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Publié il y a 1 an - Mise à jour le 09.05.2022 - francois-desmeures - 3 min  - vu 2811 fois

LÉGISLATIVES La Nouvelle union populaire présente ses candidats "pour gagner" les 4e et 5e circonscriptions

De la France insoumise au Parti socialiste, la gauche cévenole part unie (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Les candidats de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale Arnaud Bord (4e circonscription) et Michel Sala (5e circonscription), entourés de leurs suppléantes Cathy Chaulet et Irène Lebeau (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Le socialiste Arnaud Bord sur la 4e - suppléé par la conseillère départementale communiste Cathy Chaulet - et l'Insoumis Michel Sala sur la 5e - appuyée par la maire de Dourbies, Irène Lebeau - ont présenté avec enthousiasme leur nouvelle union pour les Législatives. Un rassemblement qui, à leurs yeux, peut être gagnant localement et nationalement. 

Le lapsus initial de Michel Sala aura tout de suite détendu l'atmosphère entre les rivaux de Gauche d'hier : présentant la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), le candidat sur la 5e circonscription et maire de Saint-Félix-de-Pallières a remplacé le mot "social" par "socialiste".

"Merci de nous réintégrer pleinement", a glissé malicieusement Arnaud Bord, dans l'éclat de rire général de composantes de Gauche présentes à la brasserie la Rotonde à Alès, de la France insoumise au Parti socialiste, en passant les Europe écologie, le Parti communiste ou encore Générations. "Une nouvelle page de l'histoire politique de la France s'écrit aussi dans le Gard", a insisté Michel Sala, soulignant qu'en "13 jours, un accord sur un programme et des candidats" avait pu être trouvé.

"C'est la première fois dans l'histoire de France que la Gauche présente des candidats communs dès le premier tour", s'est félicité Michel Sala, dont la formation politique mène la danse à Gauche depuis la présidentielle. Il a au passage remercié "ceux qui ont accepté de s'effacer", en premier lieu le maire communiste de Cendras, Sylvain André, et Benjamin Deceuninck, d'Europe écologie les Verts, sur la 5e circonscription, tous deux présents hier.

"Une force pérenne qui dure davantage que l'élection"

"Nous avons compris l'énorme attente des Français", a poursuivi le maire de Saint-Félix, face à "la réélection d'un président détesté et anti-social", citant des mesures du programme commun censées contrer le travers reproché au président de la République : Smic à 1 400€, "stopper l'envolée des prix alimentaires", meilleur partage des richesses ou encore instauration d'une VIe République et d'un "référendum d'intérêt citoyen". Tout en souhaitant que que la Nupes soit "une force pérenne qui dure davantage que l'élection".

"Pour le PS, le chemin a été escarpé", lui a répondu un Arnaud Bord, premier de ses représentants, heureux "d'être parmi les composantes qui font la Gauche". "On était en souffrance de voir notre capacité à construire localement mais pas nationalement", a poursuivi le leader socialiste, comme une allusion aux accords de Gauche pour les départementales et les régionales, dans lesquels la France insoumise n'a néanmoins jamais figuré. "L'Union populaire a donné une dynamique, il était de notre devoir d'entendre ce message et cette dynamique, a concédé le premier fédéral PS. Le Gouvernement s'attaque aux plus précaires, c'est vers eux que nous nous tournons."

Maire d'une des communes les plus à l'ouest du département et annoncée dès mars comme la suppléante de Michel Sala, Irène Lebeau a dit sa motivation à proposer "des lois en concordance avec ce qu'on constate sur le territoire. Je pense en premier lieu à l'agriculture, domaine en voie de déperdition, entre les problèmes écologiques et la mondialisation, qui nous fait acheter des produits de l'autre bout de la planète."

L'élue rurale a aussi mis en évidence "le volet foncier, et la difficulté d'accès pour les agriculteurs". Un discours relayé par l'autre suppléante du jour sur la 4e circonscription, Cathy Chaulet, par ailleurs déléguée à l'Agriculture au Département.

"Toute candidature dissidente ne pourra plus se reconnaître du PS"

Mais cette union, aussi large soit-elle, a courroucé la présidente de la Région, la socialiste Carole Delga, et dans une moindre mesure l'ancien président du Département, Denis Bouad, dont l'exécutif actuel semble être dans la lignée du président sortant, en ne s'opposant pas - certains diraient en appuyant - aux candidatures dissidentes, comme celle de Martin Delord sur la 5e circonscription (relire ici).

"On va appeler un chat un chat, ces candidatures sont issues des rangs socialistes, prend à son compte Arnaud Bord. Toute candidature dissidente ne pourra plus se reconnaître du PS." Si le candidat se mettra, dès ce mardi, en vacance du premier secrétariat fédéral pour mener campagne, il attend cette rigueur des instances nationales.

Des instances qui auront sans doute fort à faire face à la recomposition du PS qu'impose la stratégie d'alliance avec la France insoumise. Interrogé sur ce qu'il conservait du quinquennat de François Hollande, Arnaud Bord a dit sa joie de voir figurer dans le programme de la Nupes l'abrogation de la loi travail de 2016 de Myriam El Khomri, qui avait donné lieu à de nombreuses manifestations dans toute la France. "Certains camarades gardois socialistes étaient dans la rue contre cette loi et j'en faisais partie, s'est empressé de rappeler Arnaud Bord. De même pour le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), qui n'aurait jamais dû être voté sans contrepartie pour les entreprises. Une clarification s'opère au PS et elle est nette". Comme un écho inversé à la lutte entre exécutif et "frondeurs" à la fin du mandat de François Hollande.

François Desmeures

francois.desmeures@objectifgard.com

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