Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 06.01.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 675 fois

ÉDITORIAL Emmanuel Macron entendra-t-il ?

L'entrée de l'école Georges Bruguier à Nîmes Photo via MaxPPP - PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE/MAXPPP

Il y a quelques jours, les directrices et directeurs des écoles des quartiers Clos d’Orville et Chemin Bas d’Avignon à Nîmes ont pris la plume pour écrire directement au président de la République. Une lettre transmise à notre rédaction comme une forme de bouteille à la mer pour alerter Emmanuel Macron sur la mise en danger des élèves et familles qui fréquentent les établissements du quartier. Des sanctuaires, des biens précieux aujourd'hui la cible de criminels et délinquants qui n'ont rien à faire de l'enseignement tant leur passion pour l'argent facile a pris le pas sur tout le reste. Y compris le respect de leur propres parents ou petits frères ou soeurs. Il est aujourd'hui dangereux de faire ses achats, se promener, amener son enfant à l’école comme le dénoncent l'ensemble des directions de ces établissements scolaires. Des actes du quotidien devenus presque impossibles. Ou alors avec la boule au ventre. Par peur après "les règlements de compte à coup d’armes à feu en plein jour, les intrusions dans les établissements scolaires, l'occupation des bâtiments, menaces, invectives aux abords des écoles et du collège, incendies déclenchés contre les murs des écoles, déclenchements d’alerte « attentat/intrusion », cris d’alerte des guetteurs quotidiens", comme en témoigne ce personnel éducatif à bout de souffle et de solutions, qui n'a pas pour autant démérité depuis tant d'années. Dans un état de droit digne de ce nom, on peut donc s'indigner que des petits caïds fassent leur loi en toute impunité. Mais comment faire ? Si la réponse était aussi évidente, cela ferait un moment que le problème serait réglé. Emmanuel Macron, les députés de la majorité, les forces de l'ordre et le préfet ne sont pas plus bêtes que la moyenne. Le mal est en réalité bien plus profond. Et il faudra probablement de longues années pour l'éradiquer. Cela n'empêche pas d'encourager à plus de présence policière, indéniablement. Mais le tout répressif a ses limites. Il est temps de se donner réellement les moyens pour recoudre le fil qui s'est brisé. En misant sur les services éducatifs, les partenariats avec les associations dynamiques et responsables, la réinstallation des services publics disparus depuis longtemps. Et probablement en faisant à nouveau confiance à cette jeunesse perdue. L'éducation doit prendre sa part. Mais elle ne remplacera jamais la main tendue à ceux qui en sont éloignés depuis longtemps. Un peu comme ces directrices et directeurs qui appellent à l'aide. Emmanuel Macron entendra-t-il cette souffrance ? Peut-on douter de tout ?

Abdel Samari

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