Chaque semaine, Objectif Gard se déplace dans une classe gardoise pour écouter les écoliers parler d'actualité. Aujourd’hui, les élèves de CM1 de Cruviers-Lascours débattent sur l’usage du téléphone portable à l’école.

Interdire le téléphone portable dans l’enceinte des écoles et des collèges : c’est l’une des propositions du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron. Qu’en pensent les premiers concernés ? Benoît Morère, instituteur à l’école de Cruviers Lascours, a interrogé ses élèves de CM1. « Qui a un téléphone portable ? ». Trois enfants sur vingt-six lèvent la main. « Si vous en aviez tous un, auriez-vous envie de l’amener à l’école ? Et pour quoi faire ? ». Les réponses fusent.

- Oui, parce qu’au moins tu peux appeler tes parents si tu as un problème, répond Allan.

- Moi, je voudrais l’apporter pour prendre des photos de la classe et les montrer à mes parents, explique Matéo.

-  Si y’a un voleur qui rentre j’appelle la police ! rétorque un autre.

- Oui comme ça si j’ai pas envie de faire un exercice, je planque mon portable dans mon casier et je joue avec, confie Soren.

- Non, on vient ici pour apprendre et travailler ! lui lance une fillette.

Le professeur reprend la main : « À quel endroit vous pourriez jouer alors dans l’école ? ». Les écoliers répondent en chœur : « À la récréation ! ». Mais l’un d’entre eux voit les choses différemment : « Non parce-que la récré c’est le moment où on crée des liens sociaux ». Pas bête.

« On peut se faire harceler ! »

L’utilisation du téléphone portable chez les enfants peut aussi être associée à certains dangers. « Lesquels ? », questionne l’instituteur. Plein de petits doigts se lèvent.

- La batterie peut exploser et prendre feu, signale Zélie.

- On peut se faire harceler ! craint Victoria.

Enfin, lorsque Benoît Morère demande à ses élèves quel est le téléphone de leurs rêves, les avis sont très partagés :

- Ben c’est l’iPhone 7s !, lance Soren.

- Ça sert à rien d’avoir un portable super joli, le principal c’est de pouvoir téléphoner, affirme, plus pragmatique, Julia.

À écouter les minots, la proposition d’Emmanuel Macron ne semble pas faire l’unanimité sur les bancs de l’école. Malheureusement pour eux, il est encore trop tôt pour glisser le bulletin de vote dans l’urne…

Élodie Boschet