FAIT DU JOUR Vigilance et civisme pour arrêter les voleurs à Bezouce
Devant la recrudescence des cambriolages, la police municipale de Bezouce appelle les habitants à signaler toute présence suspecte. Régulièrement ciblée par les voleurs, la commune paye cher sa surexposition avec près de 15 000 véhicules qui traversent le village tous les jours.
Bezouce se réveille doucement après le week-end (ce reportage a été réalisé lundi 10 octobre, NDLR). L’unique bar et la boulangerie du centre sont fermés le lundi matin. Alors nos pas nous mènent rapidement à l’épicerie du coin. Le commerce est flambant neuf, il n’a ouvert que depuis quelques jours. À l’intérieur, Manu, le gérant, est affable et sait se rendre sympathique : « Si ça vous intéresse, ici je fais le café. Il est très bon et j’ai même des fougasses. » Rigueur professionnelle oblige, on vérifie aussitôt l’information. L'épicier dit vrai et son offre est très correcte : 2,20 € le tout.
L'arrivée de ce nouveau magasin réchauffe le cœur des Bezouçois qui sont particulièrement préoccupés par les récents cambriolages qui ont eu lieu dans leur commune. Bernard est Picard, expatrié depuis longtemps dans ce village situé à 15 kilomètres au Nord-Est de Nîmes. L’ancien marin, qui a jeté l’encre dans ce village de 2 300 habitants, a entendu parler d’un vol en particulier : « Je connais quelqu’un qui s’est fait voler une palette d’olives à Bezouce. » L’olive est la spécialité locale et des personnes mal intentionnées auraient donc dépouillé un oléiculteur du coin.
« Tant que la justice ne les punira pas, ils ne s’arrêteront pas ! »
Mais que faire pour se prémunir des vols ? Manu, l'épicier, a déjà tout prévu : « J’ai quatre chiens, dont un Patou, et ils n’ont rien mangé depuis trois jours. Si un cambrioleur rentre chez moi, il aura affaire à eux ! » N’allez pas croire que l’épicier maltraite ses animaux, c’est juste une plaisanterie, mais les candidats cambrioleurs sont avertis. Chez les autres commerçants du village, le ton n’est pas toujours à la plaisanterie. Daniel, le coutelier, a eu la désagréable surprise d’arriver un matin et de trouver le rideau métallique de son magasin endommagé.
Les malfaiteurs ne sont pas parvenus à pénétrer dans le commerce, mais les dégâts ont généré des frais à l’artisan. Ce dernier ne décolère pas : « Ils étaient cagoulés et ils ont fait coucou à la caméra. Ils savaient qu'ils ne risquait rien. Tant que la justice ne les punira pas, ils ne s’arrêteront pas ! » Le commerce mitoyen de la coutellerie a connu une mésaventure similaire. Comme son nom l’indique, Piscine Équipement propose des produits liés aux piscines. Il y a quelques mois, le rideau métallique et la vitrine ont été forcés par une voiture-bélier.
Six cambriolages ou tentatives en douze jours
« Il y a eu plus de dégâts que de pertes marchandes. Heureusement, les voleurs ont mal calculé leur coup et ils n’ont réussi qu’à se créer une petite ouverture par laquelle ils ne pouvaient pas faire passer de gros produits », explique Fabien qui gère le magasin avec son épouse. Malgré tout, les commerçants sont durablement marqués par ces méfaits. Du côté de la mairie, on prend le problème au sérieux car six faits (cambriolages et tentatives) ont été recensés en douze jours. Cela s'expliquerait par des opérations de police menées dans le sud du département qui ferait remonter les délinquants vers de le Nord.
« Il y a 14 caméras et si je pouvais il y en aurait plus ! »
Alors la police municipale a alerté les Bezouçois sur Facebook, les incitant à rester vigilants. Mais l’unique policière municipale ne peut pas tout faire puisqu’elle gère déjà l’administratif, les concessions du cimetière et les incivilités comme les décharges sauvages. Pour lutter contre les vols et les cambriolages, la municipalité a aussi misé sur la vidéosurveillance. « Il y a 14 caméras et si je pouvais il y en aurait plus ! Elles ont déjà permis de résoudre des affaires », assure Antoine Marcos, le maire, qui poursuit : « La route qui traverse le village est empruntée par 14 000 véhicules par jour. L’été c’est pire et on ne peut même pas traverser la rue. Cela donne une grosse exposition et pas seulement à des personnes bien intentionnées. Je sais de quoi je parle car j’ai été cambriolé il y a une vingtaine d’années. »
Un véhicule blanc, trois femmes et trois hommes
Les cambrioleurs délaissent le centre du village pour se concentrer sur des lotissements un peu à l’écart, notamment le long de la D 6086 qui relie Nîmes à Avignon. La rumeur évoque la présence d'un véhicule blanc, qui tournerait dans le quartier de la colline où il y a justement eu des cambriolages. Trois femmes et trois hommes seraient à bord, mais tout cela relève des on-dit. « Il y a une augmentation des cambriolages dans le secteur et nous renforçons notre présence sur les lieux. Il faut que les habitants appellent le 17 s’ils constatent quelque chose d’anormal. Tant pis si c’est une erreur et que l’on se déplace pour rien. Ce n’est pas grave, il ne faut surtout pas avoir peur de nous appeler », insiste la gendarmerie de Marguerittes qui compte sur le civisme des Bezouçois pour les aider à arrêter les cambrioleurs. Et si cela ne suffit pas, il y a toujours le Patou de Manu qui a très envie de croquer les mollets des voleurs.
Norman Jardin
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