Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 16.04.2021 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 714 fois

FAIT DU JOUR À l’ONU, des élèves de D’Alzon veulent améliorer le climat scolaire

Les élèves de l'institut d'Alzon ont défendu 101 amendements, ce mercredi après-midi (Photo : droits réservés)

Dix élèves de l’Institut D’Alzon ont défendu 101 amendements auprès de l’association Campus des médiateurs, en direct des Nations unies, ce mercredi.

Dans sa classe de première, Rosa-Lise déborde d’enthousiasme. Ce mercredi, l’adolescente fête ses 16 ans. Un anniversaire qu’elle a passé à l’Institut D’Alzon avec neuf autres de ses camarades. « Normalement, nous devions aller à Genève pour défendre nos amendements aux Nations unies. Malheureusement, à cause de la crise sanitaire, nous sommes restés à Nîmes », explique-t-elle. Un brin déçue de pouvoir fouler le sol onusien, Rosa-Lise ne boude pas son plaisir de défendre ses idées.

Rosa-Lise, 16 ans, aimerait devenir plus tard « journaliste, politicienne ou chanteuse » (Photo : Coralie Mollaret)

Animée par un désir « d’égalité entre les personnes LGBT et celles issues de différentes ethnies », Rosa-Lise a participé avec ses camarades à la présentation de 101 amendements. La plaidoirie des élèves s’est faite, ce mercredi, en visioconférence avec Jacky Pamart, président de l’association Campus des médiateurs. Lui a eu la chance de pouvoir siéger aux Nations unies, puisque cette aventure inédite est à son initiative. Le partenariat entre son association et l'institut D'Alzon ayant été conclu en septembre 2020. 

Des mesures faites pour et par les élèves

« Jacky est un jeune homme de 25 ans. Il a été moqué et malmené pendant sa scolarité à cause de son bégaiement. Il a même fait une tentative de suicide… Finalement, il a décidé de consacrer sa vie à toutes les victimes de violences », raconte Laurent Vernettes, directeur de l’école primaire, en charge du projet. Loin de s’inscrire « contre » quelque chose, ce projet se veut pour « l’amélioration du climat scolaire. »

Il aura fallu quatre mois de travail à ces dix élèves (issus du CM2, de la 6ème, 3ème, mais aussi du lycée…) pour pondre ces 101 amendements. Ces dernières années, la prise en compte de l’avis des élèves est une petite révolution dans le milieu scolaire. C’est ce que confirme le directeur de l’Alzon, Yvan Lachaud, au regard de ses 30 ans d’expérience : « ce changement de méthode reflète un grand besoin… Nous avons de plus en plus de familles et de jeunes en difficultés. »

Les 10 élèves de l'institut d'Alzon (Photo : Droits réservés)

Derrière leur micro, les élèves soutiennent tour à tour leurs propositions. « On pourrait mettre des barrières infranchissables. Ça éviterait que certains élèves ne sortent de l’établissement. On éviterait aussi quelques drames », défend Hélène. Un autre amendement porte sur l’aménagement des établissements : « Il faudrait requalifier les abords extérieurs pour permettre aux élèves d’attendre calmement et sereinement la personne qui vient les chercher. » D’autres sont plus écologiques : « D’ici trois ans, les établissements scolaires pourraient fonctionner à 75% avec l’énergie renouvelable. »

Entre deux mesures, Martin, 11 ans, s’accorde une pause : « Au départ, j’ai eu un peu le trac.  Mais c’est important ce que l’on fait pour aider les autres. Quand on dit ce que l’on pense aux gens, ils se rendent compte qu’il faut agir » En classe de CM2, le garçonnet a été élu capitaine des médiateurs. Une idée là-aussi issue de l’association de Jacky Pamart. « Je porte un brassard pour que les autres viennent me voir lorsqu’il y a un problème. C’est le cas lors pour la constitution des équipes de foot. Parfois certains garçons ne veulent pas de filles… », témoigne Martin.

Martin, 11 ans, a été élu médiateur par ses camarades pour régler les litiges de la cour de récré (Photo : droits réservés)

Que deviendront ces amendements ?

Les idéaux des jeunes de d’Alzon n’attendent que la volonté politique des gouvernants. En une journée, les idées de ces jeunes auront eu le mérite de rafraîchir le débat public, foulant au pied le fatalisme dans lequel il est aisé de succomber. Quand elle sera plus grande, Rosa-Lise aimerait devenir « journaliste, politicienne ou chanteuse. Quand je parle de politicienne, ce serait plus ambassadrice à l’international. »

Toutes ces propositions « seront intégrer à la charte pour améliorer le climat scolaire », indique Laurent Vernettes. Durant la séance, Jacky Pamart a expliqué que « les Nations unies n’étaient pas uniquement ce que l’on voyait à la télévision. Leurs décisions concernent des choses très concrètes : code de l’aviation, corridors humanitaires… » En juin, les élèves devraient se rendre à Salt Lake City, dans le cadre de leur projet. C’est tout ce qu’on leur souhaite.

Coralie Mollaret 

Coralie Mollaret

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