Publié il y a 1 an - Mise à jour le 02.05.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 453 fois

ÉDITORIAL La nouvelle Gauche : choisir sans se trahir

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On peut reprocher beaucoup de choses à Jean-Luc Mélenchon mais certainement pas son sens politique. Et sa capacité de communication hors du commun. Au soir du second tour de la Présidentielle, alors qu'Emmanuel Macron fraichement réélu n'a même pas encore savouré sa victoire, le leader de La France Insoumise prend déjà la parole pour annoncer qu'il veut présider l'Assemblée nationale en devenant au mois de juin prochain, le Premier ministre de la France. Comme si on présidait l'Assemblée nationale... Comme si la Présidentielle n'avait pas eu lieu, mettant de côté sa défaite quinze jours plus tôt au suffrage universel... Comme si finalement, il était plus légitime que celui qui venait de dépasser les 58% des voix. Bien sûr, les amis de Mélenchon diront que le président Macron a été mal réélu. Mais le représentant de l'Union populaire peut-il lui aussi se targuer d'avoir réalisé un score de près de 22% à lui seul ? Surtout qu'il a largement bénéficié d'un vote utile à Gauche, et peut-être aussi a-t-il récupéré des voix auprès des déçus du premier quinquennat d'Emmanuel Macron qui se sont refusés à voter pour l'extrême-droite. Toutefois, alors qu'il avait quitté le Parti socialiste avec panache en 2008 considérant ne plus partager la vision de la Gauche avec ses camarades arborant la rose - ces derniers ayant trop tendance à ses yeux à se laisser aller à une dérive libérale - quinze longues années plus tard, il réussit à torpiller ce qu'il reste du mouvement fondé par Jean Jaurès. Qui a mis à la tête du pays, à deux reprises, deux fortes personnalités : François Mitterrand puis François Hollande. C'est d'ailleurs ce dernier qui serait la cause de tous les maux des Socialistes, surtout des frondeurs. Ils ont vite oublié à quoi l'ancien chef du PS a dû faire face pendant son mandat... Alors que depuis 1965, sous la houlette de François Mitterrand, le Parti socialiste a toujours fait le choix d'une candidature de Gauche non communiste pour ensuite aboutir à des accords de gouvernements avec les autres forces politiques, aujourd'hui, c'est l'inverse qui est en passe de se produire. Les forces de Gauche sont d'accord entre elles à l'exception d'une partie des Socialistes historiques qui ne veulent pas d'une alliance en carton. Pas question de s'allier avec La France Insoumise alors qu'il y a plus de propositions qui les séparent que de sujets qui les rassemblent. Oui mais en 2022, c'est Jean-Luc Mélenchon qui est désormais légitime à Gauche. Alors les nouveaux frondeurs doivent se décider rapidement : ce sera soit Macron, soit la nouvelle histoire de la Gauche ! Il va falloir choisir, sans se trahir...

Abdel Samari

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