Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 05.02.2022 - philippe-gavillet-de-peney - 4 min  - vu 2026 fois

LA RÉCAP' Check-point shit / Retour de bâton pour Brutus Giraudier ? / Les gras reliefs de la Maison carrée

L'entrée du Mas de Mingue (Photo Anthony Maurin).

Tous les samedis à 19h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

Check-point shit. L'affaire prêterait volontiers à rire si elle n'était pas bête et triste à pleurer. Cette semaine, et alors que cette situation durait depuis plusieurs jours, il a fallu que des habitants du Mas de Mingue s'en épanchent auprès de l'adjoint au maire François Courdil pour qu'on s'en émeuve : des dealers du quartier avaient installé un sas de contrôle d'accès du quartier en empilant des caddies de supermarché sur la chaussée pour protéger des intrus leur stupéfiant petit commerce illicite. Faute d'être connus de ces braves travailleurs du soir (au nombre d'une grosse vingtaine), autochtones ou pérégrins, les automobilistes qui se hasardaient à passer par là étaient fermement "invités" à décliner leur identité et les raisons de leur présence sur les lieux avant d'être autorisés - ou non - à passer le check-point artisanal. D'aucuns relèveront d'un air goguenard la célérité dudit François Courdil, dont nul n'ignore qu'il est en campagne pour les prochaines Législatives, reste que s'il n'avait pas endossé le coruscant costume du lanceur d'alerte auprès de la presse, on se demande bien quand les autorités compétentes se seraient enfin décidées à se saisir du problème. Dans une ville qui se targue pourtant d'avoir le second effectif de France en termes de policiers municipaux par habitant (plus de 150 au total) ainsi que le deuxième réseau de caméra de vidéosurveillance, on peut en effet légitimement s'étonner de la lenteur de réaction dont ont fait preuve les archers du roi pour intervenir et faire place nette. Moins réactive que l’ochlocratie, la démocratie doit en effet parfois surmonter quelques obstacles dirimants. En l'occurrence, les ordres de la préfecture. Ceux-ci enfin donnés, la police municipale et la police nationale intervenaient conjointement une première fois pour enlever les caddies dérobés à un supermarché voisin. Las, deux jours après, bis repetita ! Les caddies et les dealers étaient de retour. De son côté, la préfecture par voie de communiqué soulignait qu'une "opération d’ampleur, mobilisant notamment 28 policiers de la DDSP" avait donné lieu à "la saisine de produits stupéfiants, à l'interpellation d’un individu pour entrave à la circulation et à l’établissement, à l’encontre de guetteurs, de trois contraventions pour tapage". Un impressionnant tableau de chasse qui n'a pas plus que ça terrifié les marchands de cannabis si l'on en croit les poubelles et les planches qui ont remplacé dans la foulée les caddies confisqués. Tout cela repose avec acuité le problème de l'installation pérenne de commissariats de quartier et de la police de proximité et en dit malheureusement long sur l'incapacité des pouvoirs publics à éradiquer ces trafics qui, telle l'Hydre de Lerne, voit une tête repousser dès qu'elle est tranchée. Hélas pour les habitants du Mas de Mingue, témoins impuissants pris en otage chez eux, Hercule n'habite pas le quartier et ne pourra pas les en débarrasser. Aux dernières nouvelles, tout est rentré dans l'ordre. Jusqu'à la prochaine fois...

La chambre de commerce et d'industrie du Gard (Photo archives Anthony Maurin).

Retour de bâton pour Brutus Giraudier ? Décidemment, le président de la chambre de commerce et d'industrie du Gard, Éric Giraudier, connaît quelques arias avec les élections. Celle de décembre 2016 l'avait vu faire chuter de son piédestal le président Francis Cabanat, dont il était pourtant colistier, avant de prendre sa place deux mois plus tard après une assemblée générale exceptionnelle qui, toutes proportions gardées, n'était pas sans rappeler la tragédie romaine de l'assassinat de Jules César par une cohorte de sénateurs dont son fils adoptif, Brutus, ce qui n'avait pas manqué d'ébranler la chambre consulaire. Tête de gondole de la liste "La Proximité augmentée" et réélu en novembre de l'année dernière au terme d'un scrutin marqué d'une abstention record et d'une campagne nidoreuse pas particulièrement fair-play ni marquée du sceau du respect mutuel, voilà que la requête en annulation déposée devant le tribunal administratif de Nîmes par la liste "Le Coeur gardois" menée par le Bagnolais Philippe Broche a trouvé chez le rapporteur public une oreille attentive. Dans ses conclusions, ce dernier appelle  à "l'annulation totale des opérations électorales de novembre 2021 pour désigner les représentants de la CCI Gard " dans le collège service et "l'annulation de la désignation des représentants à la CCI régionale". On attend maintenant la décision du tribunal administratif qui interviendra le 14 février et un éventuel retour de bâton pour Brutus Giraudier qui entraînerait de facto de nouvelles élections professionnelles.

La Maison carrée de Nîmes (Photo archives Anthony Maurin).

Les gras reliefs de la Maison carrée. Après l’annonce du ministère de la Culture, lundi 31 janvier, de la candidature officielle de la Maison carrée de Nîmes à l’inscription sur la liste 2023 du patrimoine mondial de l’Unesco, le maire, Jean-Paul Fournier, a appelé les Nîmois à soutenir la candidature de la ville : "Je compte sur tous les Nîmois pour appuyer notre démarche et ainsi recevoir l’an prochain cette reconnaissance collective tant méritée." Reste maintenant à savoir quel impact aura cette invitation sur la population nîmoise. En effet, lors de la précédente candidature de 2018 marquée par un échec, la démarche jumelle engagée par le premier magistrat de la commune n'avait guère trouvé d'écho chez les Nîmois, la campagne de soutien n'ayant rencontré qu'un maigre succès d'estime. Il faut espérer que lors des visites que ne manqueront pas de faire in situ les experts internationaux de l'Icomos,  (International Council on Monuments and Sites) le temple romain aura revêtu ses plus beaux atours mais aussi qu'il sera débarrassé des hordes de bâfreurs en tout genre qui s'installent en surplomb tout au long de son pourtour pour y ingurgiter paquets de chips, sandwiches et cannettes et y laissent régulièrement sans respect ni vergogne les gras reliefs de leur repas. On n'a pas deux fois l'occasion de faire une bonne première impression et il ne s'agirait pas de la gâcher. Et pour emprunter à la rigueur militaire dans l'art de faire un lit, une Maison carrée rangée "au carré" ne messiérait pas.

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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