Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 12.02.2022 - anthony-maurin - 5 min  - vu 1125 fois

FAIT DU JOUR La Croix-Rouge "Veil" sur les familles isolées et les enfants déboussolés

La préfète du Gard Marie-Françoise Lecaillon et Philippe Da Costa de la Croix-Rouge (Photo Anthony Maurin).

Philippe Da Costa, patron de La Croix-Rouge française, en visite dans le Gard pour l'inauguration du centre nîmois (Photo Anthony Maurin).

Philippe Da Costa, président de la Croix-Rouge française, inaugurait hier les nouveaux locaux du pôle social de la Croix-Rouge à Nîmes dans le Gard. Avec un bail emphytéotique confié par la Mairie de Nîmes à la Croix-Rouge française, ce nouvel espace va pouvoir compléter l'offre de la structure.

L’association, dans le Gard, compte plus de 500 bénévoles répartis dans 13 unités locales. La Croix-Rouge française emploie près de 350 professionnels sur dans des Ehpad et Ssiad, un Institut Régional de Formation dans les métiers de Sanitaire et du Social (IRFSS), un Pôle de Lutte contre les Exclusions (PLEX) avec plus de 130 salariés gérant le service intégré d'accueil et d'orientation...

Mais La Croix-Rouge c'est aussi des maraudes départementalisées, des Centres d’accueils des demandeurs d’asile et un Hébergement d’urgence des demandeurs d’asile d’une capacité de 440 places, des dispositifs de mise à l’abri en collectif et en diffus pour des personnes isolées, des familles et des femmes victimes de violence sans oublier un Accueil santé social et près de 141 places en Intermédiation Locative (IML) !

L'espace bébé-parents (Photo Anthony Maurin).

Âgé de 58 ans, Philippe Da Costa, est depuis de nombreuses années engagé au sein de la Croix-Rouge française. Dès 1979, il intègre la Croix-Rouge dans le Jura comme équipier secouriste puis chef d’intervention. Il rejoint ensuite le siège national de 2002 à 2011 et prend la fonction de Directeur de la Vie associative. Il entre au conseil d’administration en 2013, est nommé secrétaire national en 2017 avant d’être, le 10 septembre 2021, élu président de la Croix-Rouge française pour un mandat de quatre ans. Il succède ainsi au Professeur Jean-Jacques Eledjam.

Philippe Da Costa pendant son discours (Photo Anthony Maurin).

Philippe Da Costa, était donc nîmois le temps d’inaugurer, au côté de Marie-Françoise Lecaillon, préfète du Gard, et de Chantal Barbusse, représentant Jean-Paul Fournier, les nouveaux locaux du pôle social de la Croix-Rouge française, situés au 9 rue du Mail à Nîmes. Ce pôle, dédié aux femmes avec enfants en situation de vulnérabilité et victimes de violence, est constitué d’un centre d’hébergement, d’un accueil de jour familles et d’un espace bébé-parents où professionnels et bénévoles de l’association œuvrent en complémentarité.

Un coin pour accueillir les familles, une sorte de salle d'attente (Photo Anthony Maurin).

Le site peut accueillir jusqu’à 45 personnes, il se compose de 21 chambres pouvant accueillir des femmes seules ou avec enfants. Un hébergement spécifique pour femmes victimes de violence qui est complété par une offre d’appartements en diffus également. Cette mise à l’abri connaît un taux d’occupation de 100 % en continu. La rénovation du site permet de proposer un point hygiène, un lieu d’accueil et d’écoute par des professionnels. Un espace où sont également organisés des d’ateliers collectifs autour de la parentalité, des droits des femmes et des enfants en lien avec les services spécialisés.

Un espace plus convivial à destination des familles (Photo Anthony Maurin).

Ce service vient compléter l’offre Croix-Rouge sur le territoire et permet de travailler avec les familles autour de la parentalité à travers des ateliers animés par les bénévoles nîmois. Cet Espace Bébé-Parents s’adresse aux parents et aux femmes enceintes, ayant un enfant jusqu’à trois ans. Il se fixe trois objectifs, accueillir et créer du lien social notamment grâce à des ateliers mais aussi écouter et échanger en matière de nutrition infantile, d’hygiène, d’éveil et orienter les familles si elles ne l’ont pas encore été vers les acteurs sociaux pertinent. Enfin, troisième et dernier objectif, soutenir les parents à travers une aide matérielle : vêtements, matériel et articles de puériculture, produits d’hygiène corporelle.

La Croix-Rouge française a une longue expérience de ce type de dispositif puisque celui de Nîmes est le 29e EBP en France et il sera géré par une équipe de bénévoles. Il bénéficie d’un soutien au démarrage de la Fondation Nestlé. Localement, il a déjà obtenu la reconnaissance du CCAS de Nîmes et des professionnels de la petite enfance, de la PMI du Gard ainsi que d’autres associations humanitaires qui orientent les familles vers ce dispositif.

Un lieu entre la salle d'attente et le salon, idéal pour questionner les familles en douceur et en toute sérénité (Photo Anthony Maurin).

Le bâtiment, vous l'avez compris, nécessitait une réhabilitation importante pour accueillir les publics dans les conditions les plus dignes possibles. C’est ainsi que, près de 600 000 euros ont été investis sur le site grâce au soutien de l’État. Ces travaux en plein cœur de Nîmes ont permis de proposer une offre d’hébergement pour Personnes à Mobilité Réduite (PMR) grâce à des chambres dédiées, d'améliorer et développer les dispositifs d’hébergement pour femmes victimes de violence (FVV), mais aussi de créer une plateforme de services / pôle ressources pour les FVV et enfants professionnelles.

La cuisine, l'endroit où le changement est le plus visible (Photo Anthony Maurin).

Marie-Chantal Barbusse, adjointe au maire de Nîmes et déléguée à l’action sociale tout en étant présidente déléguée du CCAS est heureuse. "Je suis l'engagement de La Croix-Rouge lors des épisodes douloureux qui émaillent les vies de chacun. Je constate l'embellissement de ces locaux que je connais depuis des années et je suis contente pour la douzaine de salariés qui y travaille ainsi qu'à la trentaine de bénévoles qui y passe des heures. Félicitations à toutes et tous !"

Face à la cuisine, la salle à manger (Photo Anthony Maurin).

Le président national de La Croix-Rouge est lui aussi ravi d'être Nîmois le temps d'une journée. Il commence son propos par une citation de Simone Veil, "Aussi longtemps qu'on s'entend, qu'on partage, on vit ensemble." Pour lui, c'est l'essence même de la raison de vivre de sa structure. "Tout cela résume l'action de ce centre ! Les différents espaces qui entourent le tilleul centenaire sont très importants pour ces familles isolées avec femmes et enfants. Ici, chacun peut être écouté, guidé car nous luttons contre l'exclusion en innovant, en évoluant, en créant."

Même des machines à laver sont prêtes à l'emploi (Photo Anthony Maurin).

Et le président de reprendre, "L'importance des travaux effectués ici offre de nouvelles perspectives et des jolis espaces en commun avec une amélioration de l'hébergement et de l'accompagnement. Ce fut. aussi l'occasion de renforcer notre dispositif en créant l'espace Bébé-Parents. Tous les dispositifs mis en place offrent une parfaite réponse aux demandes mais aussi de meilleures conditions de travail aux salariés et aux bénévoles." Après avoir remercier et assurer l'État comme la Ville des bonnes relations qu'il existe entre ces diverses parties, Philippe Da Costa a dévoilé le nouveau nom du centre nîmois. "Il a été choisi par es gens d'ici et le centre s'appellera désormais Simone Veil ! Que tout le monde s'y sente bien et soit nourri de l'esprit de Simone Veil ou encore d'Henri Dunant !"

Pour les demandes concernant les affaires de première nécessité (Photo Anthony Maurin).

En guise de conclusion, Marie-Françoise Lecaillon a pris la parole. En tant que préfète du Gard, elle constate le travail de fond de La Croix-Rouge. "Aujourd'hui, nous voyons l'aide aux plus démunis mais vous faites tant de choses... Ce centre est important car unique à Nîmes, en effet La Croix-rouge y accueille des familles. La Croix-rouge est un vrai pivot quand on parle de dispositifs d'accueil et d'hébergement. Si l'État a subventionné les travaux c'est aussi grâce au Plan de Relance. En effet, c'est une belle utilisation des crédits publics dans le cadre de la cohésion sociale ! Les locaux étaient si vétustes que vous aviez dû déménager. Avec l'augmentation des violences intrafamiliales, ce centre apporte différentes réponse adaptées aux besoins. Votre action est importante. Que ce centre devienne un vrai lieu d'accueil et de fraternité !"

Quelques affaires pour les enfants sont également disponibles (Photo Anthony Maurin).

Centre Simone Veil, 9 rue du mail 30 900 Nîmes. Tel : 04.66.67.08.61.

Anthony Maurin

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