Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 19.05.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 921 fois

FAIT DU JOUR À Nîmes, Laurent Wauquiez en star des Républicains

Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône Alpes (Photo : Coralie Mollaret)

Officiellement, ce mercredi, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est venu motiver ses troupes à l’approche des Législatives. Officieusement, certains militants l'imaginent déjà faire campagne pour la présidence du parti Les Républicains. 

« Il faut lui dire de rentrer, sinon on n’en a pas fini  », lâche le secrétaire départemental Les Républicains, Franck Proust, faisant de grands signes à Laurent Wauquiez alpagué par les militants à l'entrée de la permanence. Hier matin, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, 47 ans, est arrivé telle une star sur la Croisette. Tous les codes étaient réunis. La montée des marches cannoises a été remplacée par un passage près du canal de la Fontaine pour rejoindre le QG des Républicains nîmois.

Avec une bonne demi-heure d'avance, d'irréductibles militants l'attendent déjà. Ces groupies espèrent lui serrer la main, lui dire un mot et même prendre un selfie avec le grand poivre et sel. « Alors, elle est où Isabelle Valentin (du nom de la députée qu’il va suppléer aux Législatives, NDLR) ? », demande une militante. « Ah, vous en savez des choses ! », rétorque l’intéressé, sourire en coin. Pas de doute : à Nîmes, l’ancien patron des LR est chez lui. Ce n’est pas son poster dédicacé et encadré, soigneusement placé derrière le bar de la permanence, qui dira le contraire. 

À la permanence LR rue Gaston Boissier (Photo : CM)

Avant le démarrage des discours, des militants scandent en cœur : « On est avec vous ! » Pour aller où ? Pour quoi faire ? Officiellement ce mercredi, Laurent Wauquiez était en déplacement pour soutenir les candidats LR aux Législatives. Officieusement, « il vient se promener pour prendre la température... », analyse un élu nîmois. Après le scrutin de juin, la Droite devra se trouver un nouveau chef. Laurent Wauquiez, qui a occupé le poste de 2017 à 2019, s'est donné l'été pour y réfléchir. Et comme un mauvais film, l'effondrement de la candidature de Valérie Pécresse à la Présidentielle menace une nouvelle fois l'existence de la Droite républicaine.

Franck Proust à Laurent Wauquiez : « C’était une erreur

de démissionner » 

En bon metteur en scène, Laurent Wauquiez a d'abord assuré aux militants que « les Législatives ne donneront pas le même résultat que l'élection présidentielle. Les Français se réveillent. Ils vont vouloir rééquilibrer les choses, ne pas donner les pleins pouvoirs à un seul homme ». Sans donner de détails, le président de Région lance d'un air assuré : « On commence à avoir les premiers sondages par circonscription. Là où l’on a fait 3 % à la Présidentielle, notre candidat aux Législatives récolte 30 % au premier tour. » Le premier tour de scrutin, le 12 juin, dira si le passage de la fiction à la réalité s'est produit. 

Le discours de Laurent Wauquiez laisse place à une deuxième séquence sur l’avenir de son parti : « Parfois, il vaut mieux tout reprendre de la cave au plafond. On va le faire ensemble ! » Franck Proust, qui vient d’essuyer la démission de poste de secrétaire départemental adjoint, Julien Plantier, acquiesce. « Nous avons ici un homme d’exception », poursuit le Nîmois, « il a eu le courage après les Européennes de démissionner de la présidence des LR. Je pense avec le recul que c’était une erreur. On ne peut pas incarner un programme politique en quelques mois. »

Pour son grand final, Laurent Wauquiez évoque sous les huées des militants la récente autorisation du port du burkini dans les piscines municipales à Grenoble : « Je ne lâcherai rien sur cette question ! Il faut être fou pour ne pas comprendre. Le maire veut acheter des voix en pactisant avec l’islamisme. Il n’y aura pas un euro de la Région qui continuera à financer le maire de Grenoble. » Friand de faits divers, Laurent Wauquiez poursuit en mentionnant « une femme enceinte qui a été rouée de coups par des migrants ». Et d'assurer que « rien n’est fait pour nous protéger de l’insécurité, nous avons une justice qui protège les délinquants. »

Pour son clip de fin, Laurent Wauquiez a sorti une citation de Henri de la Rochejaquelein, militaire qui a défendu le roi Louis XVI pendant la Révolution : « Si j'avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi. » Les électeurs s'en chargeront peut-être.

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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