passer l’arme à gauche, on vote à Gauche de père en fils. Idem pour leurs filles et épouses. Autant dire que l’opération séduction est plus compliquée que pour son homologue communiste…

« Je veux même pas en entendre parler », repousse un homme à qui Jean-Michel Martin vient de tendre son tract aux couleurs du Rassemblement national. Plus loin, un couple accepte de le prendre mais prévient : « On n’est pas du coin ». Et alors, Jean-Michel Martin non plus ! Le candidat, combatif, insiste et compte bien aller chercher les électeurs. Il lui en faudra beaucoup plus qu’au premier tour pour rattraper son retard (20,04% des voix). Pour cela, il ne s’en cache pas, il espère que « les électeurs de Droite se mobiliseront ». Il analyse : « De toute façon, les électeurs Les Républicains ne pourront pas voter pour la Gauche. Et je leur rappelle qu’on peut gagner le Département. Nous sommes présents au deuxième tour sur 17 cantons sur 23. La Droite, elle, c’est 8 sur 23. Elle ne peut plus gagner ». En clair, selon lui, voter utile, c’est voter Rassemblement national.

Sur son canton de La Grand’Combe, Jean-Michel Martin se dit « ravi d’être en combat contre Patrick Malavieille » car cela offre aux électeurs « un combat de choix stratégiques ». Il s’explique : « La Gauche a fait tellement de désastres sur un plan économique qu’il  est temps de changer. Et Patrick Malavieille truste tout ce qui tourne autour de la politique depuis très longtemps. Pour changer, c’est maintenant ou jamais », conclut-il. En l'occurrence, ce sera dimanche.

Tony Duret

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