Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.04.2022 - thierry-allard - 4 min  - vu 1024 fois

FAIT DU SOIR Pâques au Pont, première étape du « nouveau souffle » du Pont du Gard

Le directeur du site du Pont du Gard Sébastien Arnaux (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le Pont-du-Gard vu de l'arrière (Photo Yannick Pons) • Yannick Pons

Après deux années marquées par la crise sanitaire, le Pont du Gard sort de son hibernation en ce week-end pascal avec la première édition de "Pâques au Pont". « Un festival des arts de la rue à la campagne », comme le présente son directeur, Sébastien Arnaux. 

Et il l’affirme, ce festival n’est que « la première étape » du retour sur le premier plan culturel de l’aqueduc romain. Interview. 

Objectif Gard : "Pâques au Pont" marque-t-il un nouveau départ pour les événements au Pont du Gard ?

Sébastien Arnaux : Nous avions "Garrigue en fête", que nous avons dû arrêter pendant les deux ans de crise sanitaire, et Patrick Malavieille (président de l’établissement public du Pont du Gard, ndlr) nous a demandé de redonner un nouveau souffle pour en faire un événement culturel. C’est un festival des arts de la rue à la campagne, où on va se retrouver en famille pour venir voir des spectacles, avec plus de 20 compagnies sur le site sur les deux jours, vivre des émotions ensemble, manger des produits du terroir, pique-niquer. L’idée est que ça devienne une date importante dans le département, qui permette de réancrer le Pont du Gard sur le territoire à travers la culture. 

Et à travers un événement familial... 

Familial et culturel. Plus qu’un prétexte pour venir, il faut que la culture soit le lien entre le monument et les gens, avec un événement qui est gratuit, pour profiter du site et des animations. 

Vous insistez beaucoup sur la culture, bien plus que sur l’aspect touristique. 

On a travaillé beaucoup sur le rôle de développement économique du site. L’idée est de retrouver le rôle culturel du Pont du Gard. Ce festival est la première étape, avec l’exposition sur l’amour. Pour les prochaines éditions, nous allons travailler sur son ancrage, en travaillant notamment avec les collèges, pour que le festival ne vive pas que sur deux jours. Nous voulons retravailler sur ce lien entre la culture et le Pont du Gard. Nous considérons que nous avons un rôle sociétal, pas que touristique. 

C’est à dire ?

Il nous faut créer du lien, permettre aux jeunes de se questionner sur les grands enjeux, l’environnement par exemple, à travers le monument. Le Pont du Gard doit avoir un rôle à jouer toute l’année, pas que pendant la saison touristique. Il nous faut faire en sorte que tout le monde ait accès au Pont du Gard. Le sentiment d’appartenance est majeur. Il y a des gamins du Gard qui ne sont jamais venus, il faut qu’ils viennent, c’est leur territoire. On doit partir de la singularité des individus pour les mener à l’universel. C’est le rôle d’un établissement public comme le Pont du Gard. 

Vous dites que tout le monde doit avoir accès au site du Pont du Gard, mais son entrée est payante...

Nous voulons rendre l’accès au Pont du Gard beaucoup plus libre. À partir du 9 mai, venir coûtera 9 euros par véhicule pour la journée, avec la possibilité de transformer ce billet de parking en abonnement pendant un an sans supplément pour pouvoir accéder librement au site.

Certes, mais auparavant, la plupart des habitants du département bénéficiaient de la gratuité grâce à des conventions avec les communes…

On ne peut plus le faire. Un rapport de la Chambre régionale des comptes nous a dit qu’on ne pouvait conditionner une différenciation tarifaire que sur des raisons sociales, pas territoriales. Mais la gratuité reste totale pour les moins de 18 ans, les étudiants et les personnes en situation de handicap. Notre priorité c’est les jeunes, l’accès au musée est aussi gratuit pour les moins de 18 ans et les étudiants. 

Pour revenir à la culture, peut-on envisager le retour du festival "Lives au pont" ?

Pas aujourd’hui. Par contre, des contacts sont en train de se nouer avec la scène nationale du Cratère, à Alès, avec Paloma, à Nîmes, et les autres grandes structures culturelles du département, le service culturel du conseil départemental, les collèges… On ne va plus opérer seuls, mais en maillage avec le territoire. On peut à terme imaginer des spectacles du Cratère ou de Paloma au Pont du Gard, mais on va y aller crescendo pour apprendre à travailler ensemble. 

Se pose la question des moyens alloués à l’établissement public du Pont du Gard, qui ont été réduits ces dernières années. Avez-vous les moyens de vos ambitions ?

Nous sommes sur un lieu qui peut créer sa propre richesse. Dans les cinq ans à venir on va investir plus de 10 millions d’euros dans la transformation du site, sur le musée, la ludothèque, le cinéma, ouvrir les carrières aux visiteurs, se poser la question du vieux moulin… Transformer le site pour devenir attractif toute l’année, et dégager des moyens pour développer la culture et dépendre encore moins des finances publiques. En 2025, nous célébrerons le 40e anniversaire de l’inscription du site au patrimoine mondial de l’Unesco. Il faut qu’à cette échéance on ait déjà transformé significativement le site. 

Propos recueillis par Thierry Allard

"Pâques au Pont", c’est ce dimanche 17 et ce lundi 18 avril au Pont du Gard. La parade d’ouverture se tiendra ce dimanche à 10h30, départ de l’accueil rive gauche. Le programme complet est ici. 

Thierry Allard

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