Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 24.09.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 542 fois

FAIT DU JOUR À Bagnols, la solidarité se conjugue au pluriel pour rénover un lieu d’hébergement associatif

Les bénévoles à l'oeuvre pendant la journée solidarité logement, hier à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Hier matin, la villa située sur l’avenue du Languedoc, à Bagnols, avait quelque chose d’une ruche.

Dans chaque pièce, plusieurs personnes en combinaison s’affairent à rénover et repeindre les murs et installent des lustres pendant qu’une enceinte disposée à l’étage diffuse du reggae, histoire de travailler en musique.

Peinture et éclairage neufs

35 bénévoles ont œuvré toute la journée dans cette villa louée par l’association Riposte, qui s’occupe notamment de personnes souffrant d’addictions, dans le cadre d’une journée particulière initiée par la fondation de l’entreprise Onet dans sept villes en France* dont Bagnols, la « journée solidarité et logement. »

« La fondation fait depuis plusieurs années cette journée, car il y a encore en France 700 000 personnes sans logement, et que sans logement, l’emploi n’est pas possible », explique Salim Bourenane, ingénieur chez Onet Technologies et porteur de la journée Bagnolaise.

Et après avoir rénové l’année dernière des studios d’urgence de l’Entraide Protestante destinés aux femmes battues ou sans-abris, la fondation a décidé cette année de rénover la pension de famille de l’association Riposte, qui accueille actuellement dix résidents en proie à des problèmes d’addictions. « On refait la peinture, mais aussi les éclairages, note Salim Bourenane. On a acheté 55 ampoules LED et 12 lustres, pour que les résidents se sentent mieux dans la maison et que l’association puisse dispatcher l’argent économisé sur la facture d’électricité en fonction des besoins. »

Pour ce faire, la fondation a débloqué un budget de 2 000 euros, et Salim Bourenane a pu compter sur la solidarité de commerçants Bagnolais, l’entreprise Sodirep ayant « offert quasiment 300 euros de matériel », quand la boucherie voisine a pris en charge le repas du midi. C’est aussi grâce à cette aide en nature et aux économies qu’elle a permis que l’éclairage de la villa a pu être changé. « C’est un bonus », note Salim Bourenane.

L'équipe de bénévoles au complet (Photo : Nathalie Chapelle / DR)

« Une belle émulsion » de bénévoles

Et outre les commerçants, l’action a fédéré des bénévoles venus d’horizons différents : « sur les 35 bénévoles, nous en avons 9 de chez Onet, 8 de la Légion étrangère de l’Ardoise, 4 du Centre Hospitalier de Bagnols, 3 jeunes de l’association Riposte, le responsable de la maison et 8 résidents », détaille Salim Bourenane. Une participation significative des résidents vue très positivement par le responsable de la maison Marc Laugier : « les résidents ont beaucoup de problèmes d’addictions, ils sont en recul vis-à-vis de la société et ont plutôt l’habitude de se sentir rejetés. Là, ça leur fait une ouverture d’esprit, il y a différents mondes, sans compter qu’il est très rare que la maison s’ouvre vers l’extérieur. »

« On est tous d’univers différents, mais ça matche super bien alors que ce n’était pas évident au départ », explique la chargée de communication de l’hôpital de Bagnols Nathalie Chapelle, venue participer à cette « belle émulsion », selon les termes de Salim Bourenane. Concrètement, l’équipe de bénévoles avait la journée pour finir les travaux, dans une ambiance de travail certes, mais décontractée : « ici il n’y a pas de niveau hiérarchique, on est là pour faire ce qu’on peut pour les gens qui en ont le plus besoin », affirme le coordinateur de cette journée pour la Fondation Onet.

De fait, les travaux ont avancé au pas de charge, et tout le monde a donné de sa personne pour rafraîchir une maison qui en avait bien besoin. De quoi redonner le sourire aux résidents et au maître des lieux Marc Laugier : « c’est super, vraiment. »

Et aussi :

La maison, qu’on peut qualifier de pension de famille, est gérée par l’association Riposte depuis 6 ans. « Il y a un règlement intérieur et les résidents paient tous un loyer, ils sont tous à jour », explique Marc Laugier. Certains sont passés par la rue et ont des parcours de vie parfois accidentés, et y ont trouvé un vrai foyer : « on vit pratiquement tous ensemble ici, on mange ensemble le lundi soir et on fait les courses ensemble », présente Marc Laugier. Le lieu reste ouvert « pour un jour, une semaine ou pour la vie, affirme le responsable des lieux. Le plus ancien résident y est depuis l’ouverture. »

* Marseille, Cherbourg, Lille, Tours, Montluçon, les Ulis et Bagnols

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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